Or insiste-t-il «
les risques d’inondation sont plus des poussins jaunes
facilement prévisibles que des cygnes noirs difficilement imaginables. »
C’est pourquoi, nous devons libérer la parole au sein des entreprises, car
c’est le facteur humain qui fait le succès ou l’échec d’une entreprise.
Loué soit le risque !
» conforta Jean-Louis Chaussade.
Exposant avec une très (trop ?) grande mesure la situation de crise des
jeunes déclassés, Danielle Deruy, Directrice générale de l’agence de
presse AEF, rappela que le décrochage scolaire est source de risques
macro-économiques. L’entreprise est directement concernée par la
non-formation et le chômage des jeunes. «
Cette situation sous-tend des
risques sociaux et économiques. Il faut absolument lutter contre le décro-
chage scolaire en favorisant une meilleure articulation entre le monde
de l’éducation et les entreprises et en réformant l’apprentissage
».
L’apprentissage est la clé, mais stigmatise-t-elle avec douceur, entre les
discours volontaristes des entreprises et la réalité de leur pratique le
fossé est très large.
«
Il n’est plus possible d’accumuler au fil des années autant de jeunes
sortis du système éducatif sans quasiment aucune formation. Il faut
décloisonner l’éducation nationale et l’entreprise. Dans le monde en
mouvement d’aujourd’hui, cette perspective n’est plus tenable
» ajoute
en écho Jean-Louis Chaussade.
LA COLLÉGIALITÉ : POUR CORRIGER LES DÉFAUTS
DE LA VISION…
Bien que convaincus, les congressistes souriaient en entendant le diri-
geant de Suez Environnement afficher avec conviction que «
la force des
équipes, c’est de voir un problème de manière différente en fonction des
responsabilités autour de la table : il faut libérer la parole pour éclairer
correctement celui qui va prendre la décision finale.
»
Concluant les débats de la plénière d’ouverture, Christian Morel énonçe
ce que connaissent bien les Risk Managers : «
il faut mettre en place
des processus qui permettent la collégialité, le débat contradictoire et la
communication intensive. Une organisation qui progresse en matière de
sécurité et de fiabilité est celle qui commet des erreurs et est capable de
les prendre en compte. C’est cela la résilience organisationnelle.
»
… ET FINANCER LES RISQUES
Une collégialité revisitée est nécessaire, souligne laprésidentede l’AMRAE.
«
Le Risk Manager seul ne suffit pas. Il est nécessaire de pouvoir financer
les grands risques et, dans ce domaine, l’assurance est clé pour accompa-
gner le développement des industries nouvelles. Nous avons aussi besoin
de courtiers visionnaires et techniques, véritables partenaires straté-
giques, capables d’innover pour ne pas avoir de fractures dans la ligne
de ces nouveaux risques que sont la supply chain, le big data ou le cyber.
À l’AMRAE de challenger le marché de l’offre par la demande
», termine
Brigitte Bouquot qui voit la France en précurseur dans les relations de
partenariat entre courtiers et assureurs.
« L'assurance est clé pour
accompagner le développement des
industries nouvelles. Nous avons
aussi besoin de courtiers visionnaires
et techniques, véritables partenaires
stratégiques, capables d’innover pour
ne pas avoir de fractures dans la ligne
de ces nouveaux risques. »
Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE
«Voulons-nous arraisonner
la nature et notre propre nature
dans la technologie ou coopérer
avec elle par des technologies,
notamment pour résoudre des
questions de survie ?»
Pierre Giorgini, Recteur de l’Université
Catholique de Lille
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°8 I
MARS 2016
20
DOSSIER
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ÈME
RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT