teurs de performance... Et cet outil va s’inscrire dans cette
démarche. Mais il faudra aussi l’évaluer sereinement après
plusieurs exercices. C’est l’étude de la dynamique qui sera
particulièrement intéressante
».
LES ETI ÉGALEMENT CONCERNÉES
L’indicateur n’a pas vocation à s’adresser uniquement
aux grandes entreprises : «
cet outil est applicable à l’en-
semble des organisations dont les ETI, à qui cela peut être
particulièrement utile : dans cette taille d’entreprise, le
montant des assurances paraît souvent très élevé. Mais
si on rentre dans les détails et si ce montant est mis en
rapport avec les fonds propres, cela permet de relativiser
les sommes investies
» souligne Anne-Marie Fournier.
Caroline Gropallo est Directrice juridique chez Saft
(leader mondial des batteries de haute technologie,
4000 collaborateurs, 300 M€ de CA) où elle gère égale-
ment les contrats d’assurance. Pour elle, l’indicateur
a d’abord l’intérêt d’aider à la clarification : «
l’idée
de mettre en place un indicateur est excellente car dans
toute organisation, il faut mesurer les performances.
C’est clé pour faire reconnaître les fonctions comme les
nôtres, pour démontrer notre contribution et notre valeur
ajoutée
». Dans un groupe comme Saft, implanté à l’in-
ternational avec de nombreuses usines à l’étranger et
très décentralisé, l’enjeu est de pouvoir quantifier le
coût de l’auto-assurance et les coûts de la non-qua-
lité. C’est-à-dire les coûts qui ne sont pas répertoriés
ni déclarés aux assureurs. «
La mise en place d’un indi-
cateur serait pour nous un levier d’amélioration interne
que l’on pourrait utiliser dans la gestion des risques et
des couvertures. Si le risque n’est pas mesuré, il n’est
pas suivi et donc il ne peut y avoir d’amélioration. Par
ailleurs, le suivi d’un indicateur - qui doit être partagé
avec l’ensemble des fonctions de l’entreprise - permet de
faire évoluer les mentalités, car calculer le coût total du
risque est un exercice didactique, qui permet aux opéra-
tionnels de prendre conscience des montants en jeu
»
précise Caroline Gropallo qui voit aussi dans l’indica-
teur une aide pour «
faire des arbitrages en matière de
couverture d’assurance, à infirmer ou confirmer certaines
couvertures
». Et plus globalement, un outil qui accom-
pagnera son entreprise dans la gestion des risques :
«
un Risk Manager doit pouvoir travailler sur le coût du
traitement des risques et a besoin d’indicateur de mesure
de la performance. Dans cette optique, il a besoin d’un tel
indicateur.
»
À l’époque chez Arengi, (cabinet conseil en gestion
des risques) au moment de la rédaction de l’indicateur,
Renaud de Pressigny (aujourd’hui Directeur général
de l’assureur QBE) a particulièrement apprécié la
démarche qui va dans le sens d’une meilleure analyse
du coût du risque et d’une meilleure prévention : «
il
est intéressant que cette notion du coût du risque soit
présentée, structurée, globale et qu’elle comprenne aussi
bien les coûts internes qu’externes. Cela donne une vision
pertinente sur la façon dont l’entreprise gère ses risques
».
Quant à distinguer le coût des prestataires (courtiers,
avocats, experts), «
c’est une transparence bénéfique.
Le secteur a tout à y gagner. L’enjeu est de représenter la
valeur ajoutée
» loue-t-il.
LES ENCOURAGEMENTS DES COURTIERS ET
ASSUREURS À ALLER ENCORE PLUS LOIN
Chez les assureurs et les courtiers, dont on pouvait
craindre des réserves vis-à-vis de ce document, il pourrait,
peut-être, devenir un document de travail pour leurs
discussions avec les Risk Managers. Là encore, l’indi-
cateur est très apprécié : «c
e travail s’inscrit bien dans
les missions de l’AMRAE. Les Risk Managers s’adressent à
tous ceux qui s’intéressent aux risques dans l’entreprise :
c’est bien d’avoir un langage universel, un benchmark
Caroline Gropallo,
Directrice juridique
chez Saft
Renaud de Pressigny,
Directeur général de QBE
Hervé Houdard,
Directeur Général de Siaci
Saint Honoré et Président
de la CSCA
LE RAPPORT AUX FONDS PROPRES N’EST PAS UN DOGME
Autre principe énoncé, mais au conditionnel, dans l’indicateur «
l’ensemble des coûts identifiés et
représentatifs pour une entreprise du coût des risques et de leur traitement, pourrait être rapporté aux fonds
propres de l’entreprise (plus comparable et plus stable au regard de chaque activité) afin de constituer
l’indicateur du coût du risque
». Le document précise cependant que l’indicateur étant propre aux
entreprises, celles-ci pourront choisir d’autres références. «
Pour la base de comparaison, il existe plusieurs
recettes. Pourquoi ne pas utiliser le chiffre d’affaires ou l’EBIT ? Il doit y avoir différentes approches, il n’y a
pas de dogme. C’est à chacun de choisir ce qui lui semble le plus pertinent pour comparer le coût de ses risques
au référentiel utilisé dans son entreprise. Très probablement, une entreprise qui est tournée vers la création
de valeur référencera plutôt sur l’EBIT tandis qu’un industriel pourra préférer comparer le coût du risque à son
chiffre d’affaires
» explique Léopold Larios. «
Il faut rapporter à une référence qui fait sens pour l’entreprise
»
souligne Hélène Dubillot. Philippe Trainar est plus tranché : «
je ne comprends pas pourquoi on rapporte le
coût du risque aux fonds propres qui peuvent varier pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les risques. Cela
peut avoir du sens si on le rapporte aux exigences de capital qui est une métrique d’exposition au risque ou au
chiffre d’affaires qui peut faire apparaitre certaines expositions aux risques.
»
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°2 I
SEPTEMBRE 2014
19
DOSSIER
INDICATEUR DU COÛT DE TRAITEMENT DES RISQUES ASSURABLES