phoniques... « 
        
        
          Mais attention 
        
        
          » souligne Benoît Vraie,
        
        
          Maître de conférences associé au sein du Master « Gestion
        
        
          Globale des Risques et des Crises » Paris 1 Sorbonne et
        
        
          formateur dumodule « gestion de crise et PCA » à l’AMRAE
        
        
          à ne pas avoir une documentation trop fournie : «
        
        
          Si elle
        
        
          est pléthorique, personne ne la lit.
        
        
          
            L’IMPORTANCE
          
        
        
          
            DU RETOUR D’EXPÉRIENCE
          
        
        
          Si gestion de crise rime avec amont, elle rime tout
        
        
          autant avec aval afin d’améliorer les processus.
        
        
          « 
        
        
          Nous avons mis en place un fichier Sharepoint avec
        
        
          des espaces dédiés. Dès la notification d’une crise, nous
        
        
          y plaçons les documents qui la concerne 
        
        
          » explique
        
        
          Sophie Mauvieux. Par ailleurs, si seul le « corporate » a
        
        
          connaissance de toutes les crises internes, les équipes
        
        
          locales sont sollicitées pour faire du « post-mortem »
        
        
          sur ce qu’elles ont vécu. «
        
        
          Nous sommes très demandeurs
        
        
          des suggestions d’amélioration de la part des équipes.
        
        
          Cela permet de réfléchir à l’amélioration des scénarios
        
        
          et à notre propre fonctionnement
        
        
          ». Même constat pour
        
        
          Sophie Maguer : « 
        
        
          les retours d’expérience sont impor-
        
        
          tants car ils permettent une meilleure résilience
        
        
          ».
        
        
          Autre facteur d’évolution de la gestion de crise : l’appa-
        
        
          rition de nouveaux risques, des changements d’organisa-
        
        
          tion ou de périmètres d’activité. «
        
        
          Notre gestion de crise a
        
        
          beaucoup évolué dans certains pays, où en raison de notre
        
        
          activité, nos collaborateurs peuvent être particulièrement
        
        
          exposés. Les correspondants locaux nous dressent un état
        
        
          des lieux mais dans tous les cas, le Directeur de la sureté
        
        
          y apporte son expertise pour évaluer les risques sureté et
        
        
          mettre en place les mesures de prévention
        
        
          » précise Oliver
        
        
          Wild. « 
        
        
          Nous procédons à une réévaluation annuelle des
        
        
          risques. Nous intervenons auprès des différentes directions
        
        
          pour nous assurer que le plan est bien adapté et les risques
        
        
          couverts
        
        
           », note Sylvain Rousseau. La problématique de
        
        
          la e-réputation est l’un de ces nouveaux paramètres à
        
        
          prendre en compte surtout dans les entreprises BtoC :
        
        
          « 
        
        
          Que quelqu’un prenne une photo n’est à priori pas un
        
        
          évènement grave pour une entreprise mais sa diffusion et
        
        
          son commentaire sur un réseau social peuvent prendre des
        
        
          dimensions considérables. Ce risque doit être intégré dans
        
        
          notre capacité à très vite réagir
        
        
          » remarque Sophie Maguer.
        
        
          
            Présidente d’Acyan, conseil spécialisé sur la
          
        
        
          
            prévention et la gestion de crise, Emmanuelle
          
        
        
          
            Tran note que beaucoup d’entreprises ont
          
        
        
          
            encore du mal à mettre en place une vraie
          
        
        
          
            stratégie de gestion de crise.
          
        
        
          D’abord énonce-t-elle, pour des raisons
        
        
          de définition : «
        
        
          on mélange trop souvent gestion
        
        
          du risque, management de crise et communication
        
        
          de crise »
        
        
          mais surtout opérationnelles : «
        
        
          on
        
        
          confond souvent gestion et communication de
        
        
          crise. Pour bien communiquer, encore faut-il avoir
        
        
          pris des décisions alors que l’on ne sait rien et que
        
        
          tout va vite.
        
        
          »
        
        
          Deux écueils sont à éviter : considérer que
        
        
          la Direction de la communication va gérer à elle
        
        
          seule la crise ; considérer que disposer d’un PCA
        
        
          et pratiquer des exercices d’alerte est suffisant
        
        
          pour surmonter la crise. «
        
        
          Mais une fois l’incendie
        
        
          éteint par les pompiers, que fait-on? La gestion
        
        
          de crise, c’est aussi savoir gérer les impacts
        
        
          des évènements
        
        
          ». Pas de recette miracle mais
        
        
          «
        
        
          du bon sens. Il faut s’entraîner pour créer des
        
        
          automatismes. Car en période de crise, chaque
        
        
          minute gagnée permet de réfléchir
        
        
          ».
        
        
          Autre élément important : «
        
        
          Savoir capter
        
        
          les signaux faibles. Savoir les lire au moment où
        
        
          c’est encore gérable peut prévenir la catastrophe
        
        
          et éviter la situation de crise
        
        
          ». La consultante
        
        
          ne constate pas plus de crise aujourd’hui qu’hier
        
        
          «
        
        
          mais nous les voyons davantage, l’amplification
        
        
          est supérieure, les facteurs d’accélération comme
        
        
          les réseaux sociaux sont explicites.
        
        
          La principale difficulté pour les dirigeants est
        
        
          de concilier le temps très court des médias et celui,
        
        
          plus long, de l’entreprise
        
        
          ». A cela doit répondre
        
        
          une organisation solide et beaucoup de formations
        
        
          à commencer par les membres des Comex.
        
        
          
            « Le déclenchement
          
        
        
          
            du PCA se fait paral-
          
        
        
          
            lèlement à la gestion
          
        
        
          
            de crise. Ce sont deux
          
        
        
          
            équipes différentes qui
          
        
        
          
            agissent. Celle de la
          
        
        
          
            cellule de crise avec des
          
        
        
          
            personnes qui mettent
          
        
        
          
            en place des actions
          
        
        
          
            « extraordinaires » et
          
        
        
          
            les équipes opération-
          
        
        
          
            nelles qui continuent de
          
        
        
          
            travailler mais en mode
          
        
        
          
            dégradé. Quant à la
          
        
        
          
            personne qui décide de
          
        
        
          
            mettre en place le PCA,
          
        
        
          
            c’est en général le RM
          
        
        
          
            avec la validation d’un
          
        
        
          
            membre du Comex. »
          
        
        
          Benoit Vraie
        
        
          
            EMMANUELLE TRAN :
          
        
        
          
            « GÉRER LA CRISE, C’EST
          
        
        
          
            SAVOIR GÉRER LES IMPACTS
          
        
        
          
            DES ÉVÈNEMENTS »
          
        
        
          « Nous déclenchons une cellule
        
        
          de crise et si cette crise a un impact
        
        
          sur nos opérations et notre continuité
        
        
          d’activité, la cellule de crise
        
        
          déclenchera le PCA »
        
        
          Sophie Mauvieux
        
        
          N°1 - JUIN 2014
        
        
          
            ATOUT
          
        
        
          RISK MANAGER
        
        
          39
        
        
          MÉTIER RISK MANAGER