Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  32 / 64 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 32 / 64 Next Page
Page Background

Parmi les clients d’International SOS, certains ont choisi

de mettre leurs activités en arrêt de production jusqu’à ce

que le pays où ils sont implantés, soit indemne. «

Cela peut

prendre des mois

» reconnaît le médecin.

DES MÉMOS POUR RASSURER CHEZ

CAPGEMINI

Capgemini est l’un des groupes mondiaux qui a mis en

place un programme mondial d’assistance sécuritaire et

médicale, intégrant un plan de prévention vis-à-vis des

risques sanitaires. Placé sous la responsabilité conjointe

des directeurs de la mobilité, de la sécurité et des assu-

rances, ce programme élaboré avec une société spécia-

lisée s’adresse aux collaborateurs qui se déplacent à

travers le monde et notamment dans des pays proches

des foyers d’épidémie (le Groupe n’a pas d’établissement

permanent dans les trois principaux pays concernés).

«

Les hommes sont la première ressource de l’entreprise.

Il est donc primordial de veiller à leur sécurité maximum.

Nous interdisons aux collaborateurs d’aller dans certains

pays considérés comme à risque

» explique Alain Ronot,

Directeur des Assurances du Groupe Capgemini

et Administrateur de l’AMRAE, qui indique

que le Groupe a aussi beaucoup appris

d’H1N1. «

Plus impactant, il nous a permis

de mettre en place une organisation et de

mieux évaluer ce type de risque

».

«

Par rapport aux cas recensés dans les pays occidentaux où

Capgemini est présent, nous suivons de très près la situa-

tion. Globalement, à ce stade, il ne faut pas tomber dans le

catastrophisme. Ebola n’a pas pou

r le moment l’ampleur

du paludisme ou de la fièvre jaune». L’organisation

est cependant bien rodée. Outre un suivi régulier

notamment via une application mobile déve-

loppée par un prestataire, le Groupe diffuse des

mémos «

afin d’éviter les effets de panique et

les impressions d’isolement. Il est nécessaire

de communiquer sur le sujet

» précise Alain

Ronot qui travaille pour cela avec les services

mobilité, sécurité et RH. Si pour Capgemini,

société de IT & Management consulting, Ebola

ne menace pas directement son activité, son

directeur des assurances estime néanmoins

que le marché de l’assurance devrait se saisir

de cette problématique des pertes d’exploita-

tion non consécutives à un dommage matériel.

«

Certes nous pouvons la traiter via des solutions de

financement ou de transfert alternatif des risques inté-

grant des sociétés captives, par exemple, mais c’est un

sujet majeur sur lequel nous souhaiterions travailler avec

les assureurs et les réassureurs

».

LES VOYAGISTES EN PREMIÈRE LIGNE

Alain Ronot n’est pas le seul à appeler les assureurs à

plus d’engagement sur ces risques. C’est aussi l’avis

d’Alain Capestan, directeur général délégué du groupe

Voyageurs du Monde. «

Si mes locaux brûlent, j’ai une

RC d’exploitation mais pas pour ce genre de risque,

puisque la pandémie et ses conséquences ne s’assurent

pas. Cependant la question se pose car nous pouvons

craindre, un jour, une épidémie d’envergure qui sera

beaucoup plus redoutable qu’Ebola

».

Aujourd’hui, Voyageurs du Monde est très peu touché

par Ebola. La variété des destinations et la capacité

du voyagiste à proposer rapidement des alternatives

lui permettent de pallier aux rares défections de ses

clients. Mais il reste attentif. «

Nous avons conçu un

plan en cas de grave pandémie qui repose notamment

sur des économies de trésorerie

». Ce programme s’ap-

puie également sur les expériences précédentes,

parfois de natures très différentes mais aux impacts

forts. Par exemple, les conséquences des attentats du

11 septembre 2001 ou l’éruption du volcan islandais

Eyjafjöll, qui en 2010 a paralysé l’espace aérien euro-

péen pendant plusieurs jours, ont été difficiles à gérer.

«

Après le 11 septembre et pendant trois mois, nous avons

eu un chiffre d’affaires négatif. Nous ne vendions plus de

voyages et les clients qui s’étaient engagés se faisaient

rembourser. C’était très délicat au niveau de la trésorerie.

Heureusement, nous avons toujours eu des bons bilans et

les banques nous ont suivis

» souligne Alain Capestan.

L’entreprise a également été concernée par le SRAS et

le H1N1 mais là encore avec des conséquences limitées.

«

30% de notre activité est sur l’Asie et à l’époque même

si l’épidémie ne concernait qu’une partie infime de ce

Alain Capestan,

Directeur général délégué du groupe

Voyageurs du Monde

LES PRÉCÉDENTS

DU SRAS ET DU H1N1

Le SRAS

(Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) a été la première

maladie grave et transmissible à émerger au début du 21

e

siècle.

Transmise depuis une province chinoise à la fin 2002, le coronavirus

responsable de l’infection a contaminé plus de 8000 personnes (dont

774 décès) autour du globe en quelques mois. La pandémie s’est avérée

particulièrement sévère à Hong Kong qui dénombra près de 300 décès. L’impact

économique mondial fut estimé à plus de 3,8 milliards d’euros de pertes.

La grippe A

(H1N1) est une maladie respiratoire aiguë de l’être humain apparue

au Mexique en mars 2009. Elle est causée par un virus issu d’un réassortiment

inédit entre des virus d’origine porcine, aviaire et humaine. L’OMS a confirmé

18 500 décès dans le monde entre avril 2009 et août 2010 pour 25 millions de

cas recensés. Il y eut sans doute davantage de morts mais les chiffres sont

difficiles à collecter. En tout cas, c’est nettement moins que la grippe

saisonnière qui toujours selon l’OMS fait entre 250 000 et 500 000

morts chaque année. Selon la Banque Mondiale, la pandémie

se serait soldée par une baisse du PIB mondial de 0,7%

à 4,8%, selon sa gravité. Le coût pour la France se

serait monté à près d’un milliard d’euros.

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°3 I

JANVIER 2015

32

DOSSIER

EPIDÉMIE ET PANDÉMIE