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et du contrôle interne, Direction Financière mais aussi et surtout Directions

Opérationnelles, permet d’intégrer les risques et opportunités dans la stra-

tégie de l’entreprise en augmentant et en structurant progressivement sa

connaissance et son suivi des expositions, d’autant plus que les données de

quantification existent dans l’entreprise, et que l’approche du benchmark

prend alors tout son sens

 Pour @livier Sorba… la quantification ne doit

pas se faire uniquement dans le cadre de la cartographie des risques,



mais aussi à l’occasion des grands arbitrages comme les fusions/acqui-

sitions. La diversification des risques est un exercice de quantification. Il

faut idéalement quantifier les différents scénarios possibles extrêmes



A6FE”@?

E@FE

BF2?E:7:6C 

LE DÉBAT EST OUVERT

Erop souvent… certains Yustifient l¬absence de quantification par un

manque de données, notamment concernant les risques émergents

comme le risque chber Fn argument qui fait réagir les spécialistes… d¬au-

tant que les outils existent auYourd¬hui pour pallier ce manque 

Mais

pour quelles raisons ne pourrait-on pas quantifier les impacts de mise en

cause de responsabilités suite à divers faits générateurs, comme lors de la

quantification d’un risque industriel ? Certes, pour les risques dits émer-

gents, on a beau regarder dans un rétroviseur, il n'y a pas ou peu d’infor-

mations. Mais, il est possible de faire des approches par scénarios et de

faire appel aux réseaux bayésiens par exemple. Il faut étudier également

les interactions entre facteurs de risques, comme nous le faisons dans les

études de risques industriels

 souligne Patrick Leroh qui reconna&t que…

si elle est possible, cette approche est néanmoins pour le moment peu

emplohée 

Divers facteurs exogènes et une difficulté méthodologique ont

fait que la réflexion n’a pas été suffisamment poussée. On se contente alors

souvent d’une description plus ou moins fouillée de l'“objet de risques”

avec un gros point d’interrogation sur les montants en jeu des différents

impacts potentiels. Pour l' instant, les rapports extra-financiers ne sont pas

encore très exigeants sur ce point. Mais lorsqu'il sera demandé aux entre-

prises de préciser la nature et de quantifier les risques majeurs de volatilité

financière, ainsi que les mesures raisonnablement prises pour juguler les

différents impacts de cette volatilité financière, un saut de maturité sera

inévitable. Je pense qu’il faut se préparer à atteindre ce degré de maturité.

Le Directeur de l'audit interne doit aussi se préparer à atteindre cet objectif

s'il veut pleinement remplir son rôle



LE RISK MANAGER DOIT AVOIR L’INTELLIGENCE

DU FONCTIONNEMENT DU QUANTIFICATEUR

ET DE LA QUANTIFICATION

Mais m"me si les outils et les méthodologies existent… peut”on tout

quantifier  Les avis divergent… non pas tellement sur le fond que sur

la forme Ainsi pour Patrick Leroh 

tout ne peut pas être quantifié. Il y a

des combinaisons d'événements extrêmes ou des aléas imprévisibles. Les

impacts indirects ou irrationnels sont très difficilement chiffrables comme

des réactions de marché, les problèmes d'image etc

 David Dubois veut…

pour sa part… confronter les mod!les sans nier les risques d¬erreurs 

Je

pense possible de tout quantifier mais avec quelle crédibilité et quelle robus-

tesse ? Le problème, c'est la véracité du chiffre et sa justesse. Pour certains

phénomènes, il y a très peu de matière permettant de valider avec toute la

rigueur le chiffre que l’on va donner. Dès qu’il s’agit de phénomènes dont la

survenance est rare ou de phénomènes nouveaux pour lesquels il n’existe pas

d’historique, on se retrouve forcément avec une prise d'hypothèses impor-

tante pour tenter de chiffrer et la nécessité d’adopter une modélisation, a

priori pour combiner ces hypothèses. On peut alors introduire de nouveaux

risques tels le risque d’erreurs sur les hypothèses ou de mauvaise adéquation

de la modélisation choisie et amener à quantifier avec un modèle erroné. Il

est parfois préférable de communiquer une fourchette d’estimations plutôt

qu’un seul chiffre, même si les contraintes qui pèsent sur le quantificateur

sont de fournir un chiffre, comme une seule vérité. Pour lui, ce peut être une

véritable difficulté d’être capable de fournir un chiffre unique dans lequel

il croit, c’est-à-dire sa meilleure estimation, étant entendu qu’il a validé

ses hypothèses et son modèle. Dans ce contexte, le Risk Manager doit être

capable de comprendre comment le modèle de calcul a été mis en place,

quelles en sont les limites, de manière à ce que face au chiffre qu'on lui

présente, il puisse adopter une attitude critique



LES RISQUES EXTRÊMES RESTENT

UNE VRAIE PROBLÉMATIQUE

« Aujourd’hui, nous n’avons en général pas les bons modèles pour mesurer

tout ce qui est risque systémique et risques de gravité, dans les salles de

marché comme ailleurs. En fait, les modèles n'ont pas beaucoup changé,

même depuis la crise ! Il y a des réflexions, des approches de scénarios qui

commencent à surgir, on essaie de définir les risques systémiques, mais

nous n'avons pas encore des modèles éprouvés, ni communément admis

de mesure des risques extrêmes. Personnellement, je prône l’utilisation

des réseaux bayésiens pour quantifier ces risques en mélangeant quanti-

tatif et qualitatif, une fois les scénarios élaborés. Pour l'instant, ce type

d’approche a été mis en place dans certains établissements mais c'est loin

d'être généralisé. Et puis il y sans doute d'autres méthodes à imaginer



énonce Catherine Veret-Jost.



Nous les avons mesurés avec des méthodes statistiques qui ressemblent

fort à des lois de Gauss, qui marchent bien justement pour des risques de

fréquence. Aujourd’hui, nous n’avons pas les bons modèles pour mesurer

tout ce qui est risque systémique et risques de gravité, dans les salles de

marché comme ailleurs. Il y a des réflexions, des approches de scénarios

commencent à poindre. Nous essayons de définir les risques systémiques,

mais nous n'avons pas encore de modèles éprouvés, communément

admis de mesure des risques extrêmes. Personnellement, je prône les

réseaux bayésiens mis en place dans certains établissements mais loin

d'être généralisés. Et il y sans doute d'autres méthodes.



LE RISK MANAGER EN PREMIÈRE LIGNE MAIS PAS SEUL

Pour Patrick Leroy, en tout cas, le rôle du Risk Manager est primor-

dial dans tout le processus de quantification : 

Il doit pouvoir établir

une liste de facteurs de risques, élaborer avec les propriétaires de risques

«La quantification aide 

à faire passer des messages

mais il n’est pas nécessaire

que la quantification soit 

intégrée dans la responsabilité

du Risk Manager.»

David Dubois, Directeur du développement de RGA

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°5 I

JUIN 2015

rz

DOSSIER

LA QUANTIFICATION DES RISQUES