C
omment se protéger et quelle offre attendre de
la part des assureurs ? Laurent Barbagli, Admi
nistrateur de l’AMRAE, a ainsi rappelé la situation
des grandes entreprises hexagonales aux activités
internationales : «
il y a 40 000 filiales françaises à
l’étranger. Un tiers des ETI à contrôle français sont implantées à
l’étranger. Les sociétés ont de plus en plus d’expatriés et de colla-
borateurs qui voyagent. Dans ce contexte, le pivot est la sûreté,
qui va interagir avec l’ensemble des fonctions du groupe. À ses
côtés, le Risk Manager contribue à assembler les compétences
pour définir et décliner les plans de maîtrise des risques.
»
LA GUERRE DE L’INFORMATION
L’amplification du risque terroriste conduit les entreprises à faire
appel à des prestataires extérieurs à l’instar de Galice Protection
dont le Directeur général délégué, Frédéric Gallois, est ancien
commandant du GIGN. «
Jusqu’alors le risque terroriste était consi-
déré comme un problème extérieur. Mais pour la première fois le
citoyen se sent visé. Il est nécessaire que les entreprises fassent du
criblage afin de détecter des signaux de radicalisation et renforcent
l’investigation informatique
».
Autre élément devenu central dans ce nouvel univers des risques :
l’information. «
Avant, l’acte de menace était la captation de la
connaissance par autrui. Mais Daech a compris l’importance de
l’information en créant des espaces informationnels indépendants.
Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus seulement de prendre de l’informa-
tion mais aussi d’en fournir. Afin de déstabiliser par la diffamation,
la désinformation ou la rumeur
», explique Christian Harbulot,
Directeur de l’École de Guerre Économique et Directeur associé
du Cabinet Spin Partners. Une tendance inquiétante car, explique
l’expert : «
ce sont des risques diffus, des mouvements évolutifs. Le
secteur de l’assurance va devoir se pencher sur ce monde de l’infor-
mation afin d’aider les entreprises
».
TERRORISME : COMMENT MAÎTRISER SES EXPOSITIONS ?
Ce fut l’un des ateliers phare de ces Rencontres (suivi par plus de 160 personnes). Les attentats terroristes de 2015 en France
ont amené les entreprises à s’interroger sur leurs expositions, tant sur le territoire national qu’à l’étranger.
«Le pivot est la sûreté, qui va
interagir avec l’ensemble des
fonctions du groupe. À ses côtés,
le Risk Manager contribue à
assembler les compétences pour
définir et décliner les plans de
maîtrise des risques.»
Laurent Barbagli, Administrateur de l’AMRAE
Laurent Barbagli,
Administrateur de l’AMRAE
Paolo Crestani,
Directeur Commercial
Grands Comptes de Diot
Frédéric Gallois,
Directeur général délégué
de Galice Protection
«Aujourd’hui, l’enjeu
n’est plus seulement de
prendre de l’information
mais aussi d’en fournir. »
Christian Harbulot, Directeur de l’École
de Guerre Économique et Directeur associé
du Cabinet Spin Partners
Du rôle des assureurs, il en a été largement ques-
tion lors de l’intervention de Paolo Crestani,
Directeur Commercial Grands Comptes de Diot.
Pour ce dernier, la question est d’abord d’ordre
sémantique. C’est elle qui amènera ou non l’as-
sureur à intervenir. À savoir que l’appellation
terrorisme n’est pas la même partout et pour
tous, certains actes de violence politique étant
qualifiés de terroristes par les États. «
C’est pour-
quoi les entreprises auraient besoin d’une offre
complète en assurance des violences politiques qui
prennent en compte les dommages subis par des
tiers et par l’assuré, dont les pertes d’exploitation
sans dommage
».
Pourtant les garanties se sont structurées et
les capacités sont là : 2,5 milliards de dollars
sur le marché de Londres et de 50 à 75 millions
d’euros (en agrégat) sur le continent. Pour
avancer, conclut Paolo Crestani, «
il va falloir
exploiter la combinaison des offres du marché et
peut-être revoir le système du Gareat en France
que certaines entreprises jugent obsolètes.
»
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°8 I
MARS 2016
23
DOSSIER
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ÈME
RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT