Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  22 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 22 / 68 Next Page
Page Background

n’a pas hésité à consulter également ses confrères RiskManagersmembres

de l’AMRAE. «

L’échange y est très riche avec son lot de retours d’expériences.

Cela permet de constater aussi que dans l’ensemble, nous avons souvent les

mêmes expériences

». Des recommandations externes qui ont joué sur la

décision finale 

Il y avait beaucoup de compétences dans les deux équipes

retenues. Il était difficile de trancher. Les retours d’expérience des Risk

Managers travaillant avec eux ont été déterminants.

»

SE SIMPLIFIER LE QUOTIDIEN

Alexandra Pfalzgraf a mis en place une organisation permettant de ne

pas multiplier le nombre d¬interlocuteurs pour ses filiales : 

je travaille

avec différents courtiers en fonction des lignes d’assurance mais je ne

souhaitais pas que les filiales soient obligées de gérer plusieurs cour-

tiers. J’ai donc complètement séparé le placement du servicing local

qui est assuré par un autre courtier. Après une période d’adaptation, ça

marche très bien. Et ça permet de challenger les courtiers placeurs sans

avoir à modifier toute l’organisation au niveau du servicing local

».

L’IMPLICATION DE LA HIÉRARCHIE

AU MOMENT DES DÉCISIONS FINALES

Ý l¬heure du choix final… les responsables hiérarchiques sont tous

présents, preuve si besoin en était des enjeux stratégiques du Risk

Management et de la contribution aux résultats de l’entreprise. «

La

décision est prise en commun accord avec mon supérieur hiérarchique,

le directeur juridique et le directeur financier du groupe

» précise

Alexandra Pfalzgraf.

Chez Engie, Laurence Delaire a créé un comité assurance intégrant les

responsables assurances des différentes branches : «

ils sont six auxquels

s’ajoutent mon supérieur hiérarchique, le Directeur des Financements,

Trésorerie et Assurances et moi-même. Nous nous voyons chaque mois

et nous traitons les dossiers majeurs, dont le choix des courtiers et assu-

reurs. À chaque fois, nous faisons un point sur les principaux appels

d’offres en cours.

»

LE PRIX : UN CRITÈRE À DOUBLE FACETTE

La décision finale pour le choix d¬un courtier se fait encore souvent au

bénéfice du mieux disant financier D¬autant plus que la disponibilité de

grosses capacités (et parfois l’interventionde la directionAchats) a permis

de faire baisser sensiblement les tarifs. Une erreur à ne pas commettre

pour cette Risk Manager qui a monté un appel d’offres international : «

je

ne voulais pas d’une bagarre de tarif entre courtiers. Ne pas payer suffisam-

ment, c’est la certitude d’une faible qualité de service. Ce que je voulais

avant tout, c’est la qualité des prestations

». Mais paradoxalement, si sa

direction financi!re a validé sa position… ce sont les courtiers eux”m"mes

qui ont rivalisé à la baisse sur les prix ! «

C’était à celui qui offrait la plus

grosse ristourne si je n’étais pas contente du service. Donc en fait sur un sujet

qui n’avait pas lieu d’être, ils ont créé eux-mêmes la compétition !

»

«

Lorsqu’une entreprise change de courtier, le nouveau courtier recherche

souvent une baisse des primes mais ce n’est pas nécessairement le meil-

leur calcul. Ce qui est primordial, c’est d’avoir des partenaires courtiers

et assureurs, qui comprennent le business model de l’entreprise et ses

challenges, et sachent voir quelles sont les corollaires et les garanties ou

services dont le client a besoin

», plaide pour sa part Fabrice Domange.

Même constat pour Frédéric Lucas : «

à force de baisser les primes ou de

réduire les rémunérations des courtiers, on arrive à un amoindrissement

du schéma relationnel entre le courtier, l’assureur et le client

».

Quant aux rémunérations des courtiers, elles peuvent aussi être un

facteur déterminant. La charte de 2006, révisée en 2013, insiste sur la

transparence concernant les rémunérations, honoraires et conditions

d’apérition. Elle reconnaît également le coût pour les courtiers, des

dossiers de réponses aux appels d’offres.

Il reste à apprécier au cas par cas les types de rémunérations à privilégier :

les honoraires forfaitaires ou la commission proportionnelle à la prime.

Parfois… c est la question fiscale qui sera prioritaire… les honoraires étant

TRAVAILLER AVEC UN COURTIER SANS PASSER

PAR L’APPEL D’OFFRES ?

Le mandat de remplacement est une alternative à l’appel

d’offres pour travailler avec un courtier comme le rappelle

Jean-Philippe Pagès. «

Nous répondons régulièrement aux

appels d’offres, mais ce n’est pas le seul mode de sélection du

courtier. Le client doit pouvoir choisir en fonction de ses objectifs

et de ses besoins. La réponse à un appel d’offres est une promesse

engageante et il est arrivé que le courtier sélectionné ne parvienne

pas à honorer son engagement. La sélection sur appel d’offres

n’est donc pas une garantie absolue. Pour notre part, il nous arrive

de proposer à des clients indépendamment de l’appel d’offres,

une étude ou une analyse sur un dossier concret afin qu’ils puissent

vérifier laqualité denotre offre tant en France qu’à l’international

».

Uneméthode qui porte ses fruits, puisque le cabinet gagne autant

d’appels d’offres que d’ordre de remplacement. Laurent Giordani

est régulièrement consulté par des Risk Managers qui souhaitent

étudier le marché et/ou changer de courtiers. Pour lui, la phase

d’analyse en amont est indispensable : «

nous étudions le profil

de l’entreprise, réalisons une petite cartographie des risques afin

de regarder les niveaux d’expositions, les sujets à ne pas occulter.

Nous regardons les programmes déjà en place sur les grandes lignes

comme les transports, les dommages, la RC…ou sur des lignes un

peu plus pointues comme la RCMS ou le crédit. Nous analysons

les services offerts par le courtier tenant, les prestations qui sont

fournies et comment elles sematérialisent en termes de couverture

et de coûts. C’est alors que nous conseillons au Risk Manager de

lancer ou non un appel d’offres. Parfois les négociations de gré

à gré sur certains points suffisent à améliorer l’offre, dans les

polices ou en termes de prestations.

»

Pour Alexandra Pfalzgraf, le mandat de remplacement doit

être réservé à certaines situations exceptionnelles «

quand il

y a urgence ou lorsque l’on veut rapprocher deux risques chez

un même courtier. Mais donner un mandat de remplacement,

c’est un peu se refuser l’opportunité d’entendre le marché. On

apprend beaucoup de choses en faisant un appel d’offres

».

«La sélection sur appel

d’offres n’est donc pas

une garantie absolue.»

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°6 I

OCTOBRE 2015

22

DOSSIER

CHOISIR UN COURTIER