MÉTIER RISK MANAGER
RÉSEAU INTERNATIONAL
est prise en compte et, dans ce cas, confiée
soit à un consultant, soit à un responsable déjà
en charge d’un autre domaine (finance, juri-
dique…).
«
L’Italie est une économie constituée essen-
tiellement de petites et moyennes entreprises,
explique Alessandro de Felice.
Beaucoup
d’entre elles ont commencé à considérer que
le Risk Management pouvait leur apporter une
réelle plus-value. C’est une conséquence de la
crise économique. Désormais, les entreprises ne
peuvent plus prendre le risque de ne plus gérer
leurs risques. Dans un environnement difficile, il
faut pouvoir maîtriser tous les facteurs pour maxi-
miser les chances de concrétiser un plan straté-
gique et atteindre les objectifs du business plan.
»
LES CONSULTANTS, UN ATOUT
POUR LE RISK MANAGEMENT
Parmi les membres de l’ANRA figurent ainsi un
nombre croissant de consultants, soit 20 % du
total de ses effectifs, qui travaillent essentiel-
lement pour des petites et moyennes entre-
prises. «
Auparavant, ces entreprises faisaient
appel à des courtiers mais elles ont compris que
le Risk Management dépasse de loin la simple
question de l’achat d’assurances
», analyse
Alessandro de Felice. «
Elles ont réalisé que les
courtiers ne sont pas capables, ou pas structurés
ou n’ont pas la culture pour bien comprendre
leur business, ce qui rend impossible l’identifi-
cation des risques et toute action pour, selon
les cas, les éliminer ou réduire leurs effets. La
logique du marché de l’assurance était basée
sur le prix, de sorte que la qualité de service
s’est dégradée. Le challenge pour le consultant
consiste à bien faire percevoir toute la valeur
ajoutée de l’expertise Risk Management.
»
Le consultant a cette capacité à comprendre
finement les business, à cerner leur valeur
ajoutée et réduire les facteurs de volatilité qui
peuvent empêcher l’entreprise d’atteindre ses
objectifs. La force des consultants tient à leur
spécialisation par domaine. Ils peuvent ainsi
très bien connaître les problématiques de la
logistique, des semi-conducteurs, des entre-
prises du secteur de l’alimentation…
Une tendance qui vient conforter la démarche
de l’ANRA qui s’est donnée pour mission de
faire grandir la culture du Risk Management
dans la péninsule. Pour y parvenir, l’ANRA a
mis en place deux leviers : la sensibilisation des
différents publics et la formation. Le premier
passe par des conférences. «
Elles permettent
d’expliquer auprès des entreprises ce que sont le
Risk Management et la valeur ajoutée qu’il peut
apporter aux entreprises
», détaille Alessandro
de Felice.
À cela s’ajoute la diffusion d’informations vers
différentes audiences, plus ou moins spécia-
lisées, grâce notamment au site Internet de
l’ANRA. «
Il nous permet de diffuser beaucoup
d’informations, des études de cas, des interviews
avec des Risk Managers,
explique Alessandro de
Felice.
C’est un outil efficace car il concentre
une grande quantité de données tout en étant
très accessible. Il apporte une réelle plus-value
à notre démarche.
»
DEUX LEVIERS CLEFS :
MÉDIAS ET FORMATION
La sensibilisation du public passe aussi par
les médias. Grâce à sa notoriété et sa capacité
à diffuser un discours clair, l’ANRA est régu-
lièrement sollicitée par les médias lorsque
surviennent des catastrophes naturelles telles
que des tremblements de terre, malheureu-
sement fréquents en Italie. «
Nous saisissons
ces occasions pour tenir un discours global sur
la gestion des risques,
explique Alessandro de
Felice.
Globalement, nous expliquons que le
tremblement de terre est difficilement évitable
mais que les dommages peuvent être limités
ou évités grâce à des actions préventives issues
d’une bonne analyse des risques.
»
Le second levier est la formation. Elle est
destinée aux Risk Officers, en charge de la
gestion des risques pour l’ensemble de l’entre-
prise, mais aussi aux Insurance Risk Managers,
aux RiskManagers. Depuis quelques années, elle
attire aussi un public plus large. «
En Italie, la
plupart des petites et moyennes entreprises n’ont
pas la capacité de disposer d’un Risk Manager
à plein-temps,
explique Alessandro de Felice.
Le plus souvent, cette mission est remplie par le
directeur financier, le responsable des affaires
juridiques ou même le dirigeant.
»
RESSERRER LES LIENS AVEC
LES AUTRES ASSOCIATIONS
L’ANRA invite aussi régulièrement des CEO et
des membres de boards à ses réunions. «
Nous
leur montrons ainsi la valeur ajoutée du Risk
Management et écoutons leurs attentes vis-à-vis
de notre expertise
, explique Alessandro de
Felice.
Plus globalement, nos efforts doivent
permettre au Risk Management de devenir
un domaine à part entière de la culture de la
gouvernance des entreprises.
»
À une plus large échelle, l’ANRA appelle de ses
vœux le renforcement des liens avec les autres
associations européennes. Elle a déjà noué
des liens avec SI.RISK, l’association slovène
de Risk Managers, avec laquelle elle organise
des ateliers focalisés sur des secteurs indus-
triels spécifiques. «
Un partenariat avec l’AMRAE
aurait du sens,
estime Alessandro de Felice.
Les
Risk Managers italiens et français qui travaillent
dans le même secteur pourraient se rencontrer,
mieux se connaître et s’enrichir de leurs expé-
riences respectives. C’est un projet que j’aime-
rais concrétiser dans un avenir proche.
»
«Un partenariat avec l’AMRAE aurait du sens.
Les Risk Managers italiens et français qui
travaillent dans le même secteur pourraient
se rencontrer, mieux se connaître et s’enrichir
de leurs expériences respectives. »
UNE ACADÉMIE ACCRÉDITÉE PAR LE RIMAP
En 2016, l’ANRA a lancé une académie qui propose trois catégories d’enseignements :
ceux accrédités par le RIMAP, les compétences techniques et les
soft skills
. Elle prodigue
5 modules de cours, accrédités par le RIMAP, les seuls dans ce cas, en Italie et en Europe.
Cet enseignement porte sur le
risk engineering
, la finance, la comptabilité, la pollution,
la responsabilité civile, mais aussi les
soft skills
(présentation orale, leadership). Pour sa
première année d’exercice, l’Académie de l’ANRA a formé 70 personnes.
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°12 I
MARS 2017
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