ACTUALITÉ DE L’AMRAE
ORGANISATION
R
ien ne prédestinait Bénédicte Huot de Luze au Risk Management, si ce n’est son
goût pour… le risque. Cette passionnée d’histoire, de religion et de géopolitique
se serait plutôt vue travailler à l’ONU, dont elle longeait les bâtiments pendant sa
jeunesse passée à Genève. Mais c’est en étudiant à HEC Lausanne qu’elle découvre
la finance et s’oriente finalement vers un DECF au CNAM-INTEC à Paris. Les «
big
five
» ne veulent pas d’elle ? Qu’à cela ne tienne, elle débute comme comptable back office en
OPCVM à la Société Générale, en intérim. Déjà, le subtil mélange de dynamisme et de rigueur
qui la caractérisent, impressionnent ses supérieurs, qui l’aident au bout de 2 ans à intégrer
KPMG, l'un des auditeurs de la banque…«
J’étais fière, avec mon profil atypique, et mon seul
DECF en poche, d’intégrer une telle société
», se rappelle-t-elle.
LE GOÛT POUR L’INDUSTRIE
Bénédicte audite des fonds de commun de placement : 614 exactement, qu’elle doit visiter
deux fois par an ! L’occasion d’acquérir une bonne culture générale de l’entreprise, et de
sentir que c’est vers l’industrie que son cœur balance. Bien notée, elle bénéficie d’une
passerelle rare, sautant de l’audit financier à l’audit industriel. Une révélation. Electrolux,
Total, Lafarge, ADP, RTL… Toujours en mission sur le terrain,
elle hérite d’un portefeuille très varié, qui l’entraîne des si-
los à grains aux hangars de pièces détachées : une chance pour
cette femme curieuse de nature, avide de nouveautés et de
rencontres, qui trouve encore le temps de terminer son
diplôme d’expert-comptable en parallèle.
Au bout de 3 ans, passée chef de mission, elle es-
time avoir fait le tour. Et comme à chaque fois, elle
se cherche un nouveau défi. Ce sera les appels
d’offres. Mordue, elle monte très vite au sein de
KPMG une nouvelle branche de services autour du
Risk Management, du contrôle et de l’audit interne.
«
Je me suis découvert des talents cachés en créati-
vité, en négociation, en commercial…
». Pendant 7 ans, elle fait des merveilles et
remporte de très gros projets. Très vite, elle comprend que sa vocation est dans la
gestion des risques. Elle finance seule sa formation auprès de l’ARM (Associate in
Risk Management), «
pour appréhender la partie assurantielle indispensable au Risk
management global
» précise-t-elle et adhère à l’AMRAE. Nous sommes en 2003.
LA FORMATION COMME CHEVAL DE BATAILLE
Le premier projet sur lequel elle travaille au sein d’un petit groupe de passionnés
sera le fameux ouvrage sur la cartographie des risques : un
best-seller
sorti en 2005
et réédité 3 fois depuis. «
C’était le premier ouvrage sur le métier, ses enjeux, ses
difficultés… On partageait ce que nous en avions compris, une belle aventure et de
solides amitiés
».
Impliquée dans plusieurs groupes de travail pour l’AMRAE, elle décide de sauter le pas
fin 2008. L’Association recherche un junior pour faire le relais entre le métier et le bu-
reau permanent ? En un mois elle expose sa feuille de route et convainc Gérard Lancner,
PORTRAIT DE
BÉNÉDICTE HUOT DE LUZE
Après avoir passé 8 années au sein de l’AMRAE, dont 4 en tant que Déléguée générale, Bénédicte Huot
de Luze a décidé de passer la main à l’issue des 25
e
Rencontres, à Deauville. Retour sur des années très
riches et petit éclairage sur l’avenir.
«Je laisse
l’AMRAE
avec tous
les indicateurs
au vert»
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ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I
N°12
I MARS 2017