MÉTIER RISK MANAGER
RETOUR D'EXPÉRIENCE
Jean-Christophe Rodier,
Responsable assurances,
groupe CNIM
A
vec quatre grandes échéances à chaque
début de trimestre, les renouvellements
s’étalent théoriquement sur toute l’année.
«
Pourtant, dans la plupart des cas, c’est la
date du 1
er
janvier qui est retenue
», constate
Jean Rondard, Directeur courtage et risques d’entreprise
chez Gras Savoye, avant d’ajouter : «
Selon l’histoire de
l’entreprise, au gré des fusions/acquisitions, ou en fonc-
tion du calendrier fiscal, cette date peut être modifiée. Sur
les grands risques, il peut même être opportun pour le Risk
Manager de ne pas approcher le marché en même temps
que tout le monde, ou de procéder à un échelonnement des
renouvellements, afin d’étaler sa charge de travail
».
C’est le choix fait par Jean-Christophe Rodier, Respon
sable assurances du groupe CNIM, une ETI familiale
d’ingénierie industrielle (727 millions d'euros de
chiffre d’affaires en 2015, 3 000 salariés) intervenant
dans les secteurs de l’environnement, de l’énergie, de
la défense et des hautes technologies. Compte tenu du
travail d’analyse et de préparation que les renouvelle-
ments lui demandent, Jean-Christophe Rodier a choisi
de distinguer les dates d’échéance de ses polices RC
(1
er
janvier) et de ses polices dommages et pertes d’ex-
ploitation (1
er
juillet). «
Non seulement nous avons ainsi
le temps de bien préparer les deux renouvellements, mais
en plus cette périodicité permet de tenir compte de l’évo-
lution des tendances à mi-année
».
UNE ÉTAPE BIEN PRÉPARÉE
Aujourd’hui, rares sont les organisations qui font le choix
de se passer des conseils d’un courtier et qui gèrent
seules cette période des renouvellements. De fait, cette
étape annuelle est un moment important pour une so-
ciété, et pour son Risk Manager. L’adaptation des ga-
ranties au degré d’exposition de l’entreprise et à son
appétence au risque est un élément clé que la plupart
préparent très en amont. «
Pour ma part, je commence
quatre mois avant, donc en septembre pour les renouvel-
lements du 1
er
janvier. C’est un moment très attrayant,
car tous les acteurs du marché bouillonnent
», confie
Jean-Christophe Rodier.
Après un premier échange avec son assureur pour véri-
fier ses provisions sur les sinistres en cours et effacer
les éventuels écarts statistiques, le Responsable assu-
rances du CNIM procède avec ses équipes et son courtier
à un historique de sa sinistralité et à une analyse de la
rentabilité de ses polices (ratio S/P). Ensuite, il fait le
point en interne sur les prévisions d’activité de l’entre-
prise, puis se rapproche de son courtier pour dessiner
les caractéristiques du futur contrat. «
J’attends beau-
coup du courtier. Il met à notre disposition des outils
analytiques que nous n’avons pas. En outre, il possède
une vision de l’appétence des assureurs et des tendances
de couverture dans les différents secteurs d’activité
».
RENOUVELLEMENTS DE CONTRATS
DE L’ART DE TRANSFÉRER LES RISQUES
Considérés comme stratégiques et au cœur de la gestion des risques, les renouvellements des
contrats d’assurance sont pour les entreprises, leurs courtiers et les assureurs, un moment
crucial dans l’année, qui se prépare bien en amont.
Jean Rondard,
Directeur courtage
et risques d’entreprise,
Gras Savoye
Par Aurélie Nicolas
«En matière de renouvellement,
l’anticipation est critique. »
Jean Rondard, Gras Savoye
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°12 I
MARS 2017
52