«
Si vous confiez toute l'analyse et le contrôle
des risques portés par la chaîne d'approvision-
nement aux personnes qui y travaillent, elles
auront une vue partielle. Or dans une grande
entreprise, il y a de nombreux départements qui
doivent travailler ensemble et bien collaborer.
Compléter l’approche bottom up par celle dite
top down permet d'identifier les difficultés dans
la gestion des interfaces.
»
LE DIABLE SE NICHE DANS
LES DÉTAILS : INTÉGRER LE RM
DANS LE QUOTIDIEN, ÊTRE AU FAIT
DE LA GESTION DU CHANGEMENT
Une démarche d’autant plus utile que ce type de
risque n’est pas si rare. Une modification de rou-
tine dans un programme de comptabilité a ainsi
eu des impacts sur des systèmes opérant dans
d’autres pays, amenant l’édition de documents
non-conformes à la réglementation. Qisda a
corrigé ce dysfonctionnement et mis en place de
nouveaux dispositifs de contrôle.
Ce type de risque ne peut que devenir une pré-
occupation croissante, avertit Danny Lin : «
les
réglementations dans les pays où nous travaillons
sont toutes différentes et elles changent de plus
en plus rapidement. La seule façon de maîtriser
ce risque est de mettre en œuvre un contrôle strict
de la gestion du changement.
»
QUAND SÉMINAIRE RISK
MANAGEMENT RIME AVEC HiPo
Clé de voûte fondamentale du dispositif, la
formation au Risk Management doit devenir
une dimension quotidienne du travail de tous
les employés. Dans ce but, Danny Lin a mis en
place un séminaire spécifique à quatre niveaux
destiné aux membres du RMC, aux nouveaux
managers, aux futurs CEO et aux CEO.
«
Avec ce dispositif, le concept et le fonctionne-
ment de notre ERM sont enracinés dans tous les
niveaux de l'organisation. Par ailleurs, comme
seuls les gestionnaires qualifiés et les cadres à
haut potentiel sont invités au niveau supérieur
des séminaires Risk Managers, la discipline est
devenue un must have connoté positivement
.»
UNE CONVENTION DES RISQUES
DÉCISIVE
En 2015, s’est tenue une première conférence
de Risk Management pour les cadres supérieurs
du Groupe. Elle a réuni 180 participants parmi
lesquels des présidents du Conseil d’adminis-
tration, des CEO, des directeurs financiers et
des gestionnaires de sites.
Les formations incluaient une session sur la RSE,
pilotée par un ancien ministre des Transports,
BENQ GROUP : ELECTRONIC & MEDICAL
20+ companies
100000 employees
25+ billions USD revenues
mais aussi des ateliers sur lamaîtrise du stress
et le leadership durant la gestion de crise.
Une nouvelle étape a été franchie, estime
Danny Lin : «
cela a permis d'accroître chez les
participants la prise de conscience des risques
et aussi la capacité de gestion de crise.
»
LA NÉCESSAIRE ÉVOLUTION
DU MARCHÉ DE L'ASSURANCE
À ses yeux, l'efficacité du Risk Manager
exige une grande maîtrise de l’information
et de la communication. «
Il faut se projeter
au niveau du Conseil d'administration, afin
de connaître les préoccupations des admi-
nistrateurs et de communiquer avec eux,
mais aussi travailler avec les équipes opé-
rationnelles pour améliorer la qualité des
risques
». En parallèle, il appelle le mar-
ché de l’assurance à évoluer : «
les risques
émergents liés aux cyber-attaques ou à la
gestion de la chaîne d'approvisionnement
sont élevés mais le marché de l'assurance
n’est pas encore en mesure de les prendre en
charge. Cela se traduit par un taux de cou-
verture et un niveau de prix inadéquats. En
termes de services, les assureurs et les cour-
tiers doivent offrir plus. Ils doivent analyser
les situations comme le feraient les équipes
de leur siège et non pas comme celles de bu-
reaux locaux.
»
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°10 I
SEPTEMBRE 2016
42
MÉTIER RISK MANAGER
RISK MANAGER À L’INTERNATIONAL