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S

i l’appel d’offres n’est pas le seul moyen de

changer de courtier, il s’agit néanmoins de la

méthode la plus couramment utilisée par les

grandes entreprises. La démarche requiert

de la rigueur : «

Il faut être précis sur la stra-

tégie de gestion de risques et avoir une vision claire de

ce que l’on attend de l’appel d’offres. Ensuite réfléchir

au niveau d’information que l’on va donner et en fournir

suffisamment afin que le courtier puisse être créatif

»,

préconise Gilles Proust. «

Le Risk Manager doit exprimer

clairement ses attentes et définir ce qu’il attend de son

courtier afin que nous puissions lui proposer des offres

sur mesure

», réclame Hervé Houdard qui préconise de

ne pas se contenter d’une seule présentation orale. «

Il

y a en général trois ou quatre offres quasi identiques.

Que les Risk Managers viennent nous voir et découvrir

qui va les gérer, les équipes qui seront à leur disposi-

tion au quotidien. Ils ne peuvent pas se contenter d’un

catalogue !

»

QUAND CERTAINS CHOISISSENT DE NE PAS

RÉPONDRE AUX APPELS D'OFFRES

«

Pour bien servir nos clients, il nous faut bien les connaître.

Or parfois dans certains appels d’offres nous devrions

simplement remplir des tableaux dans ce qui s’assimile

à du pur achat

», regrette François Leduc, qui reconnaît

que c’est aussi au courtier d’aller au contact des Risk

Managers et de leur proposer des offres de service.

Frédéric Lucas, à l’instar de ses confrères s’autorise

néanmoins à ne pas concourir à tous les appels d’offres

(voir Encadré Orange) : «

c’est beaucoup de temps avec,

pour les grands projets, l’implication du réseau interna-

tional. Nous ne pouvons pas aller partout, surtout sur un

marché où les primes des assurances et les rémunérations

des courtiers baissent. Le coût d’acquisition d’un client

est très élevé

». Et de rappeler que l’appel d’offres d’une

entreprise du CAC 40 gagné en 2014 avait nécessité la

participation de plusieurs équipes locales et des oraux

sur quatre continents. François Leduc pour sa part note

que les Risk Managers questionnent de plus en plus les

courtiers pour les faire travailler sur des réponses fouil-

lées : «

la sollicitation de ressources est forte sur les appels

d’offres et nous devons parfois choisir de répondre ou

non

». «

Chez AON, ce sont parfois près de 100 personnes

qui peuvent être mobilisées pour répondre à un appel

d’offres

», rappelle Laurent Belhout.

L’APPEL D’OFFRES :

UNE ÉTAPE STRUCTURANTE

ET TRÈS EXIGEANTE

«Certains Risk Managers

ont les ressources mais ils

recherchent un regard neutre

parce qu'il est compliqué de

mélanger des relations qui

durent depuis longtemps »

Laurent Giordani, Partner de Kyu Associé

LE CAS ORANGE

L’information a fait grand bruit dans le milieu feutré des courtiers d’assurances : en mars 2015, AON le tenant

annonçait qu’il ne concourait pas à l’appel d’offres lancé par Orange. Laurent Belhout revient sur cette

décision : «

à un moment il faut faire des choix. Financièrement, il ne nous était pas possible de fournir le

service voulu par Orange. Le respect des clients constituant notre portefeuille exige que le juste prix du service

demandé soit payé par chacun d’entre eux

». Marsh a gagné cet appel d’offres mais Cyrille Brand reconnaît

que le projet était très complexe : «

nous n’étions pas très nombreux à pouvoir répondre. Le cahier des charges

contenait énormément d’informations. Un gros travail de préparation avait été fait. Nous avons passé un

premier oral, puis il y a eu un second tour avec des questions supplémentaires et un autre oral. Le choix a été

fait par la Direction des Assurances et la Direction des Achats qui connaissaient bien la problématique.

»

François Leduc,

Directeur général adjoint

et Directeur des Services aux

entreprises, Verspieren

©X.Renauld

Laurent Belhout,

Directeur général,

Aon Risk Solutions

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°6 I

OCTOBRE 2015

18

DOSSIER

CHOISIR UN COURTIER