Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  25 / 56 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 25 / 56 Next Page
Page Background

professionnel (ANI) du 19 juin 2013 sur l'amélioration

de la QVT et de l'égalité professionnelle consistait d'ail-

leurs en des négociations sur les conditions d'exercice du

travail

… rappelle Aurélien 3oulanger… Avocat associé

au département droit social du cabinet Gide.

BF6LD :

?E6CL@4FE6FCD





Les risques humains ne peuvent plus être considérés

comme un sujet exclusivement RH, ils ne peuvent plus être

cantonnés aux RH. Il s'agit d'une problématique trans-

verse qui doit irriguer la stratégie, le management, l'or-

ganisation du travail, à tous les niveaux de l'entreprise

…

insiste 3énédicte 9aubold L interlocuteur  idéal 

doit donc en premier lieu "tre la Direction Générale

qui doit "tre impliquée et doit véritablement porter les

proYets de prévention des RPS La DR9 arrive ensuite en

support opérationnel. Et le Risk Manager intervient sur

son champ d'expertise, par exemple sur les notions de

cartographie 

Les RPS constituent un sujet sensible et

relativement nouveau, mais il s'agit d'un risque à part

entière. Il ne doit plus être perçu comme tabou ni être

le pré carré de la fonction RH,

estime un Risk Manager

chevronné

. Le Risk Manager a toute la légitimité pour

porter ce sujet au sein de l'organisation : en l'identi-

fiant, en le priorisant, en le positionnant et en contri-

buant à ce qu'il soit traité en interne, et pas seulement

externalisé auprès d'un consultant extérieur





Les risques humains supposent la transversalité et la

médiation : c'est le sujet de tous, chacun y apportant

son expertise. Le Médecin du Travail, notamment, peut

être un acteur clé de la prévention

… estime 4hristophe

Le Bars. Les partenaires sociaux font également partie

des interlocuteurs privilégiés Shndicats… 4omité

d 9hgi!ne et de Sécurité des 4onditions de Eravail

—49S4E˜… Médecine et Inspection du Eravail… délégués

du personnel... Ce sont autant d'acteurs qui peuvent

intervenir dans la prévention L ESS@R… par exemple…

s'appuie sur l'expertise de ses différents partenaires.



Au même titre que nous sollicitons nos partenaires

externes, nous impliquons chacun de nos collaborateurs.

Nous faisons en sorte qu'ils deviennent des contribu-

teurs de cette démarche,

détaille Isabelle Boyer.

Ce

sont des vecteurs de réussite pour ce type de démarche :

que la Direction Générale porte le projet et que tous les

employés y soient associés



Communiquer en interne et sensibiliser les équipes au

suYet des RPS permet de rendre visibles des situations

douloureuses 

Trop de collaborateurs en souffrance ont

tendance à passer sous silence ce qu'ils vivent. Pour une

bonne raison : c'est qu'ils craignent d'être stigmatisés,

voire ne pas être pris au sérieux,

poursuit le Risk Manager.

Et, dans le même temps, des managers usent de pratiques

très limites, causant la détresse de leurs collaborateurs. En

cassant les silos au sein de l'organisation, en faisant des

risques humains un sujet transverse, on s'assure que le

moindre dysfonctionnement percera au grand jour



CADRE LÉGAL ET RESPONSABILITÉ

56 L 6?EC6AC:D6



Les risques psychosociaux ne sont pas juridiquement

définis en tant que tels. Il faut s'en tenir aux disposi-

tions générales du Code du travail qui visent à protéger

la sécurité et la santé du salarié

… indique Aurélien

Boulanger. Le seul cadre légal et social qui formalise

les RPS rel!ve de deux accords nationaux interprofes-

sionnels signés par les partenaires sociaux : l A?I sur

le stress du s Yuillet s{{y et l A?I sur le harc!lement

et la violence au travail du 26 mars 2010, deux textes

qui sont des transpositions d accords européens 

Ces

notions cadres sur le stress, le harcèlement et la violence

au travail évoluent, et sont interprétées et définies au

cas par cas par la jurisprudence

… rappelle David ;onin…

lui aussi Avocat associé au département droit social du

cabinet Gide.

4@?4C E6>6?E… 52?D L 6?EC6AC:D6  L 6I6>AL6 56 G6@L:2

7a S aic 8oTti… 5iaTctTua ST [a Aa eTntion Dant Tt D cuait Su 8aoupT GTo[ia… Txp[iquT co\\Tnt [T 8aoupT s Tst T\paa

Su suYTt STs aisquTs psychosociaux

Nous avons adopté une approche méthodologique qui nous permet d'identifier les facteurs susceptibles d'impacter les conditions 

de vie au travail. Et nous nous appuyons sur différents outils. Par exemple, nous avons mis en place une structure, dite de conseil,

sous la forme d'un numéro vert externalisé (pour garantir anonymat et confidentialité) pour que se signalent ou soient signalés les 

collaborateurs en difficulté. En outre, nous misons sur un système de communication efficace dès lors qu'intervient un changement d'organisation 

susceptible de questionner les collaborateurs, pour expliquer le sens, les tenants et les aboutissants de toute réorganisation. Troisième dispositif

clé, et permanent : la formation des managers, pas seulement en one shot, régulièrement pour les aider à appréhender et à anticiper les risques

pyschosociaux, choses qui ne sont généralement pas acquises dans le cadre des cursus universitaires : «Comment aborder le sujet ? », « Comment en

parler ? »... Les managers sont en demande d'informations de ce type.

Corollaire de tous ces dispositifs, il faut mesurer le risque. Ainsi, chez Veolia, nous disposons d'indicateurs : nous réalisons une enquête sur les

facteurs des risques humains. Ce baromètre annuel nous permet d'avoir une certaine visibilité sur la perception qu'ont les collaborateurs des

choix que fait l'entreprise. Cela nous permet de réajuster, si nécessaire, notre communication, nos formations... Entre autres facteurs de risques

identifiés chez Veolia : l'autonomie. Si celle-ci peut être perçue comme confortable, elle peut aussi générer, à l'inverse, le sentiment d'isolement. 

Idem dans les situations de télétravail : tout l'enjeu est de parvenir à un équilibre entre autonomie et collectif, pour maintenir le sentiment

d'appartenance à l'entreprise.

Isabelle Boyer

,

DRH de l'ESSOR

Aurélien Boulanger,

Avocat associé au

département droit social

du cabinet Gide.

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°5 I

JUIN 2015

25

DOSSIER

LES RISQUES PSYCHOSOCIAUX