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u'il paraît loin, le premier «Baromètre
du Risk Manager», publié par l'AMRAE
en 2009 ! En quatre éditions, à raison
d'une tous les deux ans, le Baromètre
du Risk Manager aura révélé l'évolution
progressive de la fonction de responsable des risques.
D'année en année, on a vu se dessiner un métier dont
le périm!tre est mieux défini et les missions plus larges
mais aussi et surtout une profession mieux identifiée
et bien davantage reconnue.
Le dernier opus, qui vient d'être publié
1
, montre toujours
une profession bipolaire.
Avec, d'un côté, des spécialistes plutôt en charge des
assurances (31% des répondants) et de l'autre des
professionnels au profil orienté vers la gestion globale
des risques de l'entreprise (ou ERM, 31% des sondés,
pour seulement 19% en 2013). «
De façon stable,
quelque 38% des professionnels ont un pied de chaque
côté. Mais on constate que ceux qui ne font que de l'as-
surance sont de moins en moins nombreux, au profit des
spécialistes ERM. C'est une vraie tendance
», estime Julien
Muller, Manager Risk Assurance & Advisory Services chez
PwC, qui co-signe l'étude. «
Nous constatons aujourd'hui
une vraie porosité entre l'ERM et l'assurance : les Risk
Managers sont de plus en plus polyvalents
confirme
François Malan, Vice-président de l'AMRAE. Avec, peut-
être, le modèle américain du «CRO» à l'horizon. «
Le
Chief Risk Officer américain est avant tout en charge
de l'ERM, meme s’il supervise l’Audit Interne. Dans le
monde des grands risques , il doit aussi veiller à la contri-
bution de l'assurance : c'est donc un profil mixte, qui se
décline en fonction de l'entreprise. Mais, dans l'évolu-
tion, il faut veiller à ne pas créer de bureaucratie. Les
dirigeants n'ont pas besoin de formalisme ou de repor-
tings supplémentaires, mais d'un réel soutien dans
leur business et leur choix stratégiques
», explique la
Présidente de l'AMRAE, Brigitte Bouquot.
Il apparaît d'ores et déjà que les missions des Risk
Managers français se sont beaucoup élargies,
ces derni!res années Au profit d une
gestion de plus en plus globale des
risques. «
Le Risk Manager a évolué
d'un rôle d'acheteur d'assurance
à celui de véritable gestion-
naire stratégique des risques
de l'entreprise,
résume Hervé
Houdard, Directeur général
de Siaci Saint Honoré, et
précédent Président de la
Chambre Syndicale des Courtiers d'Assurances, qui date
l'évolution significative au début des années 2000.
«À
partir des tempêtes de 1998-99 puis face au drame du World
Trade Center en septembre 2001, les directions générales ont
pris conscience de l'importance de la gestion des risques.
Il y a eu une véritable «risk recognition» et le métier s'est
vu identifié puis revalorisé, aux plus hauts niveaux de la
hiérarchie
».
Plus récemment, la crise a aussi joué son rôle. «
Avec
l'évolution des ”business models” et la mutation numé-
rique, toutes les organisations ont dû se reposer la ques-
tion du niveau de risque qu'elles sont prêtes
à accepter
», complète Agnès Touraine,
Présidente de l'IFA (Institut Français
des Administrateurs), qui a lancé
au printemps un groupe de travail
sur le «risk appetite» dans les
entreprises et ses implications en
matière de gouvernance dans les
entreprises.
Julien Muller,
Manager Risk Assurance &
Advisory Services chez PwC
Brigitte Bouquot
,
Présidente de l'AMRAE
«Nous constatons
aujourd'hui une vraie
porosité entre l'ERM
et l'assurance : les Risk
Managers sont de plus
en plus polyvalents. »
François Malan,
Vice-président de l'AMRAE
1
Résultat d'une enquête
menée par l'AMRAE,
en partenariat avec le
groupe d'audit et conseil
PwC, entre janvier et avril
2015, auprès de 188
Risk Managers français,
responsables ou membres
de départements.
François Malan
,
Vice-président de l'AMRAE
en charge du Métier
RISK MANAGERS :
PLUS VISIBLES, PLUS RECONNUS
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°6 I
OCTOBRE 2015
28
DOSSIER
BAROMÈTRE 2015 DU RISK MANAGER