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Attention, bien que constituant souvent l'essentiel

du budget du directeur des risques, ces primes d'as-

surance ne lui sont en général… pas facturées ! «

Il

s'agit dans la plupart des cas d'un budget ”virtuel”,

en ce sens que les directeurs des risques négocient des

primes d'assurance ou requièrent des dépenses de

gestion des risques qui seront affectées aux budgets des

filiales, branches opérationnelles, business units… Mais

quand le responsable des risques défend son budget, il

défend tout autant ses frais de fonctionnement, que

cette part ”virtuelle”, souvent beaucoup plus importante

en montants

», explique Thierry Van Santen, ancien

Responsable des risques du groupe Danone et Directeur

général France d'Allianz Global Corporate & Specialty.

«

Je n'ai presque rien dans mon budget

», explique

par exemple Christine Gfeller, Directeur des risques

du groupe Arc International. «

Même si c'est bien la

Direction des risques qui initie la majorité des dépenses

de traitement des risques, ce sont les propriétaires des

risques qui portent les coûts liés à l'identification, à la

gestion ou au financement de leurs risques. En revanche,

à moi de convaincre et de faire l'allocation et la justifica-

tion de toutes ces dépenses…

»

Car, ce n'est pas parce que la Direction des Risques ne

porte pas la dépense qu'elle n'est pas responsable de son

retour sur investissement. «

Nous établissons des tableaux

consolidés et devons justifier les dépenses que la gestion

des risques occasionne : elles passent en comité d'investis-

sement mais il est vrai que, la plupart du temps, le proprié-

taire des risques s'est approprié, en amont, la nécessité de

l'investissement. Les responsables opérationnels sont systé-

matiquement associés à la défense du budget de gestion

des risques qu'ils portent : nous sommes là pour garantir, en

termes de traitement des risques, le caractère crédible des

investissements et certifier qu'il y aura bien une réduction

de l'exposition aux risques grâce à l'investissement mis en

place

», détaille Christine Gfeller. Certaines primes «

déli-

cates

» demeurent cependant (en général) à la charge

du Management des Risques central, notamment celles

couvrant les risques politiques, mais aussi les polices

Kidnapping et Hommes clés.

COÛT TOTAL DU RISQUE

Malgré la mise en place par l'AMRAE, il y a plus de deux

ans, de l'indicateur du coût de traitement des risques

assurables (

voir encadré

), rares sont encore ceux qui,

en France, pensent véritablement leur budget comme

l'ensemble des dépenses liées au risque, incluant non

seulement le coût de gestion du risque et les primes

d'assurance, mais aussi les franchises et, enfin, le «coût

du risque non assuré». «

Dans une définition opération-

nelle large, on peut considérer que le Risk Management

«Dans une définition

opérationnelle large,

on peut considérer que

le Risk Management gère

le risque. Son budget

correspond donc au

”coût du risque” dans

son ensemble. »

Marc Lassagne, ENSAM

Michel Blanc,

Administrateur AMRAE

et précedemment Risk

Manager, Arkema

Thierry Van Santen,

Directeur général France,

Allianz Global Corporate

& Specialty

Christine Gfeller,

Directeur des risques,

Arc International

CAS PRATIQUES

Premier exemple :

Le budget du directeur

des risques d'une grande

entreprise (3 milliards d'euros

de chiffre d'affaires), assez

peu internationale.

Salaires :

320 000 euros

Déplacements :

2 000 euros

Outils bureautiques, informatiques… :

30 000 euros

Honoraires courtiers prestataires :

200 000 euros

Primes d'assurance :

20 000 euros

Deuxième exemple :

Le budget du directeur des risques d'une ETI

très internationale

Fonctionnement du service :

450 000 euros

(salariés, abonnements techniques, quelques

éléments résiduels qui ne peuvent être affectés,

quelques déplacements qui ne peuvent être

refacturés…)

Primes d'assurance :

5 000 000 euros

Coût de traitement du risque consolidé :

30 000 000 euros (nombreuses politiques visant

à assurer la continuité et la résilience de l'activité,

la sécurité humaine, des actifs, du savoir-faire ou

la protection des marques, à travers notamment

la sécurisation des sites, clôtures de protection,

caméras, monitoring, amélioration des process

pour éviter les accidents, surcoûts de prix d'achat

pour sécuriser l'approvisionnement et éviter les

carences, plans de continuité d'activité…).

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°10 I

SEPTEMBRE 2016

18

DOSSIER

LE BUDGET DU RISK MANAGEMENT