«
Nous vivons dans un monde
fini en terme de limites géogra-
phiques et de ressources, dans
un monde qui a rapetissé aussi
et avec une population en
augmentation constante : autant de facteurs qui
favorisent la survenance de risques extrêmes et
intenses
» déclare Gilbert Canaméras en ouver-
ture des Rencontres AMRAE.
Globalisation et intensification des risques
doivent pousser les entreprises à s’interroger
sur les limites de leur exposition mais aussi sur
le moyen de les transformer en opportunités.
C’est pourquoi le Risk Manager doit avoir une
vision globale et une connaissance approfondie
des risques pour accompagner au mieux l’entre-
prise dans ses choix de développement à long
terme : audace et confiance doivent le guider.
En introduction des débats, Henri de Castries
l’affirme «
La globalisation est une chance : il
s’agit d’appréhender les transformations àgrande
vitesse de notre monde comme vecteur d’oppor-
tunités et ne pas avoir peur du changement pour
pouvoir découvrir des mondes nouveaux
…»
GLOBALISATION ET RISQUES
DE FRAGMENTATION
«
Depuis 1979, notre monde change tous les
10 ans environ
», analyse Jean-David Levitte,
diplomate. «
Il est devenu a-polaire avec des
tendances polycentriques. Aucune grande puis-
sance ne veut ni ne peut plus être le gendarme
du monde mais chacun voudrait bien exercer sa
« suzeraineté » sur sa zone…
»
Le danger vient bien d’un manque de gouver-
nance au niveau mondial multipliant les risques
de fragmentation comme au Proche Orient.
Partageant cette analyse, Denis Kessler y ajoute
les menaces de populisme et les tentations
de repli protectionniste comme «
facteurs de
craquements
» alors que l’évolution des institu-
tions va dans le sens d’une convergence accrue
et de nouvelles régulations.
INTERDÉPENDANCE ACCRUE
ET INTERCONNEXION
Arnaud Vaissié, PDG d’International SOS,
commente «
Nous sommes dans un monde
interconnecté et mobile. La progression phéno-
ménale des investissements à l’étranger et la
mobilité des personnes font peser des risques
sans précédent pour l’ensemble des entreprises
comme l’illustre particulièrement le cas des
pandémies (SRAS en 2003)
. »
C’est aussi cette interdépendance qui amplifie
les impacts et les conséquences financières des
sinistres : Bernard Spitz, Président de la FFSA,
rappelle que les inondations en Thaïlande ont
quasi bloqué la production de disques durs au
niveau mondial, ce que confirme Denis Kessler
«
les zones industrielles étaient installées dans
les rizières
» en soulignant que le coût pour
SCOR a été plus élevé que le tsunami japonais…
PAYS ÉMERGENTS :
UN NOUVEAU RISQUE?
Selon Stéphane Pallez, Présidente de la CCR,
«
ces pays représentent 50% du PIB mondial en
2013 (seulement 37% en 2000) et 30% de la
capitalisation boursière mondiale. Ce terme de
pays émergents recouvre par ailleurs des situa-
tions hétérogènes.
»
RISK MANAGEMENT SANS FRONTIÈRE :
UNE VISION PANORAMIQUE
La gestion des risques est synonyme de création de valeur, la croissance à l’international est
une nécessité vitale pour les entreprises : les Risk Managers doivent anticiper, comprendre et
s’approprier ces enjeux de l’international pour aider leurs dirigeants dans la définition et la mise
en œuvre de leur stratégie.
Avec Risk Management Sans Frontière, le Comité Scientifique Permanent a voulu que cette
22
e
édition élargisse et enrichisse par une vision globale et à long terme les connaissances et
perception des participants.
TOP 5 DES RISQUES
À L’INTERNATIONAL
1
Cat’Nat
2
Risques politiques
3
Risques numériques
4
Supply chain
5
Pandémies
Gilbert Canaméras ouvrant
cette 22
e
édition
ATOUT
RISK MANAGER
N°1 - JUIN 2014
14
DOSSIER
RETOUR SUR LES RENCONTRES AMRAE 2014