

C’est ce schéma qui a été retenu par la région
Bretagne. À la suite des nouvelles lois de décen-
tralisation (2004 et 2014), la collectivité régio-
nale s’est vue transférée la gestion d’importantes
infrastructures portuaires (Saint-Malo, Lorient, Brest)
jusqu’alors compétences de l’État. Un transfert qui a
obligé la région à répéchir à la couverture assuran-
tielle. «
Il nous était difficile de déterminer le niveau
de risque. Par ailleurs, nous n’avions pas l’historique
de la sinistralité (l'État étant son propre assureur).
Or sur ce type de patrimoine, il y a peu de sinistre,
mais quand il survient, les montants sont très vite
significatifs
», explique Pierre Villeneuve, Directeur
des affaires juridiques et de la commande publique.
La collectivité régionale a donc souscrit une assis-
tance à maîtrise d’ouvrage auprès d’un courtier en
assurances pour l’assister et l'accompagner dans
la rédaction du cahier des charges et l'analyse des
offres. Le recours à un expert en amont avec une
bonne connaissance des infrastructures portuaires
permettait «
d’éviter de n’avoir aucun assureur (risque
d'infructuosité) et d’être par défaut notre propre assu-
reur. Si vous allez voir des assureurs en expliquant que
vous avez des connaissances imparfaites du risque, ils
vont vous juger à risque !
», précise Pierre Villeneuve
qui au final en a retenu trois
CHOISIR UN COURTIER ?
Anne-Marie Fournier
,
Vice-présidente de l’AMRAE
Un challenge pour une entreprise qui ne sait quel critère retenir :
mondial ou local ? Multisecteurs ou spécialiste ? Choisir une équipe
ou une entreprise ? Le moins-disant et/ou le plus qualitatif ?
Toutes les options et toutes les possibilités sont respectables si
elles sont basées sur des critères de choix correspondant à la stra-
tégie de l’entreprise qui fait appel à un ou plusieurs courtiers !
De même pour le processus de sélection,
toutes les démarches
sont possibles et respectables dans la mesure où elles sont adap-
tées au but recherché :
l’appel d’offres global peut répondre à des
recherches d’idées nouvelles et/ou innovations, le choix intuitu
personae peut répondre à des besoins spécifiques de compétences
pointues… Les démarches peuvent d’ailleurs être au sein d’un même
groupe différentes selon les secteurs d’assurance concernés : intuitu
personae sur des couvertures liées aux fusions-acquisitions, mais
appels d¬offres sur les pottes automobiles
Face au choix qui leur est proposé, les Risk Managers doivent
fixer leurs contraintes et leurs obYectifs les hiérarchiser puis
choisir les moyens adaptés pour y parvenir. Certains consultants
peuvent les aider dans la structuration de cette démarche puisque
le temps dévolu à ces processus est parfois très long. Cette clarté
sur les objectifs et les résultats attendus permet au Risk Manager
de partager sa démarche en interne avec les parties prenantes et
d'avoir des relations claires avec les intervenants extérieurs tant
sur les attentes que sur les raisons des choix effectués.
Demeure la question de la valeur des services de courtage : doit-
elle s'appréhender sur la base d'un prix de marché ? Les disparités
existantes montrent bien que ce n est pas le cas et que finalement
les services du courtier ont la valeur que l'entreprise leur donne.
Dans ce cas, il est assez logique que la qualité des services soit
adaptée à la valeur qui lui aura été affectée... Et c'est peut-être là
que le bât blesse ... Comment sortir de cet engrenage ? Par le haut
certainement.
En constatant que les technologies actuelles permettent d’offrir
des services plus qualitatifs, moins axés sur la seule collecte d’in-
formations. C’est là l’opportunité pour les courtiers d’augmenter la
valeur ajoutée de leurs services et d’obtenir une meilleure recon-
naissance de cette valeur ajoutée.
Anne-Marie Fournier,
Risk Manager de Kering
et Vice-présidente de l’AMRAE
Pierre Villeneuve,
Directeur des affaires juridiques
et de la commande publique
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°6 I
OCTOBRE 2015
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DOSSIER
CHOISIR UN COURTIER