de veille permanent a donc été mis en place
afin de pouvoir anticiper d’éventuels change-
ments dans ces domaines clés. «
L’objectif est
double,
explique Daniel San Milán,
anticiper
permet d’avoir un maximum de temps pour bien
gérer les évolutions mais aussi déterminer les
possibles opportunités induites par des change-
ments. Ferrovial est un grand navire qui ne peut
pas être dirigé en donnant de brusques coups de
gouvernail.
»
LA RÉPUTATION : UN ENJEU CLÉ
Ferrovial est tout autant confronté aux risques
financiers, opérationnels et d’exécution. Si les
premiers sont encadrés par des mécanismes
désormais bien rodés, les autres exposent à
de plus grandes difficultés. «
Le risque opéra-
tionnel est maximal à deux moments : lors de
l’appel d’offres car il faut alors proposer un prix
et s’engager à le respecter, et durant le suivi de
l’affaire et la relation avec le client
», explique
Daniel San Milán. Le risque d’exécution peut
s’avérer encore plus périlleux car il intègre
dans son périmètre l’interprétation de la légis-
lation, domaine particulièrement complexe
qui, de plus, varie selon les pays concernés.
Le risque émergent sur la réputation mobilise
aussi de façon croissante l’attention de Daniel
SanMilán : «
aujourd’hui, le risque de réputation
acquiert un poids croissant du fait de la rapidité
avec laquelle circule l’information mais aussi
du fait de la puissance des réseaux sociaux
».
Un risque d’autant plus délicat à maîtriser
que le transfert s’avère impossible. De même,
d’autres risques déjà connus comme les épidé-
mies ou les catastrophes naturelles, suscitent
une attention renouvelée. «
Ces risques ne sont
pas nouveaux mais du fait de notre extension
géographique et de l’interconnexion généralisée
du monde, ils peuvent avoir un impact très fort
sur le trafic aérien par exemple ce qui aurait des
conséquences sur notre activité de services.
»
Pour gérer l’ensemble de ces risques, Ferrovial
a, en 2011, mis en place une démarche ERM :
le FRM (Ferrovial Risk Management). Supervisé
par le Conseil d’administration et le comité de
direction, il a pour but d’identifier et de quanti-
fier les risques, phase qui prend désormais aussi
en compte l’impact potentiel sur la réputation
de l’entreprise. L’ensemble du processus permet
de déterminer l’importance relative de chaque
risque dans la matrice couvrant l’ensemble de
l’entreprise mais aussi d’évaluer l’efficacité des
mesures de contrôles mises en place.
Assurantiellement, le Groupe dispose de trois
captives, qui seront unifiées en une structure
unique avant fin 2016.
CONVAINCRE DE L’UTILITÉ
DE L’OUTIL
Implanté dans tous les domaines d’activité
stratégiques de Ferrovial, le FRM est géré
directement par les opérationnels qui doivent
faire remonter l’information avec la réacti-
vité et la précision nécessaires pour atteindre
une efficacité maximale. Un défi majeur qui
conduit Daniel San Milán à arpenter le globe
pour rencontrer en personne tous les utilisa-
teurs de ce nouvel outil. Son but ? Dissiper
les équivoques et diffuser une approche
positive du risque. «
Les collaborateurs sur le
terrain effectuent déjà de nombreux rapports.
Leur première réaction était toujours : “Encore
du reporting !”. Je leur ai expliqué que cet
outil avait été conçu pour prendre réellement
en compte leurs préoccupations et, en cas
de besoin, leur permettre de demander de
nouveaux moyens. La grande difficulté est de
convaincre qu’il ne s’agit pas d’un nouvel outil
de contrôle mais bien d’un outil de gestion,
nécessaire pour atteindre leurs objectifs. C’est
une étape fondamentale. Si on ne la franchit
pas, c’est l’échec assuré.
»
En parallèle de son rôle d’évangélisateur
des opérationnels, Daniel San Milán procède
directement aux opérations de transfert.
Pour l’heure, 25% des risques sont trans-
férés et 75% gérés en interne. Pour améliorer
le dispositif, l’outil informatique sur lequel
repose le FRM sera modernisé. «
Nous voulons
rendre le système plus fluide et disposer plus
rapidement des informations importantes
»,
explique le Risk Manager. Un investissement
d’autant plus opportun que le nombre de
facteurs d’incertitude et leur volatilité ne
cesse d’augmenter.
Daniel San Milán del Río
Corporate Risk Manager
❱
Corporate Insurance
(D&O, EPL, EIL, CAT'NAT)
❱
ERM
❱
Captive Management
❱
Insurance Retention Strategy
Construction RM
•
Car
•
Casualty
•
Other Insurance lines
Toll Roads / Airport RM
•
PD / BI
•
Casualty
•
Other Insurance lines
Services Risk Manager
•
PD / BI
•
Fleets
•
Casualty
•
Other Insurance lines
`
US, Canada, Australia
Risk Manager
Chiffre d’affaires 2014 :
9,7 milliards d'euros
74 000 salariés
dans plus de
15 pays
4 secteurs d’activité :
❱
Construction d’infrastructures
de transport
❱
Gestion de péages
❱
Services à l’environnement
❱
Exploitation d’aéroports
Valeur cotée à l’
IBEX 35
et classée dans le
Dow Jones
Sustainability Index
et le
FTSE4Good
Résultat net :
720 millions d’euros
€
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°9 I
JUIN 2016
37
MÉTIER RISK MANAGER
RISK MANAGER À L’INTERNATIONAL