Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  33 / 72 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 33 / 72 Next Page
Page Background

«

En 2005, l’ouragan Katrina a été un

déclic pour les États-Unis, qui ont

depuis un véritable intérêt pour la

résilience

», a expliqué Damienne

Provitolo, Chargée de recherche

à Geoazur (unité spécialisée dans les géos-

ciences) en guise d’introduction. Présentant

la résilience comme « 

la capacité pour un

système à se remettre d’un choc en adoptant

un nouvel état d’équilibre

», la chercheuse a

identifié trois phases : faire face au choc, se

remettre du choc, mettre en place des actions

correctives (retour d’expérience).

DES RISQUES NATURELS

AUX CONSÉQUENCES SYSTÉMIQUES

Pour illustrer les conséquences multiples

d’un même choc, Damienne Provitolo a cité

l’exemple de Fukushima : «

un séisme engendre

un tsunami, qui cause une catastrophe indus-

trielle et sanitaire. Un même bâtiment (hôpital,

école…) représente à la fois une cible sensible

ou un lieu de refuge. Les réseaux de gestion des

eaux, des déchets, d’énergie, de transports, sont

interconnectés, multipliant ainsi les paralysies de

servicesconsécutivesàunecatastrophenaturelle.

»

DES RÉACTIONS HUMAINES

IMPRÉVISIBLES

Quel rôle attribuer alors aux différents acteurs ?

Devant une photo du tsunami de 2004, sur

laquelle trois personnes font face à la vague,

Damienne Provitolo a montré les différentes

réactions possibles face à un phénomène : «

une

personne fuit, une autre hésite et ne bouge pas,

une troisième va vers les vagues, inconsciente

du danger

». Un cas révélateur des «

comporte-

ments instinctifs, non raisonnés

», allant selon

les individus de la sidération à la panique. «

Il

faut anticiper une gouvernance précise des diffé-

rents pôles et acteurs en amont, afin d’éviter

un manque de communication comme entre la

France et l’Italie dans la catastrophe du tunnel du

Mont-Blanc

», a prévenu la chercheuse.

LE RÔLE-CLÉ DES CITOYENS

DANS LA RÉSILIENCE TERRITORIALE

Anne Chanal, Chef du service vulnérabilité et

gestion de crise au Centre d’études et d’exper-

tise sur les risques, l’environnement, la mobilité

et l’aménagement, a ensuite présenté le prin-

cipal enseignement des crises naturelles. «

Lors

d’une perturbation, le citoyen est le premier

présent sur place, donc le premier en capacité

d’agir, organiser, remonter l’information, alerter,

protéger… L’exemple de l’usine AZF en 2001 l’a

montré : les habitants des quartiers touchés par

l’explosion étaient les premiers sur place. Ils ont

pu apporter les premiers secours, recenser les

besoins prioritaires… Si on le prend en compte

comme ressource, cet appui peut permettre de

réduire la vulnérabilité des territoires.

»

Anne Chanal s’est ensuite posé la question

suivante : comment construire et occuper un

territoire pour réduire en amont les risques ?

Pour elle, la réponse passe obligatoirement par

le développement durable, qui «

favorise la rési-

lience d’un territoire : l’aménagement permet

au territoire de s’adapter aux crises qu’il pour-

rait rencontrer. Le développement durable inclut

quatre volets : environnement, approche sociale

du développement, approche économique, prise

en compte de la gouvernance et de l’ensemble

des acteurs du territoire. Ces 4 leviers, bien

maîtrisés et conçus, renforcent la résilience

».

Cette table ronde consacrée aux territoires

a donc indirectement prouvé le rôle-clé des

entreprises en matière de RSE, de formation

des salariés à certains gestes… Des notions à

développer pour les Risk Managers ! 

LA RÉSILIENCE TERRITORIALE

FACE AUX CATASTROPHES

NATURELLES ET INDUSTRIELLES

Comment des évènements naturels qui ont impacté les territoires peuvent-ils être utilisés pour

l’avenir ? C’était la question posée lors de la conférence d’ouverture du forum Envirorisk (consacré

aux risques naturels, technologiques et sanitaires). Les réponses apportées ont livré des éléments

pertinents pour les Risk Managers d’entreprise ou du secteur public.

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°7 I

DÉCEMBRE 2015

33

DOSSIER

LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX