Parmi les qualités et compétences présentées dans le
référentiel de l’AMRAE, lesquelles vous semblent les
plus importantes ?
Toutes celles qui sont citées dans le référentiel métier
sont importantes. À en choisir trois, j’opte pour :
1. L’organisation
2. La culture et la prise en compte des enjeux
3. La résistance au stress.
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Qu’est ce qui caractérise l’activité d’EBAClearing ?
Anne Rolland -
EBA Clearing est aujourd’hui la première
plate-forme de compensation interbancaire d’Europe.
Nous assurons la compensation des moyens de paie-
ment entre l’ensemble des banques de la zone Euro. Nos
actionnaires sont 62 grandes banques européennes et
internationales. Nous sommes une petite structure - 80
salariés avec un siège social à Paris, des succursales à
Bruxelles, Francfort, des bureaux de représentation à
Milan, Helsinki et une présence à Londres – et avons une
position pan-européenne sur une activité de niche aux
très fortes contraintes réglementaires. Nous avons un
reporting très strict car l’activité est régulée et supervisée
par la Banque centrale européenne (BCE). En avril 2012,
suite à une directive relative aux Principles for Financial
Market Infrastructures (PFMIs) du Committee on Payment
and Settlement Systems (CPSS) et de l’International
Organization of Securities Commissions (IOSCO), nous
avons dû mettre en place la fonction de management des
risques qui n’existait pas dans l’entreprise. Jusque là,
cette fonction était sous la responsabilité du Directeur des
Opérations, sans cartographie des risques.
Comment avez vous défini le profil du poste ?
A.R. -
La fonction de Chief Risk Officer (CRO) devait
reposer sur trois piliers : le management du risque,
la sécurité de l’information et enfin la gestion de la
continuité d’activité. Pour la fiche de poste, nous nous
sommes appuyés sur la feuille de route du CPSS et
d’IOSCO. Pour les qualités et les compétences, je me suis
appuyée sur le référentiel métier de l’AMRAE, très utile.
Le poste ne comprend pas de dimension d’assurantielle
et sert de deuxième ligne de défense au même titre que
l’audit interne et la compliance. Hiérarchiquement,
il rapporte à la Direction générale et rend compte au
Board Risk Committee ainsi qu’à notre Board. Il était
naturel que le futur CRO vienne de l’industrie des paie-
ments. Il devait comprendre nos enjeux, être capable
de s’adresser aux plus grandes banques européennes,
savoir résister au stress et avoir une bonne capacité à
gérer une crise dans une dimension internationale.
Comment s’est passé le recrutement ?
A.R. -
Nous travaillons sans cabinet de recrutement.
Nous évoluons dans un milieu très spécifique. Du fait de
notre situation assez unique en Europe, nous sommes
connus par tous les professionnels du secteur. Nous
recevons des candidatures spontanées et recrutons par
le réseau sur des métiers précis. Finalement, nous avons
opéré une mobilité interne : c’est l’ancien Directeur des
Opérations qui a pris cette responsabilité. À la genèse de
l’entreprise, il a participé à la mise en œuvre opération-
nelle des systèmes en place. Il connaissait très bien l’ac-
tivité pour y avoir géré le risque de façon opérationnelle.
Quelles ont été les premières étapes ?
A.R. -
Au début, nous avons travaillé avec une société
de conseil pour l’implémentation de la fonction et
nous sommes dorénavant en phase de consolidation.
La cartographie des risques est faite. Nous avons mis
en place un Risk Management Steering Group et orga-
nisons un Risk Management Forum avec les banques
participantes à nos systèmes. Par ailleurs, nous allons
ouvrir un poste de Risk Analyst afin de seconder le CRO.
Cet analyste aura un rôle plus opérationnel et sera un
soutien méthodologique.
Par rapport à la grille de salaires et aux activités de
l’AMRAE, quels sont vos commentaires ?
A.R. -
La rémunération de notre Chief Risk Officer se
situe dans la grille des Managers seniors de l’AMRAE
correspondant aux grandes entreprises. Aujourd’hui,
nous avons deux adhésions à l’AMRAE.
Par rapport à l’Association, il serait souhaitable d’avoir
davantage de documentations et de formations en
anglais même s’il existe des partenariats avec le FERMA.
Il semble important que l’AMRAE s’intéresse aussi à des
entreprises plus «nichées », plus petites mais qui ont
de réelles problématiques de risques.
Anne Rolland
,
Directrice des Ressources
Humaines d’EBA Clearing
À propos d’EBA Clearing
EBA Clearing, société de droit français, est une
émanation de l’Association bancaire pour l’euro
(ABE ou EBA pour Euro Banking Association),
chargée de compenser les transactions en euros
au niveau européen mais également auprès de
banques internationales en dehors des frontières
de la Zone Euro. Fondée en 1998 par 52 banques
européennes et internationales, EBA Clearing
gère les plateformes EURO1, STEP1 et STEP2 ainsi
que MyBank, une solution d’autorisation élec-
tronique de paiement sécurisé via internet. Les
deux systèmes EURO1 et STEP2 sont reconnus par
la BCE comme SIPS (Systematically Important
Payment Systems).
A retrouver
Formation de l’AMRAE
«Gestion des risques adaptée aux assurances, mutuelles
et institutions de prévoyance : mise en œuvre du dispositif Orsa».
Une formation de 2 jours sur ce dispositif clé du Pilier 2 de Solvabilité II
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
31
MÉTIER RISK MANAGER