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Au point que le métier n'est plus le même. Bien évidem-

ment… le cahier des charges dépend aussi du profil du

poste : les Risk Managers qui font de l'ERM sont particu-

lièrement impliqués dans la construction de la métho-

dologie et du référentiel de Management des Risques.

Mais, tous les Risk Managers ont été affectés. «

78% des

responsables interrogés déclarent diffuser la culture du

risque dans leur entreprise. De fait, le Risk Manager ne

détient pas le monopole du sujet risque : il lui faut sensi-

biliser tous les collaborateurs et salariés de l'entreprise

au sujet, en animant des formations, en proposant des

méthodologies. Chacun dans l'entreprise doit se sentir

concerné et avoir conscience du risque dans ses actions

»,

souligne François Malan. On note aussi que 75% des

sondés réalisent l appréciation du risque et ww² défi-

nissent les missions et la structure du dispositif, ainsi

que le pilotage et le reporting des risques. «

42% des

Risk Managers déclarent aujourd'hui élaborer la poli-

tique de Management des Risques en prenant en compte

l'appétence et la tolérance aux risques des dirigeants et/

ou des organes de gouvernance de l'organisation. C'est

nouveau et c'est fondamental. Le risque est, aujourd'hui,

au centre des problématiques de gouvernance, dans son

aspect négatif, mais aussi en tant que source d'opportu-

nités. L'enjeu est non seulement le contrôle du risque,

mais aussi son anticipation et l'alignement des niveaux de

risque acceptés par les parties prenantes, management,

conseil et salariés

», souligne Agnès Touraine.

LES OUTILS

Aussi, en interne, les outils se sont-ils étoffés : 79%

des Risk Managers utilisent aujourd'hui un référentiel

(interne dans 28% des entreprises, Coso dans 25%

et Iso dans 13% des structures), même si seuls 31%

des Risk Managers interrogés utilisent aujourd'hui un

système de gestion des risques (SIGR).

«

Alors que l'offre est très abondante en la matière, les

Risk Managers utilisent surtout des solutions bureautiques

classiques, comme Excel, pour suivre leurs risques

», relève

Julien Muller.

Les moyens accordés aux Risk Managers ont augmenté,

avec des équipes plus conséquentes et un budget de

fonctionnement Yugé suffisant par xx² des respon-

sables interrogés. «

Au cours des dernières années, la

fonction s'est encore structurée. Elle travaille de façon

encore plus rigoureuse que par le passé, dans le suivi,

l'analyse régulière et la prise en compte de l'ensemble

de nos risques. Elle est aujourd'hui impliquée dans

toute la stratégie opérationnelle et la mise en œuvre

des décisions qui impliquent l'approvisionnement, les

programmes, le risque politique, social et humain

», juge

Jean-Luc Bérard, Responsable des ressources humaines

du groupe Safran, où quelque 700 personnes travaillent

directement au Management des Risques. Les relations

avec l'extérieur, notamment avec les courtiers, ont

elles-aussi évolué. «

On est clairement sortis de la simple

discussion financière autour de la prime d'assurance ou de

la rémunération, pour aborder des sujets d'identification,

d'analyse et de quantification des risques. La compétition

basique - par appel d'offre à la recherche du tarif le moins

élevé - a cédé la place à des interrogations sur la qualité

du service et à la recherche d'un juste prix pour le meilleur

service, qui doit comprendre la réactivité, la créativité,

l'anticipation...

», constate Hervé Houdard.

UN SPECTRE PLUS LARGE DE RISQUES

Le panel appréhendé par les responsables est aujour-

d'hui beaucoup plus large que par le passé. «

Il y a une

véritable actualisation de la prise de conscience sur les

nouveaux risques

», souligne Hervé Houdard. Le spectre

comprend aujourd'hui non seulement les risques opéra-

tionnels (80%), de fraude (75%), environnementaux,

sûreté/sécurité (70%) et les risques fournisseurs (67%),

mais aussi de nouveaux risques comme les risques liés

aux achats (58%), aux projets (57%), à la gouvernance

(53%), ou bien sûr au cyber (67%). «

La protection des

données est devenue un enjeu majeur au cours des deux

dernières années : la donnée interne, mais aussi les données

sur les clients constituent des risques stratégiques

»,

souligne Agnès Touraine. De fait, les «top managers»

ont désormais une appréhension des risques stratégiques

et tiennent notamment compte des risques financiers

(75%), de conformité (62%) ou encore d'image (73%).

«Le risque est, aujourd'hui,

au centre des problématiques

de gouvernance, dans

son aspect négatif, mais

aussi en tant que source

d'opportunités.»

Agnès Touraine, Présidente de l'IFA

Hervé Houdard,

Directeur général de

Siaci Saint Honoré

Agnès Touraine,

Présidente de l'IFA

Jean-Luc Bérard,

Responsable des ressources

humaines du groupe Safran

«Aujourd'hui, l'ERM a acquis

sa légitimité et on ne le confond

plus avec les professionnels

de l'assurance, de la qualité

ou de la HSE (Hygiène, Sécurité

et Environnement).»

Marc Lassagne, Enseignant chercheur

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE I N°6 I OCTOBRE 2015

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DOSSIER

BAROMÈTRE 2015 DU RISK MANAGER