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MÉTIER RISK MANAGER

ZOOM SUR…

Par Aurélie Nicolas

Le risque de perte de talents est-il une réalité bien

identifiée dans les entreprises ?

Fabien Ravetto :

Dans un contexte de compétition

accrue sur les talents, ce risque est déjà devenu une

réalité à laquelle doivent faire face la plupart des grandes

entreprises. Elles y apportent des éléments de réponses

en adaptant leur stratégie RH, notamment via des incen-

tives et la mise en place de parcours de carrière. Cette

thématique est également capturée par les processus

ERM (Enterprise Risk Management) et gérée en fonction

du niveau de risque pour l’organisation.

Marie-Noëlle Arrigault :

Dans les multinationales, ce

sujet fait effectivement l’objet d’une attention parti-

culière et beaucoup déploient des stratégies qui vont

bien au-delà du seul aspect des rémunérations. Il est

nécessaire d’avoir en amont une politique forte de

l’entreprise, au plus haut niveau, pour consacrer des

ressources à développer des perspectives de carrière

attrayantes. C’est dans le cadre des plans de continuité

d’activité et de la cartographie des risques incluant des

risques RH que les Risk Managers prennent le plus ce

risque en considération.

Concerne-t-il plutôt les experts ou les top managers ?

Fabien Ravetto :

Dans certains domaines, les commer-

ciaux de zones vont être les plus stratégiques, leur

départ occasionnant une perte de chiffre d’affaires

conséquente. Dans les secteurs où les compétences

se développent dans le temps (par exemple dans les

hautes technologies), les profils experts seront les

plus sensibles. Non seulement, on ne pourra pas les

remplacer rapidement, mais on perdra tout l’investis-

sement fait sur ces personnes. De mon point de vue,

tant les experts que les top managers sont concernés.

Marie-Noëlle Arrigault :

Oui, les deux typologies de

profils sont touchées. Dans les grandes industries, les

top managers sont clairement identifiés et peuvent

être gérés par des départements RH dédiés au « senior

management ». Mais les mêmes problématiques

existent pour les chercheurs et pour les experts dans

les différentes lignes de produits.

Le risque est-il plus fort à l’international qu’en France ?

Marie-Noëlle Arrigault :

Le risque est plus important

dans les pays où l’emploi est fluide, et où on trouve un

phénomène d’attrition fort, avec une chasse aux talents

organisée en permanence. Je pense principalement

à l’Inde, la Chine ou la Turquie, où les ingénieurs bien

formés, parlant parfaitement anglais, sont très recher-

chés. En France, le marché de l’emploi est moins fluide.

Désormais bien identifié au sein des grandes organisations, le risque de perte de talents

fait l’objet de stratégies spécifiques. Entretien croisé avec deux anciens Risk Managers :

Fabien Ravetto, Head of Corporate Social Network & France Knowledge Management Lead

chez MBDA, et Marie-Noëlle Arrigault aujourd’hui Corporate Benefits Director chez Nokia.

PERTE DE TALENTS

UN RISQUE SOUS CONTRÔLE 

«Dans un contexte de

compétition accrue sur les

talents, ce risque est déjà

devenu une réalité à laquelle

doivent faire face la plupart

des grandes entreprises »

Fabien Ravetto, MBDA 

Fabien Ravetto,

Head of Corporate

Social Network & France

Knowledge Management

Lead chez MBDA

Marie-Noëlle Arrigault,

Corporate Benefits Director

chez Nokia

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°12 I

MARS 2017

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