ACTUALITÉ DE L’AMRAE
ORGANISATION
alors Président de l’AMRAE de la recruter
comme Directeur scientifique. «
À l’époque, les
entreprises devaient passer du risque assurable
au Risk Management global : j’étais persuadée
que c’était à l’AMRAE de s’emparer du sujet. J’ai
donc intégré cette dimension dans toutes les
publications et dans les comités scientifiques
».
Elle s’attaque aussi aux notions de gestion de
crise et d’intelligence économique, revisite
les ateliers et surtout prend en main AMRAE
Formation. Infatigable, et convaincue qu’une
association professionnelle n’est rien sans
ce pilier, elle s’attache à faire en sorte que
l’AMRAE soit toujours «
sur les bons sujets, au
bon moment
».
DONNER SES LETTRES DE NOBLESSE
AU MÉTIER
Quand Gilbert Canaméras devient Président
de l’AMRAE en 2011, le poste de Délégué gé-
néral est vacant. Il le propose à Bénédicte.
«
Il y avait alors une marche de professionna-
lisation à franchir. Il ne s’agissait plus d’être
l’assistante de direction du Conseil d’adminis-
tration, mais véritablement un chef d’entre-
prise autonome. C’était un gros challenge pour
moi, mais aussi pour le Président, le Conseil et
le bureau permanent
», se rappelle en souriant
celle qui bien sûr n’a pas pu résister à ce nou-
veau défi. Elle reprend tout : les finances, le
reporting, les RH, les Rencontres et naturelle-
ment l’équipe. «
Le bureau permanent m’a fait
confiance, nous avons formé une équipe très
soudée, c’était indispensable face aux défis qui
nous attendaient
».
Le nouveau duo a de grandes ambitions pour
l’AMRAE : remettre les préoccupations des ad-
hérents au cœur de l’association, s’ouvrir à de
nouveaux territoires en régions et développer
l’influence du Risk Management à l’interna-
tional. «
La création du référentiel métier est
une des réalisations dont je suis la plus fière.
Ce framework a marqué les esprits au niveau
européen et mondial, il a donné une impulsion
incroyable au métier et a permis de faire bouger
les lignes
». Après avoir accompagné le change-
ment de gouvernance de l’AMRAE, la modifica-
tion des statuts et l’élargissement du bureau
permanent de 4 à 10 personnes, Bénédicte
salue le départ de Gilbert Canaméras, «
dont
le GAREAT a marqué le combat politique
». Avec
Brigitte Bouquot, dont Bénédicte admire le
parcours et l’analyse fine – féminine – du mé-
tier, elles forment un nouveau tandem très vite
opérationnel. Ensemble, elles poursuivent la
stratégie et l’ambition de faire du Risk Manager
un véritable «
business partner
» de l’entreprise.
« IL ÉTAIT TEMPS DE PASSER
LA MAIN»
Mais à 46 ans, il a fallu faire un choix. «
Après
8 ans d’une implication sans relâche, je laisse
l’AMRAE avec tous les indicateurs au vert : les
Rencontres ont fait carton plein, plus de 350
stagiaires sont formés chaque année, le baro-
mètre 2015 du Risk Manager est excellent…J’ai
atteint la feuille de route que je m’étais fixée.
C’est ma nature de partir une fois la mission ac-
complie. J’avais reçu une flamme olympique :
je l’ai conservée et cultivée pendant toutes ces
années. Je la transmets à un autre tandem
»,
explique calmement Bénédicte, qui a voulu
laisser à l’AMRAE le temps de choisir son suc-
cesseur, pour travailler avec lui en binôme et
éviter ainsi toute crise de gouvernance.
«
Il y a encore de grands chantiers à mener et
des messages politiques à faire passer. C’est un
poste passionnant et très challengeant, dont
le cadencement est très élevé. Je souhaite à
Hubert de l’Estoile d’y trouver autant de plaisir
que moi
». Et d’ajouter : «
Je conserverai bien
évidemment une écoute attentive et un œil
bienveillant : l’AMRAE est une grande famille,
dont on ne sort jamais vraiment, mais il est
temps pour moi de descendre du ”grand huit” !
Laurence Parisot m’a fait un très beau cadeau
de départ en plaidant pour l’intégration du Risk
Manager au sein des comités de direction dans
les grands groupes. Je pars l’esprit serein
».
À ceux qui s’interrogent sur son avenir, elle
répond sans ambages : «
Pour l’instant, je
m’interdis de penser à la suite, je prends de la
hauteur. Même si mes parents sont en Suisse,
ma vie est ancrée en région parisienne. Je vais
profiter de mes 4 enfants et de mon mari, re-
prendre le chant dans un chœur baroque, cher-
cher un mandat d’administrateur… Ensuite,
on verra. L’entrepreneuriat m’attire, j’aime
l’Humain, l’emmener quelque part, donner du
sens à son action, je suis faite pour ça. Alors
reprendre une entreprise, pourquoi pas…
».
Bénédicte Huot de Luze entourée de trois présidents :
Gilbert Canaméras (2011-2015), Brigitte Bouquot (depuis 2015), et Gérard Lancner (2007-2011).
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°12 I
MARS 2017
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