MÉTIER RISK MANAGER
LES 1001 FACETTES DU RISK MANAGER
SAVOIR-ÊTRE
En termes de savoir-être, quelles sont selon vous les
principales qualités requises pour réussir en tant
que Risk Manager ?
Pédagogue
Carole Riaux :
Pour se faire connaître de l’interne, quel
que soit le secteur d’activité, le Risk Manager doit être
un très bon communicant. Pour faire connaître son rôle
et ses missions, il doit être capable de diffuser des mes-
sages très pédagogiques destinés à démontrer qu’il est
bien au service des métiers. Savoir se synchroniser avec
son interlocuteur et s'adapter à son langage font partie
des essentiels.
Michel Josset :
Nous sommes en contact de manière
transversale avec toutes les fonctions de l’entreprise.
Nous devons donc être à même de communiquer à la fois
avec un directeur d’usine, un responsable maintenance
et le président de la société. Nous devons adapter notre
discours car ces différents interlocuteurs n’adresseront
évidemment pas les mêmes problématiques. Là encore
la culture technique métier est un grand facilitateur.
Attentif
Michel Josset :
La prise en compte de l’environnement
global est primordiale car le groupe Faurecia est présent
dans 33 pays, tous très différents d’un point de vue cultu-
rel. Les déplacements restent donc indispensables pour
alimenter et enrichir le savoir-faire du Risk Manager et
accroître sa capacité d’adaptation. Les expatriés sont une
source d’information importante pour nous car ils nous
donnent souvent les clés de compréhension d’un pays.
Autorité et diplomatie
Carole Riaux :
Face au Comex, le Risk Manager doit ali-
gner la gestion des risques avec les objectifs business
et les plans stratégiques. Il doit donc faire preuve d’ef-
ficacité, synthétiser sa pensée et prioriser par rapport
aux objectifs attendus. En tant que Risk Manager, on
nous demande surtout d’être force de proposition pour
guider le top management ; une attente d’autant plus
forte lorsque les structures sont peu matures en termes
de gestion des risques. S’il doit s’exprimer avec aisance,
clarté et conviction tant à l’écrit qu’à l’oral, le Risk
Manager doit faire preuve de leadership mais aussi de
diplomatie pour désamorcer d’éventuelles incompréhen-
sions sur son rôle et missions et gommer définitivement
cette image d’«
empêcheur de tourner en rond
».
Michel Josset :
Face au Comex, le Risk Manager doit
faire preuve de beaucoup de patience et de ténaci-
té pour revenir, d’année en année, sur un sujet et
convaincre. L’honnêteté intellectuelle est pour moi la
principale qualité d’un Risk Manager suivie d’une capa-
cité à faire preuve de pédagogie et de respect à la fois
en interne et en externe vis-à-vis de ses partenaires
assureurs et courtiers.
Lanceur d’alerte, peut-être,
mais à chacun ses responsabilités
Michel Josset :
Au plan opérationnel, grâce aux nom-
breux échanges que nous avons avec nos homologues
dans d’autres entreprises via notamment l’AMRAE et
avec le monde de l’assurance, nous voyons souvent
avant d’autres survenir de nouveaux risques. Ce rôle
de « lanceur d’alerte » peut couvrir les risques liés, par
exemple, à la révolution digitale de l’entreprise, à l’in-
troduction d’une couche électronique accrue ou encore
à la connectivité dans nos produits. Il peut également
concerner les alertes liées à un événement externe sou-
dain susceptible de menacer le personnel ou désorgani-
ser la supply chain. À ce titre, Faurecia est en train de
mettre en place un système d’alerte sur les événements
météorologiques pouvant impacter nos différents sites,
cette plateforme étant susceptible de traiter ultérieure-
ment d’autres types d’alertes politiques ou sanitaires.
Carole Riaux :
Alerter fait partie de nos missions.
Imaginer l’inimaginable nous amène donc parfois à de-
voir bousculer les choses en proposant des approches
et perspectives nouvelles. Le Risk Manager doit être ca-
pable d’aller à contre-pied de sa Direction avec pédago-
gie, tout en restant objectif et en maintenant un esprit
ouvert et surtout dégagé de tous préjugés. En revanche,
une fois l’alerte lancée et la problématique clairement
explicitée, le Risk Manager ne doit pas déresponsabi-
liser le Comex ou la Direction Générale. Nous devons
nous arrêter à notre rôle d’alerte car nous ne devons,
en aucun cas, bloquer les décisions. Le Risk Manager
devra ensuite respecter le choix de sa Direction et l’ac-
compagner, même si cela va à l’encontre des préconisa-
tions formulées.
Michel Josset,
Responsable assurances
et immobilier du Groupe
Faurecia
Faurecia est l’un des principaux équipemen-
tiers automobiles mondiaux avec des positions
de leader dans trois activités : sièges d'automobile,
systèmes d'intérieur et technologies de contrôle des
émissions.
Son offre technologique forte fournit aux constructeurs
automobiles des solutions pour le cockpit du futur et la mo-
bilité durable. Le Groupe a réalisé en 2015 un chiffre d'af-
faires de 20,7 milliards d'euros. Au 31 décembre 2015,
Faurecia employait 103 000 personnes dans 33 pays
sur 330 sites, dont 30 centres de R&D. Faurecia est
coté sur le marché NYSE Euronext de Paris et le
marché over-the-counter aux États-Unis.
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°11 I
DÉCEMBRE 2016
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