AMRAE - ATOUT RISK MANAGER - page 17

premier intention, opposer un refus. Mais si nous lui
démontrons ce que peut coûter un tel risque à l’entre-
prise avec un scenario en chaine en regard de l’approche
globale de son traitement, alors sa compréhension en
sera meilleure
» explique Brigitte Bouquot. Elle ajoute
que : « 
l’objectif était aussi de produire un document aux
assises techniques et scientifiques indiscutables. Nous
l’avons construit par la réunion de nos expériences de
Risk Manager et en nous appuyant sur les benchmarks
produits par Arengi, inclus dans notre groupe de travail.
Les sous-jacents méthodologiques découlent du travail
continu fait par l’AMRAE auxquels sont appliqués des
éléments budgétaires qui sont directement sous notre
influence, comme les actions d’ERM, les actions de coor-
dination du risque et les actions de son traitement spéci-
fique et du transfert à l’assurance, mais toutefois sans
prendre en compte tous les coûts des fonctions support,
car ”lignes de défense” plus standards
. »
Hélène Dubillot, Directrice de la coordination scienti-
fique de l’AMRAE, confirme la technicité de l’approche
et rappelle le contexte dans lequel l’indicateur a été
envisagé : «
c’est notre devoir d’association profession-
nelle de référence d’apporter des outils pour légitimer et
valoriser le Risk Management et le Risk Manager, surtout
sur les points financiers. Les Risk Managers ont la respon-
sabilité de budgets importants. À juste titre, leur direc-
tion peut les interroger sur leurs choix. Cet indicateur va
dans ce sens. L’idée ? Permettre aux professionnels de
rassembler sur leur périmètre un outil qui calcule le coût
global du risque, fournir une grille d’analyse sur laquelle
travailler avec leur direction pour la suivre d’année en
année
». Pour la Directrice de la coordination scienti-
fique de l’AMRAE, inscrire l’indicateur dans le temps
est un élément clé pour comprendre l’environnement
et ses évolutions : «
jusqu’ici, les analyses du coût du
risque existaient, mais elles étaient ponctuelles. En
conduire systématiquement dans un cadre précis traduit
concrètement dans le temps une réflexion sur les attri-
butions du budget d’assurance. Cela améliore la visibi-
lité et la compréhension. Le Risk Manager va pouvoir
expliquer précisément sa politique d’investissement
année par année avec des arguments tant objectifs
que factuels.
»
APPRÉHENDER UNE TENDANCE
DE MARCHÉ
C’est aussi ce besoin de donner une
nouvelle image à la profession qui a
amené Léopold Larios, Responsable
de l’Observatoire des primes et des
assurances de l’AMRAE, à parti-
ciper à l’élaboration du docu-
ment : «
pour notre métier, il est
difficile de valoriser notre contri-
bution. Nous sommes encore trop
souvent perçus comme porteurs
du message anxiogène associé au
mot ”risque”. L’indicateur peut
aider à structurer la démarche des Risk Managers pour
valoriser les actions à mettre en œuvre dans l’entreprise
notamment en terme de prévention»
. Premier concerné
donc par cette méthodologie, le Risk Manager : « 
où s’étend sa sphère d’influence, il va proposer la stra-
tégie de financement du risque en mettant à plat des
ressources risque par risque. Certains d’entre nous
achètent pour plusieurs millions d’euros d’assurance. Il
leur est normal de s’interroger sur le rapport coût/béné-
fice. Et dans ce contexte, l’indicateur offre la possibilité
d’établir une grille d’analyse. Mais il intéresse aussi les
responsables hiérarchiques car il apporte une clarifica-
tion et leur permet de comprendre les choix qui ont été
faits
» souligne Brigitte Bouquot.
Léopold Larios prévient néanmoins que l’indicateur
ne doit pas être considéré comme une finalité : « 
le
but est d’appréhender une tendance
et la façon dont cette tendance
s’inscrit par rapport au marché
de l’assurance. Il y a de multi-
ples approches de la gestion du
risque. Certaines sont imposées
par le régulateur comme l’Orsa
dans le cadre des travaux prépa-
ratoires liés à la directive Solvabilité
II, d’autres émanent des profes-
sionnels. L’indicateur rentre dans cet
ensemble. Il est intéressant
de le mettre en parallèle avec
le marché des assurances
et de se demander s’il y a
un lien entre le coût des
Brigitte Bouquot,
Directrice des assurances
et de la gestion des risques
du groupe Thales,
Administratrice de l’AMRAE
Hélène Dubillot,
Directrice de la coordination
scientifique de l’AMRAE
Léopold Larios
,
Responsable de l’Observatoire
des primes et des assurances
de l’AMRAE
«L’indicateur peut aider à
structurer la démarche des
Risk Managers pour valoriser
les actions à mettre en œuvre
dans l’entreprise, notamment
en termes de prévention.»
Léopold Larios
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
17
DOSSIER
INDICATEUR DU COÛT DE TRAITEMENT DES RISQUES ASSURABLES
1...,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16 18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,...52
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