

BYOD OU COPE ?
Le Groupe Cegos emploie 1000 collaborateurs et
travaille avec 3000 consultants externes à travers le
monde. «
La question du BYOD s’est posée il y a deux ou
trois ans sans aboutir
», explique Christophe Le Bars,
DRH de l’organisme de formation professionnelle. Les
consultants utilisent leur propre matériel et ont accès
sous conditions à certaines informations de l’entre-
prise. Mais pour les employés le mode COPE (“Corporate
Owned, Personally Enabled”) a été adopté. À savoir que
l’entreprise fournit le matériel et autorise le salarié
à en avoir un usage personnel (agenda, contacts,
photos…). «
Nous avons fait ce choix pour des raisons de
sécurité et de coût. Le BYOD est difficile à gérer. Il y a
différents matériels, différents systèmes d’exploitation,
et il y a un coût induit par l’incompatibilité technique
»,
explique Arnaud Benicourt, le DSI du Groupe Cegos. Si
les collaborateurs ont le droit d’utiliser leur terminal à
titre personnel, l’usage en a été précisé dans une charte
des outils NTIC élaborée avec la DRH et régulièrement
réactualisée. Et s’ils ont des données personnelles qui
pourraient être amenées à être détruites, c’est à leurs
risques et périls. «
Nous poussons les salariés à synchro-
niser régulièrement leur smartphone avec leur ordinateur.
C’est de leur responsabilité
», souligne Arnaud Benicourt.
UN DÉBAT RELANCÉ
PAR LES OBJETS CONNECTÉS
À la Caisse des Dépôts, le BYOD est également jugé
beaucoup trop risqué. «
Le BYOD peut être jugulé tant
que la personne reste dans l’entreprise. À son départ,
comment s’assurer que les données de l’entreprise sont
effacées, ainsi que tout ce qui a été synchronisé ? Une
démarche BYOD oblige à faire l’impasse sur certains
processus, juridiques notamment, mais aussi sur le
contrôle des données. En fait, nous ne savons pas régler
le problème aujourd’hui
», estime Alain Bouillé, RSSI
de la Caisse des Dépôts et Président du CESIN (Club des
experts de la sécurité de l'information et du numé-
rique). Comme beaucoup de ses confrères, Alain Bouillé
a privilégié le modèle COPE. Mais là encore, il considère
que les solutions techniques pour administrer les parcs
(MDM ou “Mobile Device Management”) ne «
répondent
que partiellement à nos exigences de sécurité
». Pour lui
cependant, il est important que les professionnels du
risque s’intéressent à ces problématiques. «
Le sujet
refera surface avec les objets connectés, qui apportent
de nouveaux défis en terme de sécurité. Cela entraînera
une réflexion plus large car nous ne pouvons pas régler la
question avec les outils techniques qui sont à notre dispo-
sition aujourd’hui
».
LE BYOD ET L’ASSURANCE
L’une des interrogations qui peut se poser avec le BYOD
est celle de l’assurance. Qui est couvert ? Pourquoi et
comment ? Sur ce point, Jérôme Gossé, Responsable
de la Souscription Cyber Risques de Zurich, est clair :
«
Nous constatons que les entreprises ont de moins en
moins recours au BYOD, essentiellement pour des raisons
de sécurité et d'intégration des équipements personnels
sur le réseau. Elles préfèrent mettre à disposition de leurs
collaborateurs des terminaux sécurisés. Désormais elles
s’assurent rarement contre les vols de machines.
Ce qui leur importe, c’est leur réputation, leur image et la
protection des données. Pour notre part, nous n’indem-
nisons pas le préjudice matériel subi par l’employé en cas
de perte de son équipement personnel, mais l’atteinte
aux données de l’entreprise, y compris lorsque l'incident
a pour origine l’équipement personnel d'un employé.
»
Alain Bouillé,
RSSI de la Caisse des Dépôts
et Président du CESIN
Jérôme Gossé,
Responsable de la Souscription
Cyber Risques de Zurich
Christophe Le Bars
,
DRH de Cegos
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE I N°6 I OCTOBRE 2015
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VEILLE ET POSITION