dirigeants ? Et si le Risk Manager n’a su exprimer claire-
ment des besoins de couvertures et de montant, on peut
craindre alors que la posture des assureurs ne soit celle
d'un “vendeur de capacité”
LA QUANTIFICATION EST AFFAIRE DE CHOIX
Sur les nouveaux risques, comme ce qui a été fait il y a
50 ans pour l’incendie par l’industrie de l’assurance, il
faut réaligner le risque à ses causes, ses conséquences et
ses éléments de maîtrise, et aujourd’hui, les entreprises
sont les meilleures sachantes de leurs risques spécifiques
et de lamanière dont elles les maîtrisent
Par exemple le
risque chber qui est en fait une cause de risque
L’enjeu
pour l’entreprise est double : d’une part le système d’in-
formation, véritable colonne vertébrale de l’entreprise,
qui intègre la plupart des processus clés (facturation,
commande, traçabilité…) et d’autre part les données,
internes ou clients qui représentent aujourd’hui des enjeux
cruciaux de responsabilité, de développement stratégique,
d’image
aYoute Gis!le Ducrot
BF2?E:7:6C 4¬6DE EC25F:C6
DANS UNE UNITÉ DE MESURE
Si l¬intér"t de la quantification est clair surtout dans
un environnement qui voit émerger de nouveaux
risques difficiles à qualifier cela ne peut se faire sans
répéchir à la finalité de la démarche L¬actuaire David
Dubois, Directeur du développement de RGA, a une
approche méthodologique du suYet :
Au préalable,
rappelons ce qu’est la quantification. Quantifier un
risque, c'est traduire une notion parfois abstraite dans
une unité de mesure (une probabilité, une quantité, un
chiffre) qu’on pourra mieux interpréter ou apprécier.
Toutefois, l'idée de la quantification ne réside pas
seulement dans le fait de résumer l’information dans
une certaine unité de mesure mais c’est aussi dans
la capacité à l'expliquer. C’est essayer de valoriser
un risque de perte au travers d'un indicateur qui
peut être un chiffre ou une fourchette. La quantification
aide à prendre conscience de la matérialité d'un risque
en termes de probabilité de survenance ou en termes de
conséquences, généralement monétaires en cas de réali-
sation. D'un risque ou des risques. Parce que l’on peut se
poser la question de la quantification des risques et l’on
doit alors prendre en compte les interactions entre ces
risques lors de la quantification
Patrick ?a#m consi-
d!re aussi que
dire qu’un risque est quantifié par un
montant seul n’a pas de sens. Il faut évaluer le montant à
un niveau de probabilité donnée pour être valable
DE SOLIDES MÉTHODOLOGIES
Catherine Veret-Jost insiste également sur l’importance
de la méthodologie
Lorsque l’on évoque la quantifica-
tion, il faut savoir si l’on parle de risques de fréquence ou
de gravité. Point fondamental, car on ne quantifie pas de
la même manière ces deux types de risques. Les risques de
fréquence, par définition, nous les connaissons. Récurrents
et pas trop importants, nous pouvons faire des études
statistiques dessus. Les risques de gravité, en revanche,
nous ne les connaissons pas tous. Impossible alors de se
contenter d’études statistiques car il n’y a pas assez de
données. Il convient donc d’élaborer des scénarios à partir
David Dubois,
Directeur du développement
de RGA
NORME ISO 31000
La norme IS@ tr{{{ intitulée Management
du risque Principes et lignes directrices a pour
obYectif de fournir un cadre et des lignes directrices
afin de gérer toute forme de risque L¬organisme
précise que cette norme
peut être utilisée par
toute sorte d’organisation sans distinction de taille,
d'activité ou de secteur
4ependant elle ne se
pr"te pas à des fins de certification
Ce sont des
orientations utiles pour élaborer un dispositif global
prenant bien en compte les contextes internes et ex-
ternes de l’organisation, pour élaborer et réaliser des
programmes d'audit internes ou externes, ainsi que
pour évaluer les pratiques en matière de manage-
ment du risque en se basant sur un cadre standard
3ien que cette norme date de s{{z elle reste en-
core assez peu usitée en France. L’étude présentée
lors des Rencontres de l’AMRAE montre que seules
tx² des entreprises s¬h réf!rent
«Lorsque l’on évoque
la quantification, il faut
savoir si l’on parle de risques
de fréquence ou de gravité.»
Catherine Veret-Jost, Présidente
du cabinet de conseil Cavejo
Françoise Gaucher,
Risk Manager expert Groupe
du Groupe La Poste
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°5 I
JUIN 2015
16
DOSSIER
LA QUANTIFICATION DES RISQUES