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En alimentation, le secteur peut affronter des crises globales (la crise

en 2014 sur le saumon d’élevage norvégien) ou des engouements du

même acabit. «

Si une parution vante les bienfaits de la pêche de vigne

ou de la tomate, nos entreprises peuvent s’attendre à une hausse de la

demande et de la consommation ».

« Sur l’entreprise, les procédures évoquées précédemment sont le premier

rempart. Mais en cas de crise, le community manager est indispensable.

C’est pourquoi nous commençons à évoquer nos process risques à l’ex-

terne. D’une part, pour anticiper les demandes de nos partenaires ou

clients et d’autre part, parce que cela contribue au sérieux de l’image de

l’entreprise. Les assureurs le reconnaissent et nous le font savoir, notam-

ment dernièrement dans le cadre d’un audit sur le risque de contamina-

tion. L’assureur a validé avec satisfecit le dispositif de contrôle de nos

fournisseurs ».

«Par ailleurs, nous formalisons un Plan Risk Management et un Bilan Risk

Management annuels qui sont communiqués en interne et en externe.

En matière bancaire, seuls certains banquiers de haut de bilan sont

sensibles à la démarche

», souligne par ailleurs Piet Verbeeck.

3 questions à Jean Moréra (5RM Consulting) sur le Référentiel métier de l’AMRAE

Au regard de l’activité «Diffusion de la

culture du risque», on se rend compte que

tout y est ou presque. Une coïncidence ?

Le Référentiel est le fruit de l’expérience des

Risk Managers de l’AMRAE. Tous les praticiens

savent que la gestion du risque, c’est notam-

ment une bonne mise en réseau. Ici, il y a un

manager opérationnel qui dispose d’une vi-

sion globale du dossier et qui est en mesure

d’arbitrer, un correspondant sécurité plus

particulièrement centré sur la sécurité incen-

die et la sécurité au travail, un correspondant

administratif en charge de la gestion du plan

d’assurance et des dossiers sinistres ou litiges.

«À cette taille d’entreprise,

le contact entre le dirigeant

et le Risk Manager doit être

direct et régulier. »

Si le premier Risk Manager reste le chef

d’entreprise, ce dernier m’attribue la fonc-

tion support pour le pilotage, l’animation et

le contrôle interne, la validation des proces-

sus et des organisations, l’accompagnement

des correspondants dans la mise en œuvre

et le suivi des actions.

Quand on prend le temps de les analyser,

les résultats obtenus sont très satisfaisants,

notamment dans le cadre de sinistres « sen-

sibles » ou de mises en cause qui auraient pu

être très préjudiciables à l’entreprise.

Sur le volet «Diffusion de la culture du

risque», quel enrichissement ou évolu-

tion serait souhaitable pour les PME ?

La pédagogie de l’exemple pour se faire en-

tendre du dirigeant a aussi ses vertus, mais

il est parfois trop tard …

Pour les PME-PMI, mais aussi les ETI et les

TPE, j’ai le sentiment que nous ne cessons

de progresser. Les chefs d’entreprises ont

pris conscience qu’ils sont les premiers as-

sureurs de leur projet. Même si la gestion

du risque n’est pas leur priorité, ils sont à

l’écoute.

Aujourd’hui, je rencontre des attitudes res-

ponsables jusque dans les TPE mais nous ne

devons pas nous en contenter. Nous devons

rendre davantage accessible l’idée du Risk

Management. Nous y travaillons sans relâche.

Dans un environnement instable, ce n’est pas

facile. La méthode et les outils doivent pou-

voir s’intégrer facilement dans les processus

opérationnels des PME-PMI et se concentrer

sur les risques dits «essentiels».

Les assureurs et les intermédiaires d’as-

surances ont aussi un rôle à jouer dans la

sensibilisation et l’accompagnement des

dirigeants des PME-PMI qu’ils assurent. Au-

jourd’hui encore, trop souvent, ils se posi-

tionnent en « concurrent » du Risk Manager.

Avec un peu de recul, l’analyse du rôle de

chacun qui peut être faite à partir du Réfé-

rentiel met en évidence une complémenta-

rité qui ne demande qu’à être développée

pour davantage de valeur ajoutée pour les

assurés et … pour les assureurs.

Dans une PME de l’agroalimentaire, par

quoi commencer ?

Le point de départ de la démarche sera les

risques de responsabilités. Prendre la vé-

ritable mesure des engagements auxquels

l’entreprise a souscrit, vérifier qu’ils soient

correctement bordés et couverts. Si ce n’est

pas le cas, il faudra identifier l’intermédiaire

d’assurance qui sera en mesure de faire évo-

luer le programme d’assurance pour l’adap-

ter aux caractéristiques de l’entreprise.

Ensuite, il faudra analyser la situation sous

l’angle dommage aux biens, incendie, bien

sûr, mais aussi bris de machines. L’ana-

lyse se portera aussi sur la situation des

sous-traitants s’il en existe, le risque supply

chain est à prendre en compte.

Enfin, identifier les ressources pour définir

des modèles de plan de continuité d’activité

simples et efficaces qui rassureront les clients

et les assureurs. Une PME-PMI ne peut pas

être absente de son marché à plus de 60%

plus de 3 mois me disait Piet Verbeeck quand

il dirigeait Sud'n'Sol. Nous avions pris en

compte ces impératifs pour définir une stra-

tégie de maintien des ressources à ce niveau.

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ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I

N°10

I SEPTEMBRE 2016

MÉTIER RISK MANAGER