AMRAE - ATOUT RISK MANAGER - page 37

Mais la dépersonnalisation d’un jeu produit pour une entre-
prise est également possible, à l’instar de ce que Daesign
et Michelin ont pratiqué dans le jeu sur les pratiques anti-
trust, un scénario en 6 langues déployé dans 40 pays.
«
Les contenus, initiés par les équipes juridiques et
commerciales de Michelin, nous sont apparu utilisables
par d’autres entreprises, en occultant bien sûr les éléments
propres au manufacturier de pneumatiques. Nous avons
donc proposé un business model qui permettait de mutua-
liser des coûts de développement entre le donneur d’ordre
et les clients futurs
» explique Damian Nolan, Directeur
général de Daesign. «
‘Mission Antitrust’ est donc acqué-
rable en l’état sur étagère ou à nouveau personnalisable.
»
Quels que soient les jeux, chez Thales comme chez
Natixis, un manager ne connaît pas les résultats indivi-
duels des joueurs. Ils sont ainsi libérés de toute pression
hiérarchique. «
En revanche, nous contrôlons les niveaux
de participation par entités du Groupe pour effectuer
d’éventuelles relances
» précise Philippe Geeraert. «
Des
statistiques récentes (le jeu a été lancé en juin) nous
montrent également les efficacités ou
inefficacités de l’ergonomie du jeu.
Nous produisons un rapport d’obser-
vation des usages
», conforte Pascal
Aubert qui participe à l’amélio-
ration du contenu.
En matière d’information des
partenaires sociaux sur les
dispositifs de formation, le
Serious Game n’appelle pas
d’information spécifique.
Mission Antitrust
par Daesign
RETOUR D’EXPÉRIENCE
AVEC LA COLLABORATION DE
Les disques durs sont sensibles à l’extinction
automatique à gaz
La richesse s’est déplacée.
Enfermée auparavant dans les banques,
c’est désormais dans les bases de données
qu’elle réside. Si les entreprises y stockent
leurs secrets et leurs archives, c’est
également là que beaucoup d’opérateurs
construisent leur business. Si bien que
le risque semble être désormais confiné
uniquement au domaine virtuel. En réalité, il n’en est rien. Les risques techniques
subsistent et de nouveaux émergent.
Ainsi en est-il de sinistres liés à des installations d’extinction automatique à gaz.
Retour un an en arrière. Juin 2013, dans un data center opéré par Bull pour le
compte de l’État français qui abrite Chorus, un logiciel qui permet de gérer la
dépense de l’État.
Utilisé quotidiennement par 35 000 fonctionnaires, il traite environ 1 Md € de
dépenses par jour.
De la poussière de travaux se glisse dans la climatisation et provoque une alarme
intempestive et le déclenchement du système d’extinction automatique à gaz.
Le logiciel devient soudainement indisponible. Selon nos informations, l’onde
sonore déployée au moment du lâcher de gaz serait à l’origine de la panne. Elle
aurait provoqué un choc mécanique sur les disques durs.
Fabrice Coquio est président de la filiale française d’Interxion, leader en Europe
des data centers mutualisés. Il connaît bien les enjeux puisqu’il a lui-même été
confronté au problème en mai 2013.
«
Il y a plusieurs facettes au problème, confie-t-il. D’abord il n’y a pas de réelle
alternative à l’utilisation du gaz pour la protection incendie des data centers.
Ensuite, l’évolution constante des disques durs, leur miniaturisation et la finesse
des têtes d’écriture les rend plus sensibles à l’effet de blast provoqué par l’onde
sonore. Comme nous sommes sur des volumes importants, cela nécessite de grandes
quantités de gaz qui s’échappent bruyamment dans un laps de temps extrêmement
court. Le niveau sonore est de l’ordre de 130 dB mesurés à 2 m.
»
Interxion a pris contact avec CNPP pour réaliser une batterie d’essais et vérifier la
faisabilité de solutions techniques permettant de pallier ce problème.
Il semble que l’ajout de silencieux sur les buses de diffusion de gaz permette de
limiter l’onde sonore. Sauf qu’une fois les buses équipées de silencieux, il faut
augmenter le temps de diffusion pour éviter que ces derniers ne s’arrachent.
«
Le comité qui suit les évolutions du référentiel APSAD R13 a été très efficace
»,
se félicite Fabrice Coquio. En novembre 2013, en fonction de différents critères,
le paragraphe concernant le temps d’émission des gaz neutres est modifié,
permettant de passer de 90 à 120 secondes.
Depuis, Interxion a lancé plusieurs études et a missionné CNPP pour participer à
des essais à l’étranger. Pour elle, le sujet est stratégique.
«
Le problème de l’impact de ces lâchers de gaz est tout récent, nous le découvrons en
France depuis seulement un an, mais les impacts ne concernent pas que les spécialistes.
De plus en plus de data centers seront concernés avec, à chaque fois, des pertes de
données pour les clients et des sinistres à régler pour les assureurs. C’est un véritable
enjeu pour l’ensemble des professionnels
» conclut Fabrice Coquio.
David Kapp – La Lettre Retour d’expérience, supplément à Face au Risque
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
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MÉTIER RISK MANAGER
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