C’
est un petit document de 16 pages,
couverture comprise, mais parmi les
publications de l’AMRAE, il pourrait
bien devenir le «Best Reader ». Car
pour beaucoup de Risk Managers,
l’indicateur permettant d’évaluer le coût de traitement
des risques assurables devrait apporter une nouvelle
dimension à leur fonction.
«
Cet outil a été élaboré pour faciliter la lisibilité et la
compréhension de nos métiers. Le coût du traitement
des risques (prévention, assurance, auto-assurance,
gestion) représente un montant important mais qui
est très faible par rapport aux fonds propres. Comparer
ce coût global aux fonds propres est l’indicateur le
plus partageable d’une entreprise à l’autre
» détaille
Anne-Marie Fournier, Risk Manager de Kering et Vice-
présidente de l’AMRAE, qui a participé à l’élaboration
de l’indicateur. «
C’est pourquoi, il était important
d’y inclure toutes les composantes de nos métiers
dont, par exemple, les coûts des sinistres non
assurés et les coûts de franchise. Cet outil
participe à la spirale vertueuse que nous
voulons impulser dans nos entreprises.
Il va permettre d’expliquer l’évolution
de l’indice et va nous aider à apporter un
argument plus objectif auprès des comités
de direction
». Anne-Marie Fournier voit
aussi l’impact qu’un tel indicateur peut avoir
en termes de gouvernance : «
aujourd’hui,
la communication sur la partie Risque et
Assurance est assez peu homogène.
L’indicateur va permettre à l’entre-
prise de donner des éléments ration-
nels
». Même constat de Brigitte
Bouquot, Directrice des assurances
et de la gestion des risques du
groupe Thales, Administratrice de
l’AMRAE et également membre de l’équipe conceptrice de
l’indicateur : «
dans nos entreprises, nous souffrons de l’ab-
sence de tableau de bord d’analyse financière structurée sur
l’analyse de risque. Chez Thales où nous avons une très forte
culture du risque et des scénarios catastrophe, nous sommes
particulièrement attentifs à l’assurance qui est nécessaire
pour protéger notre bilan. Mais il est difficile d’avoir un indi-
cateur de l’importance de l’assurance dans nos dossiers. Car
les assurances sont encore trop souvent perçues comme des
”commodités” alors qu’il s’agit de capital collatéral. Nous
devons leur donner une vraie place, reconnue, dans la
protection de l’entreprise
».
UN SOLIDE TRAVAIL SCIENTIFIQUE
Il revenait donc à la profession de se saisir du sujet
et de se donner ainsi un peu plus de visibilité. «
La
gestion des risques, c’est tout autant leur cartographie,
la gestion de crise que leur financement. Il est légitime
que les Risk Managers maîtrisent la question de ce coût,
avec une méthode et des outils indiscutables en interne
comme en externe. Dans notre fonction, nous sommes
souvent challengés sur notre budget et le montant des
primes d’assurance. Il est donc important de mesurer ce
que nous coûtons, de le comparer et de le justifier. Aller
voir un directeur financier pour lui demander de mettre
500000 euros sur un risque cyber, se voit souvent, en
COÛT DES RISQUES ASSURABLES :
UN INDICATEUR SALUÉ PAR
LA PROFESSION ET LE MARCHÉ
En juin 2014, l’AMRAE publie son premier
Indicateur du Coût de traitement des risques assurables
.
Si cet outil pragmatique et évolutif est d’abord destiné à accompagner les Risk Managers, il
intéresse également toute la sphère financière et assurantielle de l’entreprise.
Anne-Marie Fournier,
Risk Manager de Kering
et Vice-présidente de l’AMRAE
«Cet outil participe
à la spirale vertueuse
que nous voulons impulser
dans nos entreprises. »
Anne-Marie Fournier
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
16
DOSSIER
INDICATEUR DU COÛT DE TRAITEMENT DES RISQUES ASSURABLES