L’AVIS DE L’EXPERT :
          
        
        
          
            Anne Magnan-Leroyer
          
        
        
          
            Aon Risk Solutions
          
        
        
          | Directeur technique adjoint
        
        
          Responsabilité Civile et Lignes Financières
        
        
          
            Quelle est l’évolution du marché ?
          
        
        
          Depuis 3 ans, on note en France un développement
        
        
          rapide du marché de l’assurance Cyber en France. D’un
        
        
          marché de niche avec des acteurs très spécialisés, nous
        
        
          sommes passés à une offre d’assureurs généralistes. Sur
        
        
          les marchés mondiaux de l’assurance et la réassurance, de
        
        
          nouvelles capacités se créent régulièrement : nous appro-
        
        
          chons actuellement environ les 400 millions d’euros.
        
        
          La plupart des grands assureurs proposent désormais
        
        
          une offre Cyber qualitative alors qu’il y a seulement 1 ou
        
        
          2 ans, les textes étaient fortement standardisés voir
        
        
          « figés ». Aujourd’hui, on arrive pratiquement à faire du
        
        
          sur-mesure. Les assureurs s’appuient majoritairement
        
        
          sur des services de consultants spécialisés. Ils ont su
        
        
          écouter leurs clients et les courtiers pour s’adapter à
        
        
          leurs besoins et à leurs organisations et ont fait émerger
        
        
          de nouvelles garanties : décontamination des systèmes,
        
        
          dommages aux infrastructures informatiques suite à un
        
        
          virus… tout en améliorant leur
        
        
          wording
        
        
          .
        
        
          Par exemple, un assureur vient récemment de commu-
        
        
          niquer sur l’extension à tous les dommages matériels et
        
        
          corporels.
        
        
          
            Faut-il nécessairement souscrire des polices Cyber
          
        
        
          
            spécifiques ?
          
        
        
          Conseil de l’entreprise, nous privilégions bien sûr
        
        
          l’approche pragmatique et l’identification des garan-
        
        
          ties déjà octroyées par les polices plus traditionnelles
        
        
          (PDBI, RC, etc). Elles doivent aussi garantir ces risques,
        
        
          tant le rôle des systèmes d’information (informa-
        
        
          tique, réseaux et connexions) est prégnant au sein des
        
        
          entreprises. Ces systèmes font totalement partie du
        
        
          « business » et de la gestion des entreprises.
        
        
          Dans certains cas, il n’est pas toujours nécessaire
        
        
          d’isoler le risque Cyber. Toutefois, les polices Cyber
        
        
          spécifiques présentent de nombreux avantages :
        
        
          - Unicité : une seule police couvre l’ensemble des
        
        
          préjudices (First party et Third party) avec un seul
        
        
          interlocuteur assureur.
        
        
          - Largeur : elle assure une meilleure protection du
        
        
          bilan en octroyant des garanties non proposées par
        
        
          les polices plus traditionnelles.
        
        
          - Accompagnement : elle peut fournir ou financer des
        
        
          services multiples : notification, credit monitoring,
        
        
          consultant, avocat, agence de communication…).
        
        
          - Elle peut servir de « bouclier » aux autres programmes
        
        
          d’assurances.
        
        
          - Elle dédie une capacité propre.
        
        
          Nous avons observé que certaines souscriptions de
        
        
          polices Cyber ont été demandées à des entreprises
        
        
          françaises par des donneurs d’ordre américains. Dans
        
        
          ce cas, cela a été le déclencheur et l’opportunité de
        
        
          la mettre en place rapidement pour l’ensemble du
        
        
          Groupe.
        
        
          
            Toutes les entreprises sont-elles d’ores et déjà
          
        
        
          
            couvertes ?
          
        
        
          Non, il y a d’énormes marges de progression : nous
        
        
          sommes encore loin de la saturation du marché ! Il y
        
        
          a un grand appétit des assureurs pour le marché fran-
        
        
          çais et une volonté de proposer des offres attractives
        
        
          y compris au niveau des prix.
        
        
          Néanmoins, l’acte de souscription est relativement
        
        
          long : il y a beaucoup d’études et de cotations. Malgré
        
        
          la conscience des enjeux, toutes les entreprises
        
        
          n’ont pas le même niveau de maturité : les arbitrages
        
        
          budgétaires restent la règle.
        
        
          Établissons l’analogie avec les polices Environnement
        
        
          devenues aujourd’hui incontournables alors que le
        
        
          démarrage des souscriptions avait été plutôt lent.
        
        
          Dans quelques années, la police Cyber sera la norme.  
        
        
          Anne Magnan-Leroyer,
        
        
          Directeur Technique Adjoint
        
        
          Responsabilité Civile
        
        
          et Lignes Financières,
        
        
          Aon Risk Solutions
        
        
          
            Cloud computing, big data, cyber attaques… les Directions Générales, les Conseils d’administration
          
        
        
          
            et les États ont pris conscience de ces enjeux majeurs. Si traiter de la sécurisation des systèmes
          
        
        
          
            d’information et des données est essentiel, la dimension assurantielle est tout aussi concrète :
          
        
        
          
            photo du marché.
          
        
        
          
            CE QU’ILS EN DISENT, CE QU’ILS EN PENSENT :
          
        
        
          
            CYBER RISK
          
        
        
          
            ATOUT
          
        
        
          RISK MANAGER
        
        
          N°1 - JUIN 2014
        
        
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          MÉTIER RISK MANAGER