MÉTIER RISK MANAGER
ZOOM SUR…
C
onsidéré comme le berceau de l’assurance dès
l’Antiquité, le transport maritime et fluvial
comporte des risques très spécifiques liés à la
fois au milieu (environnement hostile, marée,
vent, houle…) mais également à la nature et
à la quantité des cargaisons chargées sur des navires
de plus en plus grands, dont la valeur attire les pirates
modernes (voitures, téléphones portables, pétrole…).
De nos jours, les facteurs humains représentent égale-
ment un enjeu à prendre en compte, avec la nécessité de
disposer demarins bien formés, maîtrisant des machines
et appareils de navigation toujours plus sophistiqués, au
sein d’équipages souvent composés de plusieurs natio-
nalités différentes, ce qui pose parfois des problèmes de
communication.
UN PARTAGE DU RISQUE HISTORIQUEMENT
DÉSÉQUILIBRÉ
«
Historiquement, c’est surtout sur l’armateur que
pesaient la plupart des responsabilités, puisque c’est
lui qui arme le bateau, qui en assure l’entretien et qui
choisit l’équipage. Il prenait sur lui l’ensemble des
risques liés à la navigation : risques nautiques, risques
de pollution, risques de dommages à son navire, risques
à quai…
» explique Guy-Louis Fages, Responsable
Transport Trading Gaz et Énergies Nouvelles chez Total
et Président de la Commission logistique et transports
de l’AMRAE. Et d’ajouter : «
L’affréteur est celui qui loue
un navire pour transporter de façon adéquate une ou
plusieurs cargaisons, en fonction des besoins des clients,
des caractéristiques des marchandises et des délais
impartis. Il est resté pendant longtemps plutôt en arrière-
plan et ne se considérait pas comme responsable si l’ex-
pédition maritime se passait mal. Sa gestion des risques
se limitait, dans l’affrètement à temps, aux discussions
de nature financières sur la répartition et l’allocation des
différentes charges d’entretien avec l’armateur : salaires
de l’équipage, remboursements des emprunts, petit et
gros entretien, droits de ports, soutes…
».
Jusqu’à récemment, l’affréteur était relativement protégé
par le droit maritime, et les conventions internationales
reflétaient cet état de fait, mises à part quelques clauses
d’exonérations protectrices pour l’armateur.
Longtemps protégé par le droit maritime, l’affréteur voit ses responsabilités progressivement
étendues et se retrouve désormais impliqué dans le choix du port et dans les dommages à
l’environnement causés par le bateau. Face à ce nouveau partage des risques entre armateur
et affréteur, des garanties adaptées ont vu le jour. Explications.
LA RESPONSABILITÉ AFFRÉTEUR
« L’exposition potentielle
des affréteurs aux risques
est devenue multiforme et
en pleine expansion. »
Guy-Louis Fages, Total et AMRAE
Guy-Louis Fages,
Président de la Commission
Logistique et Transports
de l’AMRAE et Responsable
Transport Trading Gaz et
Énergies Nouvelles, Total
NOUVEAU
Par Aurélie Nicolas
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ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I
N°11
I DÉCEMBRE 2016