L
e panel des scénarios possibles étant assez étendu, l’impact
du Brexit sur les activités assurance en Europe pourrait être
négligeable, comme nécessiter un changement de structu-
ration profond… Si l’on peut à ce jour couvrir à partir de la
France des activités en Grande-Bretagne, il sera peut-être nécessaire
demain, avec le Brexit, de souscrire une police d’assurance locale, ce
qui supposerait pour les groupes européens de revoir l’organisation
de leurs plans d’assurance et d’ajuster leurs dispositifs de couver-
ture, aujourd’hui basés sur l’existence d’un « passeport européen »…
À l’inverse, les assureurs britanniques aux clients continentaux vont
probablement devoir changer leurs modalités de souscription, même
s’ils ont annoncé qu’ils allaient tout faire pour continuer à souscrire
des risques en Europe, à l’instar du Lloyd’s.
Quelle est la position du Lloyd’s face au Brexit ?
L’Union européenne et les marchés nordiques sont des marchés clés
pour le Lloyd’s, qui représentent près de 14 % des primes collectées.
Depuis le référendum du 23 juin, nous travaillons en collaboration
avec le gouvernement du Royaume-Uni, nos partenaires commerciaux
et les différents organes de réglementation, afin de pouvoir assurer
une continuité d’expertise et de prises de garanties du Lloyd’s sur
le marché unique Européen. Nous souhaitons que les courtiers et
les
coverholders
puissent continuer à travailler ensemble autour de
couvertures et de garanties de qualité. Le Lloyd’s est en très bonne
santé financière et l’évolution des taux de change £/€ n’aura aucune
incidence sur nos actifs, qui sont gérés de manière très conservatrice,
de façon à résister à de fortes volatilités. Quant à nos deux organes
de régulation que sont le PRA (Prudential Regulation Authority) et le
FCA (Financial Conduct Authority), ils continueront de jouer auprès du
Lloyd’s leur rôle de protection du consommateur.
Quel sera l’impact du Brexit sur la couverture des risques ?
Il est encore trop tôt pour parler d’impact, mais le marché du Lloyd’s
est en quelque sorte le chef de file de la gestion de ces questions. Ce
qui est certain, c’est que toutes les polices d’assurance souscrites
restent valables et que l’ensemble des sinistres valides sera réglé. Pour
ce qui est de l’impact immédiat, le Royaume-Uni reste pour
l’instant un membre de l’Union européenne et béné-
ficie du passeport Européen. Les services compa-
nies et les
coverholders
continuent de travailler
en France, et les courtiers français peuvent conti-
nuer à passer par les courtiers du Lloyd’s. Aucune
police ne sera impactée à court terme, y compris
les polices pluriannuelles.
L’IMPACT DU BREXIT SUR LA COUVERTURE DES RISQUES
«Durant la période
de négociation post-Brexit,
toutes les polices d’assurance
du Lloyd’s restent valables
et tous les sinistres valides
seront payés.»
Guy-Antoine de la Rochefoucauld,
Directeur général de Lloyd’s France
LES DIFFÉRENTS SCÉNARIOS POSSIBLES
ENTRE LE ROYAUME-UNI ET L’UE
❱
Le Royaume-Uni devient membre de l’EEE, comme la Norvège,
l’Islande et le Lichtenstein. Il conserve alors l’accès au marché
unique et le bénéfice du passeport européen.
❱
Le Royaume-Uni négocie des accords bilatéraux sur mesure
avec l’UE, par secteurs économiques, sur le modèle de la Suisse.
Il accède ainsi de façon limitée au marché unique européen.
❱
Le Royaume-Uni négocie un accord de libre-échange avec l’UE,
comme la Turquie ou la Corée du Sud. C’est la fin de la libre
circulation des biens, des capitaux et des personnes.
❱
Aucun accord n’est trouvé : les règles de l’OMC s’appliquent.
Guy-Antoine de
la Rochefoucauld,
Directeur général,
Lloyd’s France
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ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I
N°10
I SEPTEMBRE 2016
DOSSIER
BREXIT