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d’incidents et accidents antérieurs ou à partir de situations nouvelles,

en réfléchissant à ce qu'il pourrait arriver. De ces scénarios, nous allons

pouvoir tirer des analyses

 Et de mettre en garde sur les erreurs que peut

entrainer la mise en place de mod!les inadaptés au thpe de risque : 

Les

risques de gravité, et à fortiori les risques extrêmes qui forment la queue

de distribution de la quantification des risques, ne peuvent pas se mesurer

de la même manière. Il est fait une grosse erreur lorsqu’ils sont mesurés

avec des méthodes statistiques qui ressemblent fort à des lois de Gauss, qui

marchent bien uniquement pour des risques de fréquence.

BF2?E:7:6C… @F: >2:D BF@: 6E 4@>>6?E 

Autre élément indispensable avant d’entreprendre une telle démarche :

savoir quoi quantifier 

Le principe de la quantification, c'est trois

questions : qu'est-ce que je quantifie ? Qu'est-ce que je vais en faire ?

Comment vais-je le quantifier ? Ce dernier point signifie que j'ai pensé et

réfléchi à des processus décisionnels qui vont m’amener à arbitrer, entre

différentes actions ou différentes décisions, à un moment ou à un autre

du processus de quantification. Il y a une vraie chaîne dans le processus

décisionnel : qualifier, quantifier et décider

 précise David Dubois

4ar la quantification n¬est pas une action unique… isolée du reste Au

contraire… elle peut conduire à des changements stratégiques 

Même

au début d’un programme de quantification, il faut se poser la question

de la matérialité. Parfois, le Risk Manager peut être amené à réviser sa

cartographie des risques au fur et à mesure du processus. Ainsi, on peut

s’apercevoir qu'un risque, qui paraissait être quelque chose à priori d'im-

portant, se révèle finalement avoir assez peu d'intérêt lorsque l’on remet

dans une perspective monétaire. Qualification et quantification fonc-

tionnent en même temps. Car mettre des chiffres en oubliant derrière leur

réalité, c'est un facteur de réduction

 précise l¬actuaire

Si la quantification s¬av!re nécessaire… chacun reconna&t que la

démarche n¬est pas simple 

Pourquoi la quantification est-elle diffi-

cile ? Mais parce que les risques intéressants à quantifier, ce sont les

risques extrêmes. Si l’on travaille sur des risques courants, le métier

cherche systématiquement à les réduire. Il est alors difficile pour le Risk

Manager d'apporter de la valeur ajoutée. Pour les risques extrêmes, c'est

très différent : ceux qui sont dedans ne les voient pas toujours. Le Risk

Manager, avec son recul, peut apporter une valeur ajoutée avec la quanti-

fication

 explique Patrick ?a#m De fait… l¬une des difficultés méthodo-

logiques souvent remarquées est celle du dialogue qui doit s’instaurer

D64E6FC 32?BF6 6E 2DDFC2?46D C:DBF6D @A C2E:@??6LD ‚ 5F BF2L:E2E:7 G6CD L6 BF2?E:E2E:7

?icolas Eotel est Responsable du Département Analhses Prospectives et Surveillance des Risques @pérationnels dans un groupe 3anque et

Assurances Pour lui… la quantification est essentielle et complémentaire à la démarche qualitative



La quantification sert à aider les métiers et le management à prendre des décisions de manière éclairée, en apportant des éléments factuels.

Pour les risques avérés, la quantification consiste à collecter les incidents et à mesurer leurs conséquences financières. L’objectif de cette

démarche est d'analyser leurs impacts sur l’atteinte des objectifs définis dans le cadre du plan stratégique et de prendre une décision quant à

leur traitement. Pour les risques d’intensité qui sont, par définition, extrêmement rares, il n’existe pas suffisamment d'incidents (voire aucun)

pour constituer un historique. La modélisation et la quantification de stress-tests permettent alors d’estimer une exposition aux risques en

prenant notamment en compte les spécificités de l’activité, tout en s'appuyant sur notre connaissance du passé et de la stratégie, les facteurs de

contrôle interne ainsi que l’environnement externe (la volatilité des marchés financiers par exemple). Au-delà de l’estimation des conséquences

financières, l’intérêt de cette démarche prospective est de pouvoir réunir des experts métiers afin de back-tester l’évaluation du risque qui avait

été réalisée à dire d’expert dans la cartographie des risques, de connaître nos propres limites en termes de modélisation et in fine de développer la

culture risque. Enfin, l’échange constructif avec les experts métiers est aussi une étape essentielle pour valider systématiquement les hypothèses

utilisées et les résultats obtenus, le tout en prenant garde de ne pas utiliser un jargon de spécialistes de la gestion des risques



« Le principe de la quantification, 

c'est trois questions :

qu'est-ce que je quantifie ? 

Qu'est-ce que je vais en faire ?

Comment vais- je le quantifier ? »

David Dubois, Directeur du développement de RGA

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°5 I

JUIN 2015

17

DOSSIER

LA QUANTIFICATION DES RISQUES