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continent, les clients annulaient leur voyage du Japon

à l’Ouzbékistan. Nous avons pu compenser grâce à notre

modèle économique et nous avons survécu. Mais il est

regrettable que les assureurs ne proposent rien même

pour les voyagistes dont l’activité est bien répartie et peut

être couverte. Or, le risque est surtout sur les voyagistes

mono-destination qui ont une activité moindre que la

nôtre et donc qui représentent un risque faible pour les

assureurs

».

Pour Alain Capestan, la frilosité des assureurs est d’au-

tant plus étonnante que les voyagistes sont déjà soumis

à beaucoup d’obligations légales et que la part qui pour-

rait être assurée est réduite. «

Le voyagiste a une obli-

gation de résultat et non de moyen. Il suffit qu’un client

rentre de voyage dans un état différent de sa situation de

départ, comme par exemple une jambe cassée, pour que

notre responsabilité soit établie et que cela soit couvert

par notre RC. Les grands voyagistes peuvent financer des

primes mais dans un secteur globalement déficitaire, ils ne

peuvent financer des pertes comme celles du volcan qui se

chiffrent à plusieurs dizaines de millions d’euros

». C’est

pourquoi Alain Capestan et ses confrères réfléchissent

à la mise en place d’un fonds professionnel qui leur

permettrait de couvrir ces risques. À moins que d’ici là,

leur message ne soit entendu par les assureurs. 

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES :

UN CENTRE DE CRISE ÉGALEMENT AU SERVICE DES ENTREPRISES

Depuis 2008, le ministère des Affaires étrangères s’est doté d’un centre de crise qui coordonne l’action du

ministère, en réponse à toutes les crises internationales impliquant des ressortissants français ou appelant une

réponse humanitaire. Composé de 50 agents, il fonctionne 24h/24, en liaison avec tous les autres ministères

concernés. Très connu pour son site Conseil aux voyageurs, ce centre est particulièrement mobilisé avec Ebola.

«

Nous avons envoyé des missionnaires sur place et nous nous coordonnons avec les ministères de la Défense, de

l’Intérieur (sécurité civile) et de la Santé. Nous avons également des référents Ebola dans chaque ambassade

(Libéria et Guinée Conakry), mais aussi au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire. Nous avons évalué les capacités

médicales et les mesures à prendre en cas d’aggravation

» explique Zacharie Gross, Conseiller des affaires

étrangères en charge du centre de situation. Mobilisable en cas de rapatriement d’urgence d’un ressortissant

français (par moyens privés ou de la défense…), le centre est en relation avec la task force interministérielle

dirigée par un coordinateur national, le professeur Delfraissy, car «

Ebola est une crise qui va durer

».

Le rôle du centre est de conseiller aussi les entreprises. «

Notre outil Ariane est de plus en plus utilisé : il permet

au Centre de crise d’envoyer en temps réel des textos ou des courriels d’information sur les incidents de sécurité

aux personnes qui se déplacent à l’étranger. Il suffit de s’inscrire sur le site du ministère

» précise Zacharie Gross. Si le centre déconseille

actuellement les missions non impératives dans les pays touchés par le virus, il n’a en revanche aucun pouvoir juridique d’interdiction.

«

Nous envisageons avec les entreprises qui le demandent ce qu’il est possible de faire et dans quelles conditions. Nous avons aussi un pôle

santé avec deux médecins qui apportent des conseils

» souligne le conseiller.

Par ailleurs, le centre entretient des relations étroites avec le CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises), le Cercle Magellan,

le Cindex (club inter-entreprises sur les stratégies et politiques de mobilité internationale) ainsi que l’AMRAE dès 2015. «

Nous réalisons

régulièrement des conférences téléphoniques avec des organisations sur les sujets d’actualité comme l’Ukraine, le Daesh, le Burkina Faso…

Nous sommes aussi très intéressés par les informations sur les crises sanitaires que peuvent nous faire remonter les directeurs santé, sécurité,

Risk Managers... Cela nous permet de mettre les conseils aux voyageurs à jour et de répondre au mieux aux risques

». Les risques sanitaires

seront d’ailleurs le thème du prochain colloque organisé par le centre de crise fin janvier à destination des entreprises.

Pour en savoir plus

Le site du centre de crise du ministère des Affaires étrangères

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/centre-de-crise/

L’application mobile développée par International SOS à destination de ses clients

https://www.internationalsos.com/en/assistance-app.htm

Le site Voyageurs du Monde propose des fiches santé régulièrement mises à jour

http://www.voyageursdumonde.fr/voyage-sur-mesure/sante/sante-voyageur

Conseil aux Voyageurs - France-Diplomatie :

www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/

Zacharie Gross,

Conseiller des affaires

étrangères en charge du

centre de situation

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°3 I

JANVIER 2015

33

DOSSIER

EPIDÉMIE ET PANDÉMIE