faire valider un budget d'honoraires pour la réalisation
d'une cartographie. À moins que cela soit vraiment indis-
pensable, cela sera jugé non productif…
»
Enfin, toujours au rang des charges fonctionnelles et
administratives, les coûts des systèmes de gestion des
risques (SIGR) peuvent parfois s'avérer très importants.
L'affectation peut varier d'une structure à l'autre, mais
la Direction des risques porte au moins, en général, les
coûts de développement et de maintenance de l'outil.
Quitte à, parfois, décider de faire l'impasse sur ce poste…
«
C'est trop cher pour nous,
relève le Directeur des risques
d'un groupe pourtant assez conséquent.
Nous avons
regardé de près mais, entre l'investissement et les coûts de
maintenance annuelle, nous ne disposons pas du budget
pour un tel outil, d'autant que le retour sur investissement
n'est pas très clair, hormis en termes de gain de temps pour
mes équipes, mais cela n'est pas pris en compte par la
Direction générale… Nous ne sommes pas les seuls à avoir
fait ce choix, vu le nombre de groupes qui bricolent avec
Excel
». De fait, seuls 31 % des Risk Managers ont déclaré
dans le dernier Baromètre utiliser un SIGR.
DES PRIMES D'ASSURANCE VIRTUELLES
Mais, si les directeurs des risques pensent avant tout
salaires et frais de fonctionnement, l'essentiel de
leurs dépenses n'est pas là. Lorsque le directeur des
risques est, bien évidemment en charge de la fonction
« assurance » – ce qui n'est pas le cas des 31 % de Risk
Managers exclusivement ERM. «
L'assurance dommage/
incendie est prépondérante dans un groupe indus-
triel comme Arkema. Avec des primes qui représentent
environ 0,5 pour 1000 de la valeur de reconstruction de
nos installations, elle varie aux alentours de 15 millions
d'euros et constitue l'essentiel de notre budget ”risque”,
devant la responsabilité civile – d'exploitation et produits
-, les accidents de personnes ou encore l'assurance
transport
», explique Michel Blanc, son Risk Manager
jusqu'en juillet 2016. «
Au total, compte tenu du coût des
inspections des sites, du courtage, des charges de fonc-
tionnements et des salaires de la direction des risques, le
budget ”risques industriels” d'Arkema représente 0,3 à
0,4 % du chiffre d'affaires du groupe
».
Michel Dennery,
Directeur des risques, Engie
Anne-Marie Fournier,
Vice-présidente de l'AMRAE
« Si c'est bien la direction
des risques qui initie
la majorité des dépenses
de traitement des risques,
ce sont les propriétaires
des risques qui portent
les coûts liés à l'identification,
à la gestion ou au financement
de leurs risques. »
Christine Gfeller, Arc International
L’INDICATEUR AMRAE MODE D’EMPLOI
Unsupportde communicationsur les risquesdans
ledocumentde référence :
«pour les sociétés cotées,
l’avantage seraitdeneplusavoiràpublierdebudgets
d’assurancemaisde se référerà l’indicateuretà l’explication
de sesvariationsd’annéeenannée».
Souplesseet libertéde choix
Pasdediktatsur lepérimètre :
«ànotre sens, l’entreprisea
vocationà incluredans le calculde
l’indicateur l’ensembledes risques
assurablesouauto-assurés».
Unoutildesuividynamique :
«ce seront lesvariations,
remarquéesd’annéeenannée
quipermettrontd’expliquer les
augmentationsoubaissesdu coût
de traitementdes risquesoude
leur couverture».
Untableaudecalculetuntotalque lesauteurs
suggèrentderapporterauxfondspropres.
ATOUTRISKMANAGER, LAREVUEDE L’AMRAE
IN°2 I
SEPTEMBRE2014
23
DOSSIER
INDICATEURDUCOÛTDE TRAITEMENTDESRISQUESASSURABLES
L’INDICATEUR AMR E MODE D’ MPLOI
Uneméthodologie:
«cet indicateurn’apasvocationàêtrecomparéd’uneentrepriseà l’autre…maisplutôt
defixeruneréférence internepourchaqueentreprise»est ilclairementstipulédès lapremièrepage.
