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risque RC était bon ou pas. S'ils réservent bien il n'y a pas de

raison qu'ils changent par rapport à Solvabilité II

», précise

Laurence Delaire, Directrice des assurances d’Engie.

… MAIS UN IMPACT LIMITÉ

SUR LA TARIFICATION

Du côté des assureurs, beaucoup reconnaissent des incidences

sur la constitution de leurs portefeuilles et sur leurs relations

avec leurs clients. «

D’abord parce que nos clients vont avoir

accès aux informations sur les assureurs et pourront constater les

dispositions prises pour mesurer les risques. Ils seront touchés à

travers les efforts déployés en termes de dispositifs opérationnels

de gestion des risques, qui visent aussi à améliorer la qualité

des services clients et à éviter les dysfonctionnements. Enfin, ils

seront concernés par les décisions de pilotage économique prises

par l’assureur au regard des enjeux en termes de consommation

de marge de solvabilité

», note Renaud Bruneteau.

L’incidence sur les prix ? Alban de Mailly Nesle reste prudent.

«

Les compagnies d’assurance tariferont le risque en fonction

des risques réels. Une ligne de business plus volatile aura un

prix plus élevé. Mais globalement aujourd’hui, nous sommes

plus précis sur l’identification des risques et nous parvenons à

mieux les modéliser. L’impact sur les prix, positif ou négatif, est

lié surtout au fait que nous connaissons mieux nos risques

».

L’analyse de Philippe Trainar est plus tranchée, lui y voit deux

impacts immédiats : «

d’abord à travers le capital. Changer mes

exigences en capital changera ma tarification. Par ailleurs, en

raison d’une demande accrue d’information sur les risques, que

ce soit du côté des réassureurs ou des assureurs, les clients vont

devoir supporter des charges supplémentaires de reporting

». 

LES CAPTIVES SONT AUSSI CONCERNÉES

Les captives que possèdent la plupart des grandes entreprises rentrent

également dans le cadre de Solvabilité II. Pour Jérôme Isenbart, il est

donc important que les Risk Managers s’emparent du sujet : «

à partir

du moment où ils possèdent des captives, les industriels sont concernés

par la directive. Mais souvent, ils la subissent sans en connaître les clés

et les spécificités

».

En fait les conséquences de Solvabilité II divergent beaucoup. Chez

Engie dont la captive est domiciliée au Luxembourg, l’impact fut certain,

avec beaucoup de travail administratif mais finalement limité : «

notre

captive est très ancienne et possède une PFS (Provision pour Fluctuation

de Sinistralité) relativement importante. Solvabilité II nous apporte plus

d'avantages que d'inconvénients car contrairement à Solvabilité I, la PFS

fait partie des fonds propres. La problématique doit être différente pour

les captives récentes ou qui n’ont pas des réserves très élevées. Néanmoins

nous travaillons sur le sujet depuis 2010 avec des actuaires qui nous ont

accompagné et ont fait tourner les modèles

», souligne Laurence Delaire

qui a même constaté une amélioration des relations avec les assureurs.

«

Notre taux de couverture du SCR est excellent, cela nous aide dans nos

relations avec les assureurs et les réassureurs européens car le SCR est le

ratio compris de tous car il a la même valeur pour tout le monde. Cela nous

permet de mieux communiquer et donc de réduire un peu les contreparties

que les réassureurs pouvaient nous demander auparavant.

»

De son côté, Michel Blanc, dont la captive est passée il y a deux ans

sous le régime de Solvabilité II, se souvient d’un «

travail long, coûteux

et fastidieux. Alors que notre captive n’est pas très importante, nous

avons dû multiplier par trois notre capital et réduire nos engagements».

Une tâche menée avec un gestionnaire de captive «qui a vu sa charge de

travail doubler

». Malgré tout, Michel Blanc estime que les procédures

«

amènent une vraie transparence au niveau de la gouvernance et de la

structuration de la captive

».

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°7 I

DÉCEMBRE 2015

24

DOSSIER

SOLVABILITÉ II