Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  19 / 64 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 19 / 64 Next Page
Page Background

Dans plusieurs textes – et notamment dans sa recommandation du

29 octobre 2009 sur les facteurs de risque, amendée en décembre 2013–,

l’Autoritédesmarchés financiers expliquepar lemenu cequ’elleattenddes

entreprises cotées en matière de communication sur leurs risques. Mais le

fait est que les demandes de l’Autorité peuvent sembler paradoxales.

D’un côté, l’AMF souhaite en effet une information complète et exhaus-

tive. «

Citant explicitement les risques juridiques, industriels et environne-

mentaux, de crédit et ou de contrepartie, risques opérationnels, de liqui-

dité, de marché, de taux de change ou sur les matières premières… Pour

faciliter la lecture, l’Autorité recommande de présenter les liens entre les

activités, les risques liés et les dispositifs de maîtrise associés

» indique

Sylviane Hautin, Associée risk consulting chez KPMG. L’Autorité va

jusqu’à proposer des modèles et tableaux de présentation des risques,

des formulations standard et de «bonnes pratiques» qu’elle a identi-

fiées dans des documents de référence publiés par des émetteurs. En

outre, l’AMF précise que «

la déclinaison des informations proposées (…)

n’empêche pas un émetteur de donner des informations complémentaires

en tenant compte de ses spécificités, notamment sectorielles

». Elle recom-

mande par ailleurs d’actualiser chaque année ses facteurs de risque et de

faire part des modifications éventuellement identifiées après la clôture

de l’exercice.

Mais parallèlement, l’Autorité des marchés financiers voudrait aussi

que les entreprises présentent leurs risques de façon... intelligente.

«

Il convient d’éviter des développements trop généraux et trop standar-

disés qui pourraient être appliqués à toute une série d’émetteurs, sans

vraiment refléter la réalité et surtout les spécificités des risques auxquels

l’émetteur est confronté. L’AMF encourage les émetteurs à mettre en

évidence et à présenter leurs facteurs de risque avec clarté et précision

en mettant davantage en avant les risques qu’ils considèrent comme

significatifs

» indique-t-elle. Plusieurs principes sont ainsi mis en

avant. Premier d’entre eux, celui de matérialité, l’AMF précisant que

« 

les sujets non significatifs n’ont pas à être mentionnés, et encore moins

détaillés (tandis) que, pour les risques significatifs, il est recommandé

de présenter l’information détaillée

». L’Autorité des marchés finan-

ciers insiste par ailleurs sur la quantification des impacts financiers

des risques de l’émetteur, recommandant «

aux sociétés de développer,

si possible, l’information sur l’impact des risques sur leurs résultats et

leur patrimoine

». Enfin, l’AMF met de plus en plus en avant la nécessité

d’une hiérarchisation de l’information. En matière de risques comme

pour le reste, du moins peut-on l’imaginer. Ainsi, dans sa dernière

recommandation (sur les Comptes 2014, publiée fin octobre), l’Auto-

rité précisait une nouvelle fois que «

tout en ayant conscience de la diffi-

culté de l’exercice, (elle) encourage les sociétés à donner plus de poids

aux informations les plus significative

s ».

LES GRANDES ENTREPRISES PRÉSENTENT EN MOYENNE 16 RISQUES

Dans une étude

(1)

datée de 2012 –et portant sur les comptes 2011– le cabinet d’audit conseil PwC s’était penché sur les documents de

référence (DDR) des entreprises du CAC 40. L’analyse a révélé que leur taille s’élevait en moyenne à 342 pages, le DDR pouvant s’étendre,

selon les groupes, de 208 à 614 pages... L’information sur les risques y est en général bien visible, puisque 19 sociétés (sur les 37 présentant

un DDR) faisaient apparaître le chapitre «facteur de risque» comme un titre de premier niveau. La présentation des risques occupait en

moyenne 9 pages (hors sociétés financières ou d’assurance) avec 16 risques mentionnés. PwC relève toutefois que la dispersion est large,

puisque certains groupes ne présentaient que 3 risques, d’autres allant jusqu’à 44. «

La présentation des risques est faite de façon isolée. Peu de

liens sont effectués avec la présentation de la stratégie, des activités et des objectifs de performance

» relevait aussi le groupe d’audit et conseil.

(1)

Benchmark CAC 40, comptes IFRS 2011.

Quels enseignements tirer pour 2012,

PwC. Une mise à jour est prévue en 2015, portant sur les comptes 2014.

QUE DEMANDE L’AMF EN MATIÈRE D’INFORMATION SUR LES RISQUES ?

Cadre de référence sur

les dispositifs de gestion des

risques et de contrôle interne

pour les valeurs moyennes et

petites

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°3 I

JANVIER 2015

19

DOSSIER

COMMUNICATION SUR LES RISQUES