Des complémentsà laguisede
chacun :
«ilpourraêtre complété
pard’autresplus couramment
utilisés telsque les ratiosS/P»
«ilpourraitaussiêtredéclinédans
l’entrepriseavecdes indicateurspar
métieroupar zonegéographique».
4 catégoriesde risques,
«l’entreprisepeut choisirde
se concentreruniquement
sur certaines catégories»:
a)BiensetActifsde l’entreprise
b)Les responsabilités
c)Pertesfinancières
d)Capitalhumain
Lesfondamentaux
a)Coûtdesassurances(TTC,horsrémunérationsdes intermédiairesmais incluant lescontributions
àdessystèmesobligatoiresdans lemondeentier)
b)Coûtdetraitementdesrisques :prévention(lecoûtdesvisitesderisquesou larémunération
desconsultants), fraisdegestionexternes(rémunérationdescourtiers,desavocats impliquésdans
lagestiondesinistre…), frais internes(salaires,chargessociales…)etpériodepriseencompte,
àsavoir l’exercicecomptablede l’entreprise.
c)Coûtde l’auto-assurance(coûtdes franchises,dessinistresassurésetcaptives).
ATOUTRISKMANAGER, LAREVUEDE L’AMRAE
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DOSSIER
INDICATEURDUCOÛTDE TRAITEMENTDESRISQUESASSURABLES
C
DOSSIER
IndicateurAMRAE
du coûtde traitement
des risquesassurables
MÉTIER RISKMANAGER
Définitiondesmissions
etde la structuredu risque
Gestionde sinistres
Formationà la loupe :
lesSeriousGamedébarquent
VEILLE ET POSITION
Lesdéfisde la réparation
dudommageenvironnemental
PORTRAIT
Alexandra Pfalzgraf
VP InsuranceandRiskManagement
SchneiderElectric
ATOUT
RISK MANAGER
LAREVUEDESPROFESSIONNELSDURISQUEETDEL’ASSURANCE
TRIMESTRIEL•SEPTEMBRE2014•20€ TTC
N°2
Peu d'entreprises françaises ont aujourd'hui une vision
aussi exhaustive. Mais l'Indicateur du coût de traite-
ment des risques assurables proposé depuis 2014 par
l'AMRAE permet d’évaluer le coût global du traitement
de ses risques. Destiné notamment à démontrer de
façon chiffrée l'intérêt d'une démarche de traitement
des risques, il relève d'une approche véritablement
globale puisqu'il inclut le coût des assurances, le
coût de la prévention des risques, les frais de gestion
externes (courtiers, avocats, experts…) et internes
(collaborateurs intervenant dans la gestion globale des
risques et des assurances), le coût de l’auto-assurance
(franchises, les sinistres non assurés et le coût des
captives). L'entreprise peut ainsi obtenir une véritable
évaluation du coût global de son traitement des risques,
à rapporter éventuellement aux fonds propres, à l'EBIT,
voire au chiffre d'affaires. De quoi aller beaucoup plus
loin que le simple «
coût de l'assurance
» utilisé actuel-
lement par nombre de groupes comme indicateur.
VERS UN BUDGET EXHAUSTIF ? L'INDICATEUR DU COÛT DE TRAITEMENT DES RISQUES ASSURABLES
Concrètement, les travaux menés par les entreprises ont montré que le coût du
traitement du risque demeure en moyenne «
inférieur à 0,1 % des fonds propres de
l’entreprise
», indique Anne-Marie Fournier, Vice-présidente de l'AMRAE, qui a beau-
coup travaillé sur le sujet. Si la photo de l'entreprise à l'instant 't' peut être inté-
ressante, c'est à long terme qu'il faudra regarder ce nouvel indicateur, couramment
utilisé aux États-Unis (
voir l'exemple du Port de Houston
), mais encore peu répandu
en France.
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°10 I
SEPTEMBRE 2016
17
DOSSIER
LE BUDGET DU RISK MANAGEMENT