ALEXANDRA PFALZGRAF, SCHNEIDER ELECTRIC :
MONDIALISÉE
I
l y a 10 ans, Schneider Electric pesait
8,8Mds€ de CA. Acquisitions et croissance
organique, le spécialiste mondial de la
gestion de l’énergie a presque triplé de
taille en 10 ans. De vendeur de produits,
il est devenu fournisseur de services et de
solutions (40% de son CA). La
Supply Chain
(achats, fabrication, distribution, qualité,
logistique) regroupe 50 % de ses effectifs.
«
Nos risques ont donc changé d’amplitude
et de nature : plus on va vers le service,
plus la RC devient importante
» commente
Alexandra Pfalzgraf qui affiche d’en-
trée de jeu, «
mon métier, c’est le
risque transférable. Je fais partie de la
Direction des affaires juridiques, au
sein de la direction financière qui est
l’une des six fonctions globales de
Schneider Electric. Je définis et mets
en œuvre la politique d’assurances
pour l’ensemble du Groupe : identi-
fication et quantification des prin-
cipaux risques assurables, détermi-
nation des niveaux de rétention et de
transfert des dits risques, élaboration et
déploiement de mesures de prévention et
de protection des actifs. Je travaille ainsi
au quotidien avec la Stratégie Industrielle
et la Direction de la Sûreté sur les risques
susceptibles d’affecter nos sites et avec
les Solutions Risk Managers sur les risques
projets. Je participe également à l’élabora-
tion du référentiel (ou Key Internal Control
dans le jargon interne) ”Risk Assessement &
Business impact analysis”. Une démarche
bottom-up qui, au sein du contrôle interne,
vient compléter la cartographie des risques
globaux pilotée par l’audit interne
. »
VISIBILITÉ EXTERNE ET INTERNE
DE LA GESTION DES RISQUES
Sur le site corporate du Groupe, la
rubrique gestion des risques est expo
sée sur la page ”Stratégie et équipe
dirigeante”, fait rare pour les entre-
prises cotées. Si la rubrique recense ensuite
les six familles de risques que l’entreprise
cherche à minimiser, elle appréhende égale-
ment le risque sous l’angle des opportunités.
Le fonctionnement du comité d’audit et des
risques y est quant à lui lisible.
«
Mais en interne, améliorer la compréhension
des opérationnels de la réalité de l’assurance,
de l’opportunité de conserver un risque plutôt
que de le transférer par exemple, n’est pas chose
aisée»
énonce A. Pfalzgraf.
«La visibilité de la
fonction au sein du juridique n’est pas forcément
évidente. Nous nous sommes donc dotés d’un
acronyme «SERIM» (Schneider Electric Risk and
Insurance Management) qui commence à être
connu en interne et en externe !
»
COOPÉRER DANS UN SYSTÈME
MULTIPOLAIRE
Chez Schneider Electric, la gestion des risques
n’est pas une fonction centralisée, mais par
tagée. Le traitement des dossiers procède
systématiquement des coopérations avec les
autres fonctions. Dans un groupe construit par
acquisitions et dont l’organisation évolue régu-
Avec 43% de ses ventes provenant des nouvelles économies, Schneider Electric a adopté une
logique d’un Groupe au plus près de ses marchés. Répartie sur trois continents et six pays, sa
Direction des Risques et des Assurances reflète une organisation aumanagement multipolaire.
Témoignage d’Alexandra Pfalzgraf, VP Insurance and Risk Management
« Le référentiel métier
est un superbe travail.
Il s’applique à toutes
les facettes de notre
métier et nous laisse
de la souplesse. Est-ce
à moi ou à l’AMRAE de
le diffuser aux RH? »
BIO EXPRESS
51 ans
Droit des affaires et IAE Paris.
Un début de carrière dans la branche papier
bois de Saint-Gobain puis quatre ans chez
Camping Gaz (filiale de Shell) dans un poste
combinant Risk Management et juridique.
Insurance Manager en 2001 de la division
matériaux de spécialités de Lafarge
(devenue Materis), elle rejoint en 2003
la direction des assurances de Lafarge.
Schneider Electric la recrute en 2008
comme VP Insurance & Risk Management.
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
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PORTRAIT