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QUELLE AFFECTATION POUR LES COÛTS DE LA GESTION DES RISQUES ?

En matière d'affectation des coûts, il y a unanimité : les prestations

dédiées sont bien évidemment affectées à la business unit, au pays,

ou à la branche dont elles relèvent. «

Nous refacturons par exemple

les missions réalisées par les équipes centrales de Management des

Risques auprès de nos différentes entités, un peu comme une presta-

tion qui aurait été facturée par un tiers

», explique Michel Dennery.

«

Nous refacturons le montant des primes d'assurance à l'euro près, à

chaque filiale, avec également un système de bonus/malus, qui nous

permet d'avoir une politique incitative en matière de gestion de ses

risques et de récompenser les efforts des différentes entités

», souligne

François Malan. Certaines polices, en revanche, sont contractées

au niveau du groupe : en particulier les assurances hommes clés,

image… et les polices «Kidnap & Ransom». Elles passeront, comme

beaucoup d'autres choses dans les management fees. Ensuite, tout

ce qui peut être affecté le sera également… parfois de façon un peu

forcée, même. «

Les coûts généraux de type Direction générale ou pour

un nouveau SIGR seront ventilés selon les règles inscrites dans les mana-

gement fees

», indique Michel Dennery pour le groupe Engie. Une poli-

tique qui passe bien mieux, toutefois, que les refacturations directes.

«

Lorsque le groupe envoie dans une filiale une équipe de spécialistes

pour, par exemple, remettre à jour la cartographie des risques, mieux

vaut en fondre le coût dans les managements fees plutôt que de facturer

la filiale directement… On se fait mieux accueillir dans la filiale que

lorsque l'on envoie la facture

», se souvient Thierry Van Santen.

tance, soit en comité des risques, soit par les entités géographiques

ou les lignes produit. «

Pour les 200 principaux risques de notre

cartographie, le ComEx définit le niveau « tolérable » vers lequel nous

voulons aller et garantit l'affectation des ressources nécessaires

»,

complète Alain Aubignat.

Au final ? «

Il y a deux ans, nous avons fait le calcul : la réaction

première a été de trouver que le ”budget risque” était trop important,

et qu'il fallait chercher à le réduire ! Mais l'analyse très fine que nous

avons réalisée, poste par poste, a au contraire mis en évidence des

besoins supplémentaires : si l'on pouvait réduire quelques éléments,

il fallait investir bien davantage sur certains postes. Finalement, le

comité exécutif a décidé de dépenser plus encore afin que nous soyons

en phase avec notre politique de risques

», explique le Directeur des

risques du groupe Michelin.

UNE DISTINCTION IMPOSSIBLE

La vraie question, finalement, chez Michelin comme ailleurs, est celle

de la mise en évidence des lignes Risques au sein du budget global de

l'entreprise. «

Si l'on considère que le Management des Risques est un

processus business à valeur ajoutée, qui a pour but d'aligner les décisions

de l'entreprise avec son appétence au risque, il est alors complexe de

séparer son budget de celui des autres process de l’entreprise… Au-delà

des aspects techniques de prévention et de traitement du risque, le rôle

du Risk Manager est de faire l'interface avec les autres responsables de

l'entreprise, et d'aider à améliorer les process de l'entreprise, depuis

les process de fabrication jusqu'aux ressources humaines… Il est donc

difficile d'établir les limites de son budget

», explique Marc Lassagne.

Finalement, la question est en partie philosophique et liée à la défini-

tion de la Gestion des Risques que s'est fixée l'entreprise.

«

Il est difficile de dire ce qui relève du coût de traitement du risque et ce

qui relève du respect de la réglementation ou encore de l'attente de qualité

de nos clients, compte tenu de notre image de marque. Notre définition et

notre traitement du”risque” sont liés ànotre positionnement concurrentiel,

mais aussi à notre image, à notre réputation…Donc, conceptuellement, où

s'arrête notre gestion des risques ? Ne devrait-on pas inclure dans le budget

de la gestion des risques la politique de sécurité, mais aussi le suivi de la

qualité, ou encore l'innovation voire l'amélioration de nos produits ?

»,

souligne Michel Dennery. À cette aune, le budget du Management des

Risques ne serait-il pas celui de l'entreprise toute entière ?

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°10 I

SEPTEMBRE 2016

21

DOSSIER

LE BUDGET DU RISK MANAGEMENT