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futurs ouragans de catégorie 5, les châssis vitrés ont, par exemple, été

remplacés par de nouveaux vitrages en verre feuilleté de 6 millimètres

qui, en cas de rupture, ne s’effritent pas et continuent de protéger

du vent et de la pluie. Le bar-restaurant en bois a été renforcé par 14

piliers en béton armé enfoncés à 8 mètres de profondeur et supportant

la toiture…

ATTENTES VIS-À-VIS DES ASSUREURS

Face à un risque aussi protéiforme que le risque de catastrophe natu-

relle, qu’attendent aujourd’hui les Risk Managers de leurs assureurs ?

«

Nous attendons des assureurs avant tout de l’expertise technique et

qu’ils nous aident à mieux connaître ces risques sur la partie préven-

tion

», explique Michel Josset. «

S’ils nous accompagnent bien sur le

risque d’incendie, nous attendons qu’ils étendent leurs compétences

pour nous aider aujourd’hui à gérer ce risque naturel. Ainsi Allianz nous

assiste sur le risque inondation et Axa sur le risque séisme. En plus de

nous délivrer des garanties bien adaptées à nos risques, nous souhaite-

rions qu’ils nous aident à construire des scénarios de dommages multi-

sites puisque le risque naturel est, par définition, régional et nous avons

besoin d’outils pour évaluer l’enveloppe de destruction maximale des

différents sites impactés. Nous avons sollicité Swiss Re et Scor pour ce

type de simulation.

»

Développer l’esprit de partenariat pour innover dans les couvertures

est capital pour la Directrice des risques et des assurances du Club Med,

Morgane Pourchet

(cf. encadré ci-dessus)

. Elle s’est ainsi rapprochée

de son cabinet d’expertise en assurances, Polyexpert, afin de réaliser

une étude « sinistre maximum possible » pour qualifier le risque d’ou-

ragan principalement. «

Nous avons travaillé avec les assureurs/réas-

sureurs ainsi que Polyexpert et notre courtier Marsh, pour leur proposer

une méthodologie novatrice pour la gestion du risque TOC. L’analyse a

fait ressortir un sinistre maximum inférieur à 60%, seuil au-delà duquel

nous considérions qu’un village était complètement détruit. Sur la zone

Caraïbes, la plus exposée à ce risque, nous avons donc pu démontrer que

nos villages ne pouvaient pas être détruits en totalité

». Un travail qui a

permis au Groupe à la fois de racheter des capacités et de réduire les

franchises en fonction des zones.  

GÉOLOCALISATION DES SITES POUR UN MEILLEUR CALCUL DE PRIMES : L’EXEMPLE DU CLUB MED

Confrontés aux risques naturels plusieurs fois par an, le groupe Club Med, implanté un peu partout dans le

monde, a une bonne expérience en matière de sinistres liés aux CatNat. Années noires pour le Groupe : 2004

et 2005 avec le tsunami à Phuket (Thaïlande) et aux Maldives ainsi que les ouragans sur la zone américaine,

entraînant plusieurs dizaines de millions d’euros de dégâts. «

Fin 2005, nous étions dans un contexte

compliqué avec des franchises très importantes et des garanties très réduites

», explique Morgane Pourchet, la

Directrice des risques et assurances. Le Groupe se tourne alors vers le marché de Londres, « 

les seuls à nous

donner des capacités sur les TOC

».

La direction de Morgane Pourchet travaille en étroite collaboration avec les Directions Technique, Maintenance

et Construction. «

L’électrochoc

», comme le nomme la directrice des risques, a lieu en 2013. «

Fort de ses 20 ans

d’expérience sur la zone Amérique, le directeur technique nous a affirmé qu’un ouragan ne pouvait pas détruire en

totalité un village

». Elle essaie alors de comprendre comment sont calculées les primes d’assurance, très élevées

car le Groupe est très exposé aux TOC, et sur quelles informations se basent les assureurs. «

Ils ont commencé

à nous restituer le modèle RMS sur nos villages et c’est alors que nous nous sommes aperçus du problème : la

localisation de nos villages était souvent très aléatoire allant jusqu’à des écarts de plus de 100 km ! Sur notre site

de Yabuli en Chine, par exemple, le risque inondation ressortait de manière très forte alors qu’il s’agit d’une station

en altitude… C’est comme ça que nous avons compris que nous devions géolocaliser nos sites

».

Tous les villages Club Med le sont aujourd’hui et les coordonnées GPS côtoient les capitaux assurés.

Morgane Pourchet,

Directrice des risques

et assurances,

groupe Club Med

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE I N°7 I DÉCEMBRE 2015

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DOSSIER

LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX