

soumis à la TVA (que l’entreprise peut récupérer) tandis
que la taxe d’assurance des commissions n’est pas récupé-
rable. Mais quels qu’ils soient, tous les choix sont respec-
tables s’ils sont explicites et répondent à la transparence
demandée par les Risk Managers.
LES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES :
UN PROCESSUS PARTICULIER
Les collectivités territoriales réalisent des appels d’offres
qui rentrent dans le cadre du code des marchés publics.
Tous les courtiers de la place ne concurrent pas à ce genre
de consultation. Chez Gras Savoye, c’est une équipe diffé-
rente de celle travaillant avec les Risk Managers des entre-
prises privées qui traite ces dossiers. «
C’est une démarche
avec des processus très calibrés et énormément de pièces
juridiques à fournir. Le choix se fait essentiellement sur le
prix mais il faut aussi être certain d’avoir 100% de la chaîne
de valeur Gras Savoye dispose d’un schéma de process
certifié ISO
», souligne Frédéric Lucas.
Au Conseil général de Seine-Saint-Denis, le service qui
gère l’achat des assurances, la souscription des polices
et la gestion des sinistres, est distinct de la gestion
des risques dont s’occupe Yannis Wendling, Directeur
de l'audit, du contrôle internes et de la gestion des
risques. «
Nous intervenons parfois pour faire un bilan
de la politique de couvertures des risques. Mais nous
ne sommes pas en relation directe avec les assureurs et
les courtiers
». Il constate cependant que le recours au
courtier n’est pas la pratique dominante «
sauf quand il
y a eu des gros sinistres avec retrait d’un assureur ou en
cas d’une augmentation importante de la prime
».
La procédure d’achat d’assurance se passe en deux
temps : le bureau des assurances détermine les polices
à souscrire puis le service des marchés publics vérifie
la conformité juridique. Parfois un courtier est appelé
à aider à bâtir un cahier des charges mais, souligne
Yannis Wendling, il n'a pas la certitude d'être sélec-
tionné à l’issue de l’appel d’offres. «
Le service de la
commande publique pourrait considérer que celui qui a
établi le marché a eu plus d’informations que les autres
avec, si l'on ne prend pas les précautions qui s'imposent,
un risque d'atteinte au principe d’égalité de traite-
ment
», souligne Yannis Wendling.
«Donner un mandat de remplacement,
c’est un peu se refuser l’opportunité
d’entendre le marché. On apprend beaucoup
de choses en faisant un appel d’offres.»
Jean-Philippe Pagès, Directeur Grandes Entreprises, Bessé
Yannis Wendling
,
Directeur de l'audit,
du contrôle internes et
de la gestion des risques,
Conseil général
de Seine-Saint-Denis
DIRECTION DES ACHATS : UNE PLACE DIFFÉRENCIÉE SELON LA TAILLE
DE L’ENTREPRISE ET LA NATURE DES PRESTATIONS
Aux Rencontres AMRAE 2014, l’atelier sur les relations entre Risk Manager et département achats constatait que, depuis 2004-2005, les
acheteurs avaient une certaine visibilité dans les appels d’offres pour, en moyenne, un dossier sur cinq. «
Sans être notre interlocuteur
direct, nous voyons de plus en plus des directions des achats qui participent et sont impliquées dans le process, mais à la maîtrise encore
imparfaite des problématiques d’assurance
», constate Cyrille Brand.
Un de ses confrères est encore plus sévère : «
les Risk Managers subissent l’arrivée des directions achats qui leurs imposent de changer. Et les
assureurs autant que les courtiers jouent le jeu. Dans un marché baissier, il est tellement facile de réduire les prix de 30% !
»
«
La Direction des achats intervient davantage mais comme ce sont des prestations très techniques et que les renouvellements ne sont pas très
fréquents, il leur est compliqué de monter en compétences et d’avoir des ressources impliquées dans les dossiers
confirme Laurent Giordani
Si cette montée en puissance reste relative, elle n’est pas homogène dans le tissu économique. À ce jour, les directions des achats dans les
grands groupes apportent leur expertiseauxachats deproduits et serviceshors duchampdes prestations intellectuelles, de type commissariat
aux comptes, avocats, courtiers et assureurs, conseils en fusion et acquisition, communication. Soit parce qu’ils sont considérés comme des
domaines d’experts ne pouvant entrer dans le cadre d’une politique d’achat, soit parce que leur fréquence ne permet pas de spécialiser un
acheteur sur le sujet.
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE I N°6 I OCTOBRE 2015
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DOSSIER
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