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A

lors que les marchés se remettent à peine de la crise des

subprimes, des inquiétudes sont nées ces dernières années

concernant les Cat Bonds, ces obligations catastrophes

utilisées par les assureurs et les réassureurs pour se

protéger des Cat Nat. Des craintes liées aux techniques de

construction de ces obligations - sur la base de la titrisation – proches

de celles des subprimes.

Comment sont construits ces véhicules ? Sont-ils vraiment si risqués ?

L’atelier qui leur était consacré a permis de mieux comprendre leur

mécanisme et fonctionnement. En rappel historique, Étienne de Varax,

Directeur offre et services chez HDI Global SE, explique la construction

des subprimes aux États-Unis et comment ces instruments censés fluidi-

fier le fonctionnement de l’économie avaient conduit à la catastrophe. La

cause était autant politique (permettre l’accessibilité au logement d’un

maximum de personnes) que technique : des crédits à risque consentis

à des emprunteurs aux garanties insuffisantes, des agences de notation

aux modèles insuffisamment maîtrisés, des transactions réalisées dans

un univers non-réglementé et des vendeurs sans obligation de mettre

du capital en face des primes reçues. «

Nous sommes arrivés à un schéma

inhabituel où ce sont les investisseurs qui ont généré la demande et non

plus les emprunteurs. Et lorsqu’il n’y a plus eu suffisamment de prêts de

bonne qualité, la chaîne de défaut a commencé à remonter et tout a chuté

».

UNE FAIBLE CORRÉLATION AVEC LES MARCHÉS

«

Les Cat Bonds diffèrent de ce modèle

», souligne Quentin Perrot, Vice-

président de Willis Capital Markets & Advisory puisque « 

la vente de

chaque produit est régulée, le portefeuille de risques n'est pas cédé́ au

véhicule et les liquidités de la vente du Cat Bond ne sont pas payées à

la cédante mais sont investies dans des actifs financiers de haute qualité́

jusqu'au paiement d'un sinistre ou jusqu’à maturité du bond

». Autre

différence de taille : la très faible corrélation avec lesmarchés. «

Le risque

majoritairement transféré dans les Cat Bonds est le risque d'assurance

dommage lié aux catastrophes naturelles

». Sans compter que malgré un

intérêt croissant pour ce produit, le marché reste étroit, comparé aux

subprimes avec seulement 22 milliards de dollars émis. «

Le frein prin-

cipal à un développement des Cat Bonds pour les entreprises est le prix.

Les investisseurs ayant en effet des exigences minimum de rentabilité

souvent peu compatibles avec les taux habituellement pratiqués dans le

marché́ de l’assurance

», rappelle Quentin Perrot.

En clôture de l’atelier, Sydney Rostand, Gérant de Portefeuille ILS

SCOR Investment Partners, en a restitué une vision élogieuse : ils opti-

misent la gestion des risques extrêmes dans une logique de protection

du capital, sécurisent une source de protection pluriannuelle, et béné-

ficient d’un traitement favorable en fonds propres réglementaires sous

Solvabilité II.

CAT BONDS : UN OUTIL DE DIVERSIFICATION

POUR LE MARCHÉ DE L’ASSURANCE

Souvent décriés pour leur similitude avec les subprimes, ces produits financiers sont de plus en plus utilisés pour couvrir les

risques naturels.

«Le frein principal à un développement

des Cat Bonds pour les entreprises est

le prix. »

Quentin Perrot, Vice-président de Willis

Capital Markets & Advisory

«Nous sommes arrivés à un schéma

inhabituel où ce sont les investisseurs

qui ont généré la demande et non plus

les emprunteurs. »

Étienne de Varax, Directeur offre et services

chez HDI Global SE

Étienne de Varax

HDI Global SE

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°8 I

MARS 2016

33

DOSSIER

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ÈME

RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT