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À de nombreuses reprises, l’AMRAE s’est prononcée sur la question,

inspirée par le rapport Jégouzo qui, après plusieurs reports, pour-

rait "tre présenté au Parlement dans les prochaines semaines Aucun

des assureurs interrogés cependant n¬a apporté de réponse définitive

par rapport à l¬évolution des polices : 

Oui, il y aura un impact sur les

produits actuels et sur la façon dont ils sont souscrits. Des questions vont

se poser sur la responsabilité, sur les ayants droit… Cela va créer une

certaine insécurité

 soulignent Shlvie Monereau et Isabelle <remer



Nous suivons ça de très près mais sans texte et conditions définitifs,

nous restons dans l’attente. Nous aurons des ajustements à faire pour

nous adapter à la définition prévue dans l'article du code civil. Nos

contrats sont de toute façon en constante évolution pour faire face à

la jurisprudence et aux changements législatifs

 note pour sa part

Catherine Renodon-Delubria.

M"me comportement attentiste chez Ace : 

Nous proposons un avenant

depuis septembre 2014 sur la gestion de crise par rapport aux risques

environnementaux. Nous avons mis sur pied une équipe spécialisée qui

accompagnera en amont les entreprises, pour les aider à se préparer et

ensuite pour répondre aux médias. Car sur ce type de problématique, il y a

un très gros risque de réputation

 explique Aurélie Fallon… Souscripteur

Senior Risques Environnementaux chez Ace France AIG est également

vigilant par rapport à cette nouvelle réglementation mais n’envisage

pas de changements à court terme : 

L’engagement actuel – 50 millions

d’euros – nous paraît suffisant mais nous pourrons augmenter nos capa-

cités s’il le faut. D’autant que nous ne mettons pas en place de sous-limites

dans les garanties proposées. Mais la loi va faire bouger le marché notam-

ment sur la problématique de dépollution des sites car il y aura forcément

de nouvelles mises en causes possibles de nos assurés. Cela sera un axe de

développement de nos produits

… précise Ludovic Ruiller

Quant à Daniel Ktorza, il résume le sentiment général des assureurs :



ce qui est certain, c’est que la loi entraînera des contraintes plus fortes

qui obligeront les entreprises à s’assurer davantage

 De fait… si la loi

passe, tous les professionnels misent sur une hausse de la demande

surtout en provenance des EEI : 

Le “Middle Market” est le cœur de

cible de tous les assureurs

… reconna&t Ludovic Ruiller Pour A4E… le

contexte va m"me "tre l¬occasion d¬attaquer le marché des PME en

lançant une offre à souscrire en ligne pour les entreprises qui réalisent

un maximum de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Quoiqu’il en

soit, l’ensemble du marché - assureurs, courtiers et entreprises - est

désormais suspendu à la décision ministérielle.

LA POSITION DE L’AMRAE



La réforme du code civil, destinée à établir

un régime spécial d’indemnisation pour les

dommages causés à l’environnement, re-

vient sur le devant de la scène. Pour mémoire,

Madame la Garde des Sceaux a confié au prin-

temps 2013 à un groupe de travail présidé par

Monsieur le Professeur Jégouzo, la mission de dresser un panorama

complet du sujet et d’expertiser les nombreuses questions que la répa-

ration du préjudice écologique pur posait au plan juridique. Rappelons

à cet égard que le législateur français en transposant en droit français

au moyen de la loi N° 2008-757 du 1er août 2008, dite LRE, la directive

2004/35/CE du 21 avril 2004, a déjà doté la France d’une réglementa-

tion spécifique même si elle est, à certains égards, incomplète.



Le groupe de travail a rendu son rapport à l’automne 2013 et for-

mulé 10 propositions. L’AMRAE a pris position sur chacune de ces

r{ propositions en adressant une note à la 4hancellerie… touYours

disponible sur le site de l’AMRAE.

L’AMRAE y concluait :



La LRE (Art L 161-1 et suivants du code l’environnement) apporte

des réponses adaptées à la préoccupation légitime de préservation

ou de réparation de l’environnement.

Son champ d’application et les mécanismes mis en place s’ils sont

jugés insuffisants pourraient être améliorés. En tout état de cause, 

l’introduction d’un régime civil de la réparation du dommage environ-

nemental se fera au détriment d’une réelle efficacité de sa réparation.

Si la voie d’une introduction dans le code civil d’un régime spécial

de réparation devait néanmoins être retenue par la Chancellerie,

nous demandons qu’une concertation nationale soit engagée, les

propositions du rapport Jegouzo nécessitant comme nous venons de

le démontrer de très importants aménagements.



Or aucune concertation n’a été engagée depuis lors. Pour autant,

Madame la Garde des Sceaux a annoncé le rr février dernier que

le proYet de loi sortirait avant l¬été 4e proYet de loi n¬a pas encore

été rendu public mais il se dit qu¬il reprendrait la maYeure partie

des propositions du rapport Jégouzo.



Nous nous attacherons également, si les moyens nous en sont don-

nés par la Chancellerie, à lui faire part, une nouvelle fois, de notre

position. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute des commentaires ou

réactions que vous pourriez avoir envie d’exprimer.



ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°5 I

JUIN 2015

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PRODUITS ET SERVICES