AFFINER POUR RÉUSSIR L’APPROPRIATION
«
L’ERM doit descendre au plus fin dans la gestion des organisations
»,
détaille Lionel d’Harcourt pour préciser aumaximum les risques possibles.
Le Risk Manager est un pèlerin, qui visite chaque direction (RH, Juridique,
Technique…) et de multiples chefs de projets et départements, afin de
«
présenter les risques
» et «
conseiller les premières actions opérationnelles
évidentes
», indique le Référentiel métier de l’AMRAE.
Enfin, établir dès la phase d’identification et de traitement des risques
des outils de rétrocontrôle auprès des différents services est explicite :
collecter les retours d’expérience des salariés face au risque est un
élément essentiel de la dynamique de la gestion des risques.
DEMAIN MATIN, QUELLE PRATIQUE MÉTIER ?
En écho à la table ronde d’ouverture sur la nouvelle génération de Risk
Managers, l’atelier ”Risk Manager : un nouvel élan ?”, modéré par Michel
Dennery, posait à voix haute les questions des pratiques métiers au quoti-
dien. «
Le Risk Manager de demain, et même d’après-demain, sera-t-il un
acheteur d’assurances ? Un gardien des risques opérationnels et straté-
giques ? Un business partner ? Un contributeur à l’évolution stratégique
de l’entreprise ?
»
De l’avis de Sébastien Rimbert, Senior Manager chez EY Advisory, le Risk
Manager est bel et bien un business partner. «
Pour preuve, il multi-
plie les interactions fortes, aussi bien avec l’audit que le contrôle
interne, le service juridique... En apportant sa propre expertise et
une réelle valeur ajoutée, il constitue un business partner à part
entière
», dit-il. Chez SMACL Assurances, la mutuelle d’assu-
rance IARD des collectivités locales basée à Niort, la fonction a
été créée en 2010. «
Sous l’impulsion de la directive Solvabilité
II, elle est devenue une fonction-clé de notre organisa-
tion, au même titre que l’audit interne, la confor-
mité ou l’actuariat
», indique Marie-Élise Lorin,
Responsable du Département Gestion des Risques
et Conformité et pilote de l’antenne Grand Ouest
de l’AMRAE. À travers le processus «ORSA», le
Risk Manager pilote la mise en sécurité de la
stratégie. Il calcule notamment le besoin
global en solvabilité et vérifie que les seuils
des indicateurs d’appétence aux risques
validés par le Conseil ne sont pas fran-
chis. «
Le Risk Manager stresse le business
plan et peut proposer au Conseil de corriger
sa stratégie le cas échéant
», dit Marie-Élise
Lorin.
Chez Virbac, la fonction de Risk Manager a été créée
voilà cinq ans pour accompagner la croissance de
cette ETI des Alpes-Maritimes.
CARTOGRAPHIE : 50 NUANCES DE RISQUES
«
Faut-il tuer la cartographie des risques ?
» demandait Yannis Wendling,
Directeur en charge de l’audit, du contrôle interne et de la gestion des
risques au Conseil Général de Seine-Saint-Denis, en animant l’atelier
éponyme.
Et de rappeler les « chefs d’accusation» qui pèsent sur la « carto » :
Remise en cause de son utilité, aspect chronophage de l’exercice
(ce temps ne pourrait-il pas être consacré à autre chose ?),
risque d’épuisement de la démarche, contre-produc-
tivité (voire risque de « dédramatiser » le risque), ou
encore remise en question de la fiabilité de la méthodo-
logie... Autant d’éléments à charge qui ont été décorti-
qués... et balayés lors de l’atelier.
«
Pour qu’elle soit utile, la cartographie doit contenir des
éléments concrets et spécifiques à l’activité et à l’écosys-
tème de l’entreprise,
constate Fanny Dakowski, Risk
Manager du groupe pharmaceutique Ipsen
.
En outre, une liste préétablie de risques,
si elle peut servir de base à la réflexion,
n’est guère très efficace. Il convient fina-
lement de se poser une question simple :
quels sont les événements susceptibles
de se produire - dont les causes sont donc
avérées - qui pourraient empêcher l’orga-
nisation d’atteindre ses objectifs à un
horizon de un à trois ans ? Enfin, l’exer-
cice n’est efficace que s’il est complété
par des plans d’actions permettant de
couvrir les risques
».
MONTER EN COMPÉTENCE ET VISER LA CERTIFICATION
Fondamental pour faire connaître – et reconnaître – le métier de Risk Manager, le référentiel AMRAE constituait, dès 2013, une première étape.
La formation Associate in Risk Management (ARM) permet quant à elle d’acquérir les techniques de la gestion des risques et les compétences
managériales nécessaires à l’exercice de la fonction. Le cursus de 2014 s’est, pour sa part, concentré sur les spécificités françaises et européennes
dumétier, à l’instar de la fiscalité des captives. Complémentaire de ces différents dispositifs, la certification du Risk Manager sur laquelle travaille
FERMA est un dossier de fondmené depuis plusieurs années. «
La certification européenne des gestionnaires de risques vise à harmoniser les critères
à l’échelle européenne, en s’appuyant sur des organismes et programmes déjà existants
», explique Michel Dennery, Vice-président de Ferma.
Philippe Noirot
,
Risk Manager du Groupe Orange
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°4 I
AVRIL 2015
25
DOSSIER
RETOUR SUR LES RENCONTRES AMRAE 2015