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églementation financière, sociale, politique,

environnementale, éthique… L'ensemble

des contraintes légales se révèle déjà fort

dense, pourtant il ne cesse de se complexifier.

Conséquence : le risque de sanction planant

sur l'entreprise se fait de plus en plus pesant. «

La

profusion de règles – nationales, européennes, même

étrangères – impose un devoir de vigilance car les sanctions

peuvent se révéler très lourdes : amendes colossales, voire

actions pénales. Tout cela a de quoi tétaniser le monde des

affaires

», observe Gilbert Canaméras, Secrétaire général

de FERMA, et modérateur de l'atelier consacré au risque

de sanction. Le non-respect des dispositions juridiques en

vigueur expose les organisations à un risque spécifique,

parfaitement cartographié par les Risk Managers : le

risque de non-conformité. «

Le plus grand risque n'est

pas tant la mise en place de règles internes, mais plutôt

l'application partielle de ces règles par les employés, sou-

vent due à une mauvaise compréhension de l'enjeu, à des

différences culturelles fortes au sein d'une même entité,

ou à l'isolement d'un individu face à la menace

», pointe

Grégory Lalo, Deputy Head of Corporate Insurance &

Prevention chez Solvay.

UN CONTRAT D’ASSURANCE SCRUTÉ

DE TOUTE PART

Même s'il n'y a pas de volonté de s'affranchir du cadre

légal, lorsque la sanction tombe, elle peut faire mal.

«

Milliards d'euros d'amende, emprisonnement du diri-

geant,fermeturedéfinitive,actiondegroupe…

»,énumère

Luc Mayaux, Professeur à l’Université Jean Moulin de

Lyon. Pour le souscripteur, les enjeux administratifs

sont nombreux… tout comme les cases à cocher ! «

Dans

le cadre d'un contrat d'assurance, il s'agit de scruter une

foule de sujets : corruption, blanchiment, protection de

l'information, conflit d'intérêts, sous-traitance… Et là,

il ne s'agit que de l'acte d'assurance, viennent ensuite

la post-souscription et les sinistres

», précise Richard

Deguettes, Directeur commercial risques d'entreprises

d’AIG. Eu regard à la responsabilité qui lui incombe,

l'assureur se pose ainsi comme un partenaire de l'en-

treprise. «

L'assureur est tenu d'un devoir de conseil

envers l'assuré… y compris sur le droit futur !

», indique

le Professeur Jérôme Kullmann, Institut des Assurances

Paris-Dauphine, qui illustre son propos avec l’arrêt «À

Corps Ouverts » (nom d'une exposition présentant des

cadavres conservés par plastination). Le Tribunal de

Grande Instance et la Cour d’appel de Paris, ainsi que la

Cour de cassation ont condamné cette exposition qui a

été annulée… tout comme le contrat d'assurance sous-

crit par l'organisateur. «

Illicéité de la cause du contrat

d'assurance a jugé la Cour de cassation

», rappelle

Jérôme Kullmann.

Preuve qu'il n'y a pas de stabilité

dans les solutions jurisprudentielles.

»

LE MONDE DES AFFAIRES FACE AU RISQUE DE SANCTION

Elles peuvent représenter des amendes aux montants astronomiques, voire des condamnations pénales : de graves sanctions

pèsent sur le monde des affaires.

«La profusion de règles

– nationales, européennes,

même étrangères – impose

un devoir de vigilance car les

sanctions peuvent se révéler

très lourdes. »

Gilbert Canaméras,

Secrétaire général de FERMA

«Le plus grand risque n'est

pas tant la mise en place de

règles internes mais plutôt

l'application partielle de ces

règles par les employés. »

Grégory Lalo, Deputy Head of Corporate

Insurance & Prevention chez Solvay

Gilbert Canaméras

,

Secrétaire général de FERMA

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°8 I

MARS 2016

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RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT