pertinent pour tous les interlocuteurs. Et c’est un travail
qui va au-delà du transfert de risques car l’approche
est globale
» salue Kadidja Sinz, Directrice générale
des opérations d’assurances de XL Group en France,
qui estime que les assureurs sont prêts à accompa-
gner la démarche pour la faire évoluer : «
nous avons
beaucoup de données qui peuvent enrichir et aider les
Risk Managers à trouver des solutions quantifiables par
rapport aux risques nouveaux. C’est une grande satis-
faction de voir l’aboutissement de ce projet qui pourra
compter sur notre capacité à imaginer ensemble des solu-
tions supplémentaires.
»
«
C’est véritablement une nouvelle méthode. Jusqu’à la
publication de cet indicateur, il n’existait aucun ratio
explicite, aucun référentiel bien pensé. Les indicateurs
étaient seulement intuitu personae. Cet outil permet à
toute la communauté, Risk Managers, Direction générale,
responsables assurances... de suivre l’évolution de l’entre-
prise
» souligne pour sa part Hervé Houdard, Directeur
Général de Siaci Saint Honoré et Président de la CSCA.
Ce dernier n’est pas le seul courtier à saluer l’existence
de l’indicateur des coûts des risques. Stanislas Chapron,
Président du directoire de Marsh France, travaille étroi-
tement avec l’AMRAE et pour lui, il est positif que l’As-
sociation se penche sur cette problématique : «
c’est
d’abord un outil destiné aux Risk Managers, un document
interne qui leur permet d’avoir une vue globale. C’est
aussi un superbe vecteur de communication au sein de
l’entreprise. Il montre que la fonction de Risk Manager
a acquis une vraie maturité. Cette démarche l’aide à être
plus transparent vis-à-vis de sa direction, ce qui va dans
le sens de l’histoire
». Et Stanislas Chapron de mettre ce
travail en regard de ce que font les courtiers : «
nous
faisons des analyses sur les coûts externes de l’entre-
prise mais nous n’avons pas les données internes comme
la masse salariale par exemple. Si les Risk Managers
acceptent de partager leur travail, ça nous aidera à enri-
chir les débats
». Tout juste se permet-il un bémol sur la
méthodologie : «
attention en regardant la note finale. Il
ne faut pas prendre le ratio stricto-sensu. Le résultat final
ne doit pas être celui d’un seul élément mais doit tenir
compte des différents éléments qui le constituent. Si
une année, l’entreprise fait beaucoup d’investissements
dans la prévention ou si elle connaît un gros sinistre sans
rétention, cela aura un impact important sur le ratio.
»
Philippe Trainar est Chief economist et Senior Global
Advisor to the Chairman du groupe SCOR. Il est aussi
membre du Cercle des économistes. C’est à l’aune de
cette double approche qu’il regarde l’indicateur : «
en
tant qu’économiste, je salue cette opération qui permet
de se faire une première idée du coût du risque. Et c’est
une démarche intéressante car le bilan d’une entreprise
«L’indicateur est un superbe
vecteur de communication
au sein de l’entreprise.
Il montre que la fonction de
Risk Manager a acquis une
vraie maturité.»
Stanislas Chapron
UN INDICATEUR DE PLUS OU UN INDICATEUR PAS COMME LES AUTRES ?
Si l’ensemble des professionnels interrogés reconnaît la complémentarité de l’indicateur aux outils existants, ils sont tout aussi unanimes
pour souligner son caractère innovateur : «
l’indicateur est une étape pour nous aider à mesurer ce que coûte le traitement des risques. Il
permet de mettre en regard ce qu’une entreprise paye comme primes avec ce qu’elle aurait eu à payer en cas de sinistre non assuré
» souligne
Brigitte Bouquot qui voit aussi dans l’indicateur un outil de prise de décision de la stratégie financière à adopter par rapport à un risque :
«
il prend en charge ce que nous assurons ou pas mais en sachant pourquoi et comment. Ce qui change de ce que nous faisions auparavant où
il n’y avait pas de mesure du coût global
. »
«
Il existe des outils liés à des programmes d’assurance qui évaluent le coût des franchises, le coût des sinistres assurés et le coût de
l’assurance…Mais la dimension supplémentaire de cet indicateur est d’être alimenté avec des données propres aux Risk Managers en plus des
données externes. Cette vision plus complète renforce leur position en interne par la transparence que nous apportons et les informations que
nous donnerons sur les variations
» ajoute Anne-Marie Fournier.
Jean-Marc Duplaix apprécie pour sa part d’avoir «
un ratio différent de ce qu’il connaît par ailleurs
» et de voir qu’une lacune a été comblée :
«
jusqu’à présent la fonction gestion des risques n’avait peut être pas suffisamment réfléchi à ses indicateurs. S’il n’est pas utile de les
multiplier, il n’en faut pas qu’un seul. Surtout avec l’extension des domaines du risques. Mais attention»
prévient-il
« il ne faut pas non plus
sur-réagir sur les indicateurs
».
Léopold Larios considère lui aussi que cet indicateur ne doit pas être exclusif car les Risk Managers disposent d’autres outils qui vont
continuer à faire leur preuve : «
le ratio de sinistralité sur les primes restera aussi notre indicateur clé que va venir compléter celui des coûts
assurables. Il est intéressant pour le Risk Manager d’avoir une palette pour l’aider à mesurer ses risques.
»
Stanislas Chapron,
Président du directoire
de Marsh France, travaille
étroitement avec l’AMRAE
Kadidja Sinz,
Directrice générale
des opérations d’assurances
de XL Group en France
©Gilles Dacquin
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
20
DOSSIER
INDICATEUR DU COÛT DE TRAITEMENT DES RISQUES ASSURABLES