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MÉTIER RISK MANAGER

RISK MANAGER À L’INTERNATIONAL

nous effectuons un suivi continu de l’actualité

de notre groupe mais aussi plus globalement de

l’industrie, pour cerner le type de risques que va

apporter l’industrie 4.0, en particulier les Cyber

risques.

»

L’évaluation des risques utilise différentes

méthodes telles que celle dite HAZOP

3

, qui

sont complétées par des données financières.

«

J’utilise différents scénarios que je relie à des

analyses d’impact sur le business et d’autres mé-

thodes

», explique Maja Šušterši

č

qui, au-delà

de la supervision et de l’évaluation des risques,

contribue aussi au déploiement et à la concep-

tion des plans de continuité d’activité.

Deux fois par an, elle passe en revue tous les

changements survenus au sein de Petrol d.d.,

les événements de l’industrie pétrolière ainsi

que les réclamations. «

Nous devons éduquer

les gens,

dit-elle.

Lorsqu’une évolution doit

avoir lieu, je travaille avec les autres départe-

ments afin d’avoir la meilleure décision car

même des changements mineurs peuvent avoir

une énorme influence.

»

Même si le mapping des risques relève du dépar-

tement Risk Management, Maja Šušterši

č

joue

un rôle déterminant : «

Nous élaborons actuelle-

ment avec la DSI un mapping dynamique de notre

couverture assurantielle et des réclamations. Le

but est de déterminer le niveau de concentration

de chacun de ces éléments pour mieux gérer le

PDBI

4

et les risques liés à la responsabilité

».

Grâce à sa fonction de Présidente de SI.RISK,

l’Association des Risk Managers de Slovénie,

Maja Šušterši

č

a accès à beaucoup d’informa-

tions utiles pour sa mission : «

J’apprécie parti-

culièrement l’efficacité de l’AMRAE et je considère

comme très importantes les connexions établies

avec Michel Dennery, Pierre Sonigo, Gilbert

Canaméras, Philippe Cotelle, Bénédicte de Luze

et Brigitte Bouquot

».

DÉTECTER LES AMÉLIORATIONS

POTENTIELLES

Au-delà de la connaissance, reste l’enjeu de la

gestion réelle du risque. Maja Šušterši

č

estime

que le facteur humain reste le plus crucial :

«

Notre management est conscient des risques

et il les gère avec soin. C’est le département HSE

qui joue un rôle clef car il vérifie notre conformité

avec la législation et préparent les programmes

de formation ainsi que les tests des équipements

et des compétences

». Petrol d.d. est par ailleurs

régulièrement audité sur la base des normes

ISO 9001, ISO 14001 et de la directive Seveso.

De son côté, le département assurances dé-

tecte des améliorations potentielles. «

Quand

nous traitons les réclamations, si nous iden-

tifions une erreur qui revient régulièrement,

nous en informons le manager concerné afin

qu’il prenne des actions appropriées. Les ac-

tions préventives sont plus importantes que les

correctives

», explique t-elle.

Dans ses relations avec les assureurs et les

courtiers, Maja Šušterši

č

a adopté une ap-

proche très ouverte : «

Notre appel d’offres le

plus récent a été adressé à toutes les compa-

gnies d’assurances qui opèrent en Slovénie. Les

couvertures spéciales sont placées auprès de

compagnies basées à Londres. Nous travaillons

aussi avec des courtiers internationaux et deux

courtiers locaux.

»

Des compagnies d’assurances, Maja Šušterši

č

attend surtout de la réactivité et une démarche

correcte dans l’évaluation du préjudice. Quid

du conseil ? «

Cette dimension conseil sera abor-

dée l’année prochaine quand nous travaillerons

avec les réassureurs afin de réduire le niveau de

risque qu’ils acceptent de couvrir

».

Concernant les courtiers, les attentes sont

différentes. «

Je considère qu’ils font partie de

l’équipe, ce sont mes conseillers et ils doivent

être transparents et entièrement dévoués à

l’entreprise

», souligne Maja Šušterši

č

. «

Pour

fournir une prestation adéquate, ils doivent

combiner plusieurs qualités : raisonner de fa-

çon stratégique, aligner leur action sur les ob-

jectifs, être ambitieux, innovants et avoir de

l’éthique.

»

LA CRÉATION D’OUTILS SPÉCIFIQUES

Au total, le département assurances de Petrol

d.d. dispose de deux personnes au siège. Elles

traitent les réclamations, gèrent l’assurance

de la flotte de véhicules, les accidents surve-

nant aux collaborateurs et tiennent à jour la

documentation. De son côté, Maja Šušterši

č

se consacre aux réclamations les plus impor-

tantes ainsi qu’aux programmes internatio-

naux d’achat. Elle conseille aussi les équipes

commerciales sur la dimension de couverture

des risques lors des négociations contrac-

tuelles. L’équipe du siège bénéficie du soutien

des collaborateurs répartis dans les filiales qui

eux aussi gèrent les réclamations et tiennent

à jour la documentation.

Depuis dix ans à la tête du département as-

surances, Maja Šušterši

č

se montre fière de

quelques grandes réalisations. Ainsi, en 2008,

elle a avec son équipe piloté le développement

d’une application dédiée aux réclamations.

«

Cet outil est désormais utilisé dans toutes nos

filiales où surviennent les réclamations ou les

dommages»,

explique-t-elle.

«Nous avons ainsi

amélioré le recueil de données, les collaborateurs

sont plus conscients des risques, nous pouvons

mieux détecter les erreurs et réagir immédiate-

ment. Enfin, nous connaissons maintenant avec

précision notre taux de perte.

»

Mais le plus grand motif de fierté de

Maja Šušterši

č

est ailleurs. En dix ans, son

équipe a réussi à faire naître une culture du

risque au seinde Petrol d.d.. Lors de son entrée

en fonction, tous les risques étaient transfé-

rés aux assurances. Grâce à une étude systé-

matique des réclamations, corrélée à une ana-

lyse des risques et une approche financière,

elle a réussi avec son équipe à convaincre la

direction que les risques mineurs pouvaient

être gérés en interne. Cette culture du risque

est aussi diffusée auprès des collaborateurs

de Petrol d.d. à travers des réunions régu-

lières afin d’élever leur capacité de détection

des risques. L’équipe de Maja Šušterši

č

les ac-

compagne dans les actions d’amélioration et

analyse régulièrement l’avancement de cette

évolution dont elle espère encore de grandes

avancées dans le futur.

« Les courtiers font partie de l’équipe, ce sont

mes conseillers et ils doivent être transparents

et entièrement dévoués à l’entreprise. »

1

Le système d'analyse des dangers et des points critiques (en abrégé système HACCP pour Hazard Analysis Critical Control Point) est une méthode de maîtrise de la sécurité

sanitaire des denrées alimentaires.

2

La norme britannique BS OHSAS 18001 (British Standard Occupational Health and Safety Advisory Services) est un modèle de prévention de risques professionnels.

3

Hazard and operability study.

4

Property Damage Business Interruption.

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°11 I

DÉCEMBRE 2016

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