mais aussi avec les chefs de projets pour identifier les nouveaux risques
et essayer de les soutenir en leur apportant des solutions leur permet-
tant d’être plus compétitifs.
Ateliers d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques : quelles
actions menez-vous ?
Nous avons une activité de «
risk engineering
» qui consiste à accompa-
gner les visites de nos principaux sites dans une démarche de prévention
des risques.
Un autre élément d’identification des risques sur lequel nous sommes
très moteurs : le Cyber Risk. Nous avons, au sein de notre division, une
branche Airbus Défence & Space CyberSecurity dont la mission consiste
à proposer des solutions pour maîtriser le risque de cybersécurité pour
le Groupe mais aussi pour nos clients. Avec cette expertise, nous avons
développé une nouvelle méthode appelée «SPICE» d’analyse quantifiée
de l’impact business liée au Cyber Risk, un enjeu fort et stratégique pour
le Groupe dans le cadre des nouvelles priorités dont la digitalisation.
Nous travaillons ainsi avec la Commission Systèmes d’Information de
l’AMRAE sur ces questions et avec l’ANSSI (Agence Nationale de la sécu-
rité des Systèmes d’information).
Comment élaborez-vous les cartographies des risques ?
Nous déterminons les risques sur lesquels il y a une criticité sur la carto-
graphie en collaboration avec les responsables commerciaux et chefs de
projets. Nous leur apportons alors des solutions assurantielles adaptées.
Le Groupe émet une vingtaine de propositions commerciales de rang1
par mois (plus de 100 millions d’euros), ces cartographies doivent
donc être dynamiques et rapides. Elles sont ensuite évaluées en «
Risk
management committee
», revue formelle organisée pour l’ensemble
des propositions sur laquelle nous avons nos
inputs
sur, notamment, la
gestion des problématiques assurantielles. Dans le domaine du Cyber
Risk, nous relevons le défi.
Face à cette multiplicité de risques, quelles sont les qualités et compé-
tences requises ?
Ingénieur aéronautique et spatial chez Airbus après avoir été assureur
spatial chez SCOR, je bénéficie donc de cette double vision pour être à
même de comprendre les contraintes et problématiques des ingénieurs
du groupe Airbus. Nous avons des profils assez variés au sein de l’équipe :
des juristes pour travailler sur les clauses techniques d’assurance, des
ingénieurs, des experts de l’assurance et du Risk Management. Cette
équipe expérimentée a établi un certain nombre de connexions et de
relations de confiance sur leurs sites et zones géographiques. C’est la
crédibilité que l’on aura bâti qui sera le meilleur levier pour développer,
vis-à-vis des opérationnels, cette ouverture et cet intérêt pour la culture
du risque. C’est un véritable enjeu pour nous.
GESTION DES SINISTRES
Qualification des événements pour déterminer les assurances sus-
ceptibles de les couvrir et les éventuelles responsabilités. Quelle
est votre méthode ?
La gestion des sinistres est un enjeu fort pour nous car c’est l’un des
axes sur lesquels notre équipe est vue comme un support et une valeur
ajoutée pour les opérationnels. Notre division génère des sinistres
souvent complexes au vu des activités sensibles. Les équipements
sont fragiles, à la pointe de la technologie et donc très coûteux. La
complexité réside donc dans l’argumentaire que nous ferons aux assu-
rances pour bien leur expliquer toutes les conséquences en termes
de «
business interruption
» suite à un sinistre. N’étant pas dans une
logique de série, chaque projet est le plus souvent spécifique et les
équipements endommagés nécessitent généralement d’être réparés,
ralentissant de fait la conduite du projet. Il faut donc minimiser cet
impact financier, contractuel ou humain.
Relation avec les partenaires (courtiers, assureurs, experts, voire
réassureurs…), quelle est votre organisation ?
Nous travaillons en amont avec des « loss adjusters » (expert en
sinistres), les assureurs n’étant pas tous techniquement à même d’éva-
luer toutes les conséquences d’un sinistre sur nos projets.
Pour les sinistres significatifs pour l’activité, nous devons être force
de proposition. C’est aujourd’hui un enjeu complexe et stratégique de
pouvoir discuter avec les assureurs de la reconnaissance et de l’indem-
nisation de toute la perte d’exploitation consécutive à cet événement.
Quid du suivi du sinistre ?
Qu’il s’agisse d’un petit ou grand sinistre, une personne de notre
équipe est dédiée au suivi du process, depuis la notification du
sinistre, la création du dossier de déclaration, la négociation avec
les assureurs, le règlement final jusqu’à la validation du retour à la
normale des activités.
© /WWW.AIRBUS.COM
Direction des Risques et Assurances
de la division Airbus Defence and Space
10 personnes sur 8 sites
répartis dans 4 pays
(France, Allemagne,
Royaume Uni et Espagne)
Le Département
Risk Assurances Division
gère les trois Business Lines
(Défense, Spatial
et Aviation militaire)
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°9 I
JUIN 2016
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MÉTIER RISK MANAGER