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LA PRESSE AUSSI VIT DANS UN MONDE DE RISQUES

Chez Roquette Frères, fournisseur de solutions dans les domaines de la

pharmacie et de la nutrition, le développement durable est aussi une

priorité de tous les instants. «

Depuis notre création, il y a plus de 80

ans, nous appliquons la règle des ”3 P” : people, planet, profit. Nous

développons notre capital humain et nous contrôlons notre empreinte

environnementale, tout en assurant une croissance rentable et durable

»,

indique Emmanuel de Geuser, son Directeur administratif et financier.

L’évolution numérique est un autre enjeu de taille pour le Groupe.

«

Dans le monde actuel, où le degré d'exigence sur l'instant est prégnant,

nous devons rapidement mettre en place des solutions innovantes répon-

dant aux besoins des parties prenantes. Avec des clients partout dans le

monde, qui demandent à pouvoir suivre en temps réel leurs commandes,

nous évoluons vers des systèmes d’information permettant une meilleure

connexion avec eux

», précise-t-il.

La digitalisation est évidemment un sujet majeur pour la presse. «

C'est

une mutation historique, de la même ampleur que l'invention de l'im-

primerie par Gutenberg ! Nous devons donc prendre le tournant. Dans

la presse, le principal risque est de ne pas prendre de risque, de ne rien

faire, de céder à l'immobilisme,

observe Gabriel d'Harcourt.

Ainsi, la

transformation digitale constitue un vrai mouvement de fond : elle nous

fait garder en tête qu'un journal comme le nôtre continue à tenir parce

qu'il peut s'appuyer sur une génération de fidèles lecteurs. Mais de

nouvelles générations arrivent, avec des jeunes lecteurs qui consomment

l'actualité sur des canaux différents du papier

». Gabriel d'Harcourt

évoque aussi le risque éditorial spécifique à la presse. Lors de l'entre-

deux tours des dernières élections régionales, La Voix du Nord avait

clairement pris position contre le Front National. «

Oui, il y avait un

risque. Mais nous avions préparé, anticipé, mûri, réfléchi cette prise de

position. Nous considérons notre journal comme un acteur de sa région,

non comme un spectateur. Nous avons estimé qu'à ce moment-là, nous

agissions en faveur de notre région

», se souvient Gabriel d'Harcourt.

LE CYBER RISQUE EN POINT DE MIRE

Dans une entreprise familiale, la gestion des risques prend tout

son sens comme le rappelle Emmanuel de Geuser. «

Être une ETI ne

suppose pas une gestion des risques spécifique : nous vivons les mêmes

choses qu'un grand groupe et nous nous comportons comme tel sur

de nombreux sujets. En revanche, être une entreprise familiale, nous

différencie

[N.D.L.R. : Roquette Frères en est à la cinquième géné-

ration d'actionnaires]

. L'enjeu, pour nous, est de sécuriser un patri-

moine, dans un souci de transmission. Avec un tel capital humain, un

tel capital industriel, il est important d'avoir une excellente gestion

du risque

». Ce que confirme Emeric de Foucauld pour qui la gestion

des risques est une démarche stratégique pour une organisation

familiale. Quant à Rabot Dutilleul, les risques actuels et futurs sont

cartographiés. «

Dans notre activité, la principale difficulté à l'heure

actuelle est d'être compliant. Jusqu'alors, nous étions dans le pilo-

tage des risques de conformité. Là, nous entrons dans la phase de

structuration

», note-t-il. Chez Roquette Frères, un des principaux

risques identifiés pour l'avenir est le cyber risque. «

C'est un sujet

critique, un domaine où il est difficile de se protéger complètement,

où une nouvelle forme de terrorisme se prépare

», constate Emmanuel

de Geuser. Dénominateur commun de ces groupes ? Ils envisagent

le risque comme une opportunité. Évoquant l’exemple de « l'ubé-

risation », les trois entreprises voient là l'occasion de se remettre

en question, d'interroger leur modèle économique et de s'ouvrir à

d'autres acteurs pour construire l'avenir ensemble.

«Dans notre

activité, la

principale difficulté

à l'heure actuelle

est d'être compliant.

Jusqu'alors, nous

étions dans le

pilotage des risques

de conformité. »

Emeric de Foucauld,

Directeur administratif

de Rabot Dutilleul

«Dans la presse, le principal risque

est de ne pas prendre de risque, de ne

rien faire, de céder à l'immobilisme. »

Gabriel d'Harcourt, Directeur général de la Voix du Nord

Emeric de Foucauld (Rabot Dutilleul) et Gabriel d'Harcourt (la Voix du Nord)

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°8 I

MARS 2016

28

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ÈME

RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